Juriste, (Pl), (★ Strasbourg 16.10.1831 † Dieppe 8.11.1910).
Fils de Jean Louis Édouard Kratz ©, et de Marguerite Élise Wartmann. Célibataire. Secrétaire de Gustave Chaix d’Est-Ange (1800-1876), avocat et député sous Louis-Philippe, sénateur sous le Second Empire. Kratz entra au Conseil d’État comme auditeur en 1855 puis conseiller référendaire à la Cour des Comptes en 1867 après un détachement au ministère de la Marine et des colonies où il devint le collaborateur du ministre de Chasseloup-Laubat. Ami de l’écrivain Maxime Du Camp qui souligna ses capacités, son labeur et entregent dans les combinaisons gouvernementales : « il n’est pas excessif de dire que le marquis de Chasseloup-Laubat et Kratz ont gouverné la France depuis le mois de juillet 1869 jusqu’au mois de janvier 1870. J’ajouterai que ce fut le gouvernement le plus libéral sous lequel il m’ait été donné de vivre. Ce fut également le cas lors de la constitution du gouvernement d’Émile Ollivier qui relate dans son journal : « M. Kratz est chargé par l’Empereur de m’offrir le Ministère de la Justice » (25 octobre 1869). Selon Maxime Ducamp, il serait devenu, après la chute du ministère Ollivier, le « secrétaire intime » et « factotum » de Jules Louis Brame (1808-1878), député de l’opposition libérale au corps législatif depuis 1857, devenu ensuite ministre de l’Instruction publique. Il aurait tenu un journal des événements que Ducamp affirme avoir eu « sous les yeux » pour la rédaction de ses « souvenirs d’un demi-siècle ». Kratz a publié des études sur l’Indochine dans la Revue Maritime.
M. Du Camp, Souvenirs d’un demi-siècle, Paris, 1949, t. I, p. 160, 206-208, t. Il, p. 7, 8, 24 ; É. Ollivier, Journal 1861-1869, t. Il, 1961, p. 377, 389 (23.7.1869, 25.10.1869).
Marc Lang (2006)
