Général et historien français, d’origine alsacienne. (* le 30 septembre 1884 à Besançon, † le 27 mai 1970 à Paris). Son père a « opté » pour la France après la défaite de 1870 et lui-même choisit la nationalité française le 24 mars 1903.
Il entre à l’Ecole spéciale militaire de St Cyr en 1903 et choisit l’infanterie à la sortie en 1905. Affecté au 1er régiment de tirailleurs algériens, il participe aux opérations de pacification dans le sud algéro-marocain. Le 24 juillet 1910, il est muté au 142e RI et le 2 novembre 1912, il entre à l’école supérieure de guerre, pour suivre les cours du brevet d’Etat-major. Il est officier d’état- major durant la guerre qu’il termine au 2ème bureau du GQG, à la section allemande, grâce à ses connaissances de la langue.
Le 20 Mars 1919, il est affecté à l’Etat-Major de l’Armée, au 2eme Bureau, puis à l’état-major général de Strasbourg en 1922, où il est promu au grade de chef de bataillon. Il prend alors le commandement du 2ème bataillon du 170ème RI, à Kehl, de 1924 à 1926, avant de rejoindre le 2ème bureau de l’état-major de l’Armée en 1926. Le 20 Janvier 1930, il est nommé attaché militaire à Berlin, où il réalisera de nombreuses traductions d’ouvrages allemands. Lieutenant-colonel en 1932 et colonel en 1934, il prend le commandement du 6eme Régiment de tirailleurs marocains et est promu général de brigade le 19 juin 1937. Il suit alors les cours du Centre des Hautes Etudes militaires, avant de rejoindre, le 10 mars 1939, l’Etat-Major du Conseil Supérieur de la Guerre.
Le 2 septembre 1939, à la déclaration de guerre, il est le chef d’état-major du Général Garchery©, commandant la VIIIème Armée (grande unité chargée de la défense de la Haute Alsace) avant d’être nommé, le 18 octobre 1939, aide-major général des théâtres d’opérations extérieures, où il alterne réunions avec les décideurs politiques, missions auprès des alliés et inspections sur le terrain pour renseigner le conseil des ministres sur la situation réelle de l’avancée allemande à partir du 10 mai 1940. Le 26 Juin 1940, il est nommé par Weygand, directeur des Services de l’Armistice. Il rejoint Vichy et s’affirme comme un négociateur pugnace face aux exigences allemandes. Nommé général de Corps d’Armée, le 20 mai 1941, il prend le commandement du XIXème Corps d’Armée à Alger, malgré les protestations allemandes. Le 8 Novembre 1942, l’Opération Torch de débarquement américain en Afrique du Nord commence et le général Koeltz est fait prisonnier par les partisans des alliés, libéré par les loyalistes pour s’opposer au débarquement pour finalement entamer des pourparlers avec les Américains qui déboucheront le 10 novembre 1942, sur la signature d’un cessez-le-feu par Darlan, provoquant, le lendemain, l’invasion de la zone libre par les Allemands. Le 16 novembre 1942, le général Koeltz prend, en Tunisie, le commandement du Détachement de couverture français Armée de l’Est (DAE), avec mission d’entrer en contact au nord avec l’ennemi et retarder sa progression vers l’Algérie. Rebaptisé XIXème Corps d’Armée, il s’oppose, au sein la 1ère Armée britannique, à l’offensive de Rommel sur Sbeitla et attaque la dorsale orientale. Il reprend Djeloula puis lance une attaque de diversion sur Zaghouan, attirant la majeure partie des chars allemands vers cette localité ce qui permet aux britanniques de contre-attaquer victorieusement. Le 13 mai, Koeltz lance l’offensive finale qui se solde par la capitulation des forces ennemies et la prise de 37 000 prisonniers. Le 20 Mai 1943, lors du défilé de la victoire à Tunis, les Alliés rendent hommage à l’Armée Française en la faisant défiler en tête. Le 30 septembre 1943, le général Koeltz passe dans le cadre de réserve mais garde le commandement du XIXème Corps d’Armée.
Le 10 mai 1944, il est nommé Directeur du Bureau de l’Etude de l’Armistice, par instruction particulière du Comité de Défense Nationale, présidé par le général de Gaulle. Le 18 novembre 1944, il est mis à la disposition du commandant en chef français en Allemagne en qualité de général adjoint, puis chargé de l’administration de la Zone Française d’Occupation, le 24 juillet 1945, lorsqu’il est placé hors cadre. A ce titre, il représente la France dans le conseil de contrôle allié de Berlin.
Le 15 mars 1946, il se retire du service actif et est nommé grand croix de la légion d’honneur.
Il décède le 27 mai 1970, à son domicile parisien et repose dans le cimetière d’Essey-les-Nancy.
Norbert Lombard