Industriel, maire, conseiller général et député (★ Mulhouse 3.8.1789 † Paris 24.4.1875).
Fils de Jean Koechlin © (1746-1836). ∞ 31.8.1813 à Mulhouse Ursule Dollfus (1794-1872), fille de Daniel Dollfus, fabricant d’indiennes, et d’Anne Marie Mieg (à ne pas confondre avec Ursule Dollfus, épouse de Nicolas Koechlin © 8) ; 5 enfants : 1 fils et 4 filles qui ∞ Camille Bourcart, Nicolas Dollfus fils, le marquis Léon de Maupeou et le comte René de Maupeou. Il prit dès 1818 la direction des usines Dollfus-Mieg (filature, tissage, impression sur tissus) et les rendit prospères. Il créa avec Mathias Mieg et Henri Bock © un établissement pour la fonte des métaux et la construction mécanique. Il put s’adjoindre comme associé Jérémie Risler ©, venu des établissements de Cernay. La fonderie André Koechlin et Cie, future Société alsacienne de constructions mécaniques, acquit bientôt une renommée européenne. La première locomotive (1839) destinée à la voie ferrée Mulhouse-Thann, dénommée « Napoléon », sortit de ses ateliers. L’établissement construisit des centaines de locomotives et équipa de nombreuses filatures et des tissages de la région et à l’étranger. Maire de Mulhouse en 1830-1831 et de 1832 jusqu’en 1843. Il développa l’instruction primaire avant la loi Guizot et fit transformer le collège et ses plans d’études. Il œuvra à l’agrandissement de l’hospice et fit avancer le projet de la construction du canal de décharge afin de préserver la ville des fréquentes inondations printanières. Le ministre de l’Intérieur disait de lui : « S’il y avait en France plusieurs maires comme celui de Mulhouse, il ne me resterait plus qu’à donner ma démission. » Il associa ses gendres à ses activités économiques et sut choisir à temps des collaborateurs de haut niveau, ingénieurs sortis des grandes écoles. Élu conseiller général des cantons de Mulhouse (1839-1842) et d’Altkirch (1846-1848), député d’Altkirch en 1830, de Mulhouse de 1831 à 1846. Il soutint la politique intérieure et extérieure de Guizot. Président d’honneur de la Chambre de commerce de Mulhouse en sa qualité de maire de la Ville. Sa libéralité en faveur de Mulhouse était connue. Il versa entre autres un don de 200 000 F à l’hospice, 200 000 F à l’Église réformée, 25 000 F pour la construction de l’église Saint-Étienne. Il est à l’origine des cités ouvrières de Mulhouse. Chevalier de la Légion d’honneur.
Industriel alsacien des 30.4 et 3.5.1875 ; X. Mossmann, Les grands industriels de Mulhouse, Paris, 1879, p. 32 ; Robert, dir., Dictionnaire des Parlementaires français comprenant tous les membres des Assemblées françaises et tous les ministres français 1789-1889, p. 467 ; Sitzmann, Dictionnaire de biographie des hommes célèbres de l’Alsace, Rixheim, t. 2, 1910, p. 55 ; G. Koechlin, Tableaux généalogiques de la famille Koechlin, Mulhouse, 1914, n » 90 ; R. Oberlé, L’enseignement à Mulhouse de 1798 à 1870, Paris, 1961 ; Bachmann, Dreyer, Wilsdorf, Les conseillers généraux du Haut-Rhin 1833-1981, Archives départementales du Haut-Rhin, 1981, p. 15 ; Neue Deutsche Biographie, XII, 1981, p. 291 ; L. Sittler, Les hommes célèbres d’Alsace, Colmar, 1982 ; B. Fischbach, Ces maires qui ont fait Mulhouse, Mulhouse, 1983 , VIII, 1984, p. 4544 ; F. Kuflick-Weill, La Société André Koechlin et Cie, 1826-1872, mémoire de maîtrise, Strasbourg, 1985 ; Dictionnaire du monde religieux dans la France contemporaine, L’Alsace, sous la dir. de B. Vogler, Paris, 1987, p. 241.
Raymond Oberlé (1993)