Vicaire général, (C) (★ Marckolsheim 8.5.1876 † Strasbourg 30.5.1950).
Fils d’Émile Théodore Kolb, commerçant, et de Thérèse Spiess. Etudes secondaires au collège Saint-Étienne à Strasbourg ; études de théologie au Grand Séminaire de la même ville. Ordonné prêtre le 10 août 1900. De 1900 à 1906, Kolb prépara un doctorat en théologie à Fribourg-en-Brisgau ; il soutint sa thèse en 1907. Vicaire à Fellering, Haut-Rhin, en 1906, curé d’Eckbolsheim en 1911, curé de Sainte-Croix-aux-Mines en 1914. Durant le premier conflit mondial, il dut à maintes reprises défendre ses fidèles contre les autorités militaires allemandes, dans cette paroisse située à proximité du front. En novembre 1920, il fut nommé maître de conférences pour l’enseignement de la théologie dogmatique à la nouvelle faculté de Théologie catholique de l’Université de Strasbourg redevenue française. Très ouvert aux questions sociales, il encouragea Robert Garric à lancer les équipes sociales. En avril 1924, il accepta le poste de vicaire général de Mgr Ruch ©, chargé spécialement de l’Alsace-Nord, responsable aussi de l’Œuvre des missions, de l’Œuvre d’Orient et des questions d’enseignement. Il était également le délégué épiscopal auprès de plusieurs congrégations religieuses. Son affabilité lui valut la sympathie générale du clergé. Il resta vigilant devant les menaces qui pesaient sur le statut scolaire. Candidat de l’APNA (Action populaire nationale d’Alsace) dans la circonscription de Ribeauvillé aux élections législatives de 1932, soutenu aussi par l’UPR (Union populaire républicaine), il fut, malgré l’appui de l’évêché et de la Ligue des catholiques, battu par l’indépendant Burrus ©. L’APNA reprocha à l’UPR de ne l’avoir soutenu que du bout des lèvres. Dans l’été de 1940, c’est avec lui que les nouveaux maîtres prirent contact, l’évêque, qui avait quitté Strasbourg pour se rendre à Périgueux à la mi-juin, n’ayant pas été autorisé par le gouvernement allemand à retourner dans son diocèse. Il fut expulsé, ainsi que le vicaire général Kretz ©, en décembre 1940. En février 1941, les deux vicaires généraux remirent à Mgr Ruch, pour qu’il le transmît au Saint-Siège par l’intermédiaire du nonce à Vichy, un rapport détaillé sur la politique de déchristianisation menée dès 1940 par les nazis en Alsace. Il contribua à fonder le GERAL (Groupement des expulsés et réfugiés d’Alsace-Lorraine). Kolb resta auprès de Ruch à Trélissac en Dordogne jusqu’à la fin de 1944. En 1945, il reprit en Alsace ses fonctions de vicaire général, chargé surtout du Bas-Rhin. Il aida Mgr Weber à relever le diocèse des ruines, tant morales que matérielles, accumulées pendant la guerre. Décédé à la maison-mère des Sœurs de la Croix à Strasbourg, il fut inhumé au cimetière Saint-Urbain. Mgr Kolb était prélat de Sa Sainteté depuis 1928, protonotaire apostolique depuis 1938, chevalier de la Légion d’honneur depuis 1939.
Chr. Baechler, Le parti catholique alsacien 1890-1930. Du Reichsland à la République jacobine, Paris, 1982, p. 454-455 ; R. Epp, « Rapport sur la situation religieuse en Alsace à la fin de l’année 1940 », Archives de l’Église d’Alsace, 1984, p. 343-352 ; Dictionnaire du monde religieux dans la France contemporaine, L’Alsace, sous la dir. de B. Vogler, Paris, 1987, p. 243-244
René Epp (1994)