Professeur de mathématiques et doyen de la Faculté des Sciences de Strasbourg, (Pl) (★ Strasbourg 10.7.1760 † ? 13.5.1826).
Fils de Jean-Michel Kramp, pasteur et professeur au Gymnase protestant de Strasbourg. ∞ 1796 à Spire, Rhénanie-Palatinat, N. Landfried, fille d’un conseiller de la chambre du duc de Deux-Ponts ; 5 enfants. Abandonnant les études théologiques, il s’orienta vers la médecine. Docteur en médecine le 22 décembre 1785 (De vi vitali arteriarum diatribe. Addita nova de febrium indole generali conjectura), il se rendit à Paris pour se perfectionner. Adjoint du professeur d’accouchements en 1792, il quitta la France l’année suivante et fut considéré comme émigré. Il dut fuir d’un lieu à l’autre et voyagea ainsi en Suisse, en Italie, en Autriche et en Allemagne, en exerçant la médecine pratique. Après son mariage, sa notoriété croissante le fit appeler à la chaire de chimie et de physique expérimentale à l’École centrale d’Aix-la-Chapelle en 1796, puis à celle de physique et de chimie de l’École centrale de Cologne en 1798. Docteur ès sciences en 1809, il revint à Strasbourg comme professeur de mathématiques appliquées et doyen de la Faculté des Sciences de Strasbourg jusqu’à son décès. Chevalier de la Légion d’honneur.
Il est l’auteur de nombreux travaux, notamment : Histoire de l’aérostatique, d’un point de vue historique, physique et mathématique, 1784-1785; quatre mémoires publiés en 1787 à Leipzig pour déterminer les tables de mortalité par des équations simples, sur une disposition plus avantageuse des caisses publiques de rentes viagères, sur l’analyse géométrique du cristal appelé hyodon, enfin sur le centre de gravité d’un triangle sphérique ; Kristallographie des Mineralreichs, 1793 ; Fieberlehre nach mechanischen Grundsätzen, 1794 ; Kritik der praktischen Artzneikunde mit Rücksicht auf die Geschichte derselben und ihre neueren Lehrgebäude, 1795 ; une traduction allemande en 1796 de L’Art des accouchements de Lacombe ; Analyse des réfractions astronomiques et terrestres, 1798 ; Géométrie, 1806 ; Sur la double réfraction de la chaux carbonatée, Strasbourg, 1811 ; trente-deux mémoires sur l’analyse et la géométrie transcendantes, l’astronomie et la mécanique.
J. Bedel, F.-E. Fodéré, « Notice sur la vie et les ouvrages de M. Kramp », Journal de la Société des sciences, agriculture et arts de Strasbourg, 1826, tiré à part, 8 p. ; P. Malle, Rapport sur les travaux de la Société des sciences de Strasbourg, I, 1832, 2e partie, p. 162-163 ; Nouvelle biographie générale XXVIII, 1861, p. 191 ; Allgemeine deutsche Biographie, XVII, 1883, p. 31 ; Berger-Levrault, Annales des professeurs des académies et universités alsaciennes 1523-1871, Nancy, 1890, p. 129 ; Sitzmann, Dictionnaire de biographie des hommes célèbres de l’Alsace, Rixheim, t. 2, 1910, p. 71-72 ; Biographisches Lexikon der hervorragenden Aerzte vor 1880, Munich-Berlin, 1931, p. 600-601 ; Le Nouvel Alsacien du 13. 5. 1926 ; Dictionnaire de biographie française, XVIII, 1993, c. 1265-1266.
Marie-Odile Stempfer (1994)
