Skip to main content

KOECHLIN Nicolas

Manufacturier, député (★ Mulhouse 1.7.1781 † Mulhouse 15.7.1852).

Frère de Rodolphe Koechlin © (1778-1855). ∞ I 21.1.1801 à Mulhouse Ursule Dollfus (1783-1802), fille de Jean Dollfus, fabricant d’indiennes, et d’Élisabeth Schwartz ; 1 fils. ∞ II 6.9.1802 à Mulhouse Anne Marie Baumgartner (1784-1826), fille de Joseph Baumgartner, fabricant d’indiennes, et de Salomé Thierry ; 6 enfants. Il partit en voyage pour se former à Hambourg et en Hollande. De retour à Mulhouse, il fut employé chez son oncle Daniel Koechlin, dans l’établissement Dollfus-Mieg. En 1802, il était à la tête de l’indiennage qui devint en 1806 Nicolas Koechlin et Frères. En 1807, il créa la deuxième filature de coton d’Alsace dans les bâtiments de l’ancienne abbaye bénédictine de Masevaux. En 1809, il ouvrit une fabrique d’impression sur tissus à Lörrach, Bade, sous la raison sociale Mérian et Koechlin. En 1820, il construisit une filature (qui tourna avec 12 500 broches) dans la Cour de Lorraine à Mulhouse ; il y installa l’éclairage au gaz. En 1831, Nicolas Koechlin et Frères s’est divisée en 4 branches : 1. Nicolas Koechlin et Frères ; 2. Frères Koechlin à Mulhouse ; 3. Koechlin- Favre et Waldner à Masevaux ; 4. Pierre et Édouard Koechlin à Lörrach. Il fit des essais de plantation de mûriers puis de betteraves sucrières dans son domaine de Hombourg. Sa propriété et ses essais devaient servir de modèle aux paysans de Haute-Alsace. Attaché au régime napoléonien, il avança 200 000 francs pour assurer l’approvisionnement de Huningue. Avec son frère Ferdinand © 10, il rejoignit le grand quartier général de l’empereur. Il organisa un corps de partisans dans les Vosges lors de l’invasion. Pendant les Cent-Jours, il reprit la guerre des partisans. Il avait été nommé ordonnance du duc de Dantzig et de Napoléon Ier. Député du Haut-Rhin de 1830 à 1837, juge au Tribunal de commerce, président de la Chambre de commerce de 1828 à 1835, inspecteur du travail des enfants dans les manufactures, l’un des administrateurs du département en 1848, membre du Conseil général de 1833 à 1839. Avec Jean Dollfus © 12, il est à l’origine de la construction du nouveau quartier à Mulhouse. Il défendit avec conviction les idées libres-échangistes. Il fut le promoteur du chemin de fer en Alsace. En 1839, il réalisa la voie Mulhouse-Thann et en 1841 Mulhouse-Strasbourg. Il offrit à la Société industrielle le bâtiment de la Bourse. Chevalier de la Légion d’honneur.

A. Penot, « Notice nécrologique sur M. Nicolas Koechlin », Bulletin de la Société industrielle de Mulhouse, 1852, p. 193-217 ; X. Mossmann, Les grands industriels de Mulhouse, Paris, 1879, p. 21 ; A. Penot, Revue d’Alsace, 1890, p. 101-113 ; : Robert, dir., Dictionnaire des Parlementaires français comprenant tous les membres des Assemblées françaises et tous les ministres français 1789-1889, p. 466 ; Sitzmann, Dictionnaire de biographie des hommes célèbres de l’Alsace, Rixheim, t. 2, 1910, p. 57 ; G. Koechlin, Tableaux généalogiques de la famille Koechlin, Mulhouse, 1914, n° 73 ; Bachmann, Dreyer, Wilsdorf, Les conseillers généraux du Haut-Rhin 1833-1981, Archives départementales du Haut-Rhin, 1981, p. 16 (divergences) ; R. Oberlé, « Industrie et agriculture au XIXe s. : l’œuvre du patronat mulhousien », Histoire de l’Alsace rurale, éd. de J.-M. Boehler, Strasbourg-Paris, 1983, p. 357 et s. ; Encyclopédie de l’Alsace, VIII, 1984, p. 4545 ; Dictionnaire du monde religieux dans la France contemporaine, L’Alsace, sous la dir. de B. Vogler, Paris, 1987,p. 242.

Raymond Oberlé (1993)