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KOEBELE François Ignace

Bourgmestre de Sélestat et bailli d’Orschwiller, avocat au Conseil souverain puis conseiller à la Cour d’appel de Colmar, (C) (★ Sélestat 28.8.1741 † Orschwiller 29.4.1805).

Fils de François Ignace Koebelé (★ Sélestat 1.6.1714 † Sélestat 6.7.1779), notaire royal et sénateur, et d’Anne Marie Wincker (★ Sélestat 28.9.1713 † Sélestat 14.8.1791). ∞ 16.2.1772 à Ensisheim Catherine Rosine Agnès Fronhoffer (★ Ensisheim 10.1.1753 † Sélestat 30.12.1836), fille de Jean-Baptiste Fronhoffer, de Kientzheim, greffier de la maîtrise des forêts et bailli de Meyenheim, et de Marie Catherine Rompler ; 9 enfants. Koebelé fit ses études chez les Jésuites de Sélestat, où il participa aux ludi majales (Maienspiele), notamment aux jeux de 1749 représentant l’Oliva hyemalis du professeur Rapp, ce qui faillit amener la fermeture du collège. Il commença des études de droit à Paris où il reçut le baccalaureatus in utraque jure, enregistré à Strasbourg le 27 juin 1761. Son inscription fut suivie le 21 août par l’examen et le 7 septembre par la présentation de sa thèse De donationis simplicis revocatione. Muni de sa licence de droit, il entra au cabinet notarial de son père et s’inscrivit au barreau du Conseil souverain d’Alsace. À la mort de F.-R.-A. Brunck ©, il fut en 1765 élu bourgmestre. Koebelé n’avait que 24 ans : « Ce défaut d’âge n’a pas permis de le recevoir au serment en tel cas requis, il luy a été déclaré que son installation demeurera suspendue jusqu’à ce qu’il ait plu à sa Majesté de luy accorder les dispenses nécessaires. » Dès l’audience du 18 novembre 1765, il fut inscrit en quatrième place pour la régence parmi ses collègues. Il cumula sa charge de bourgmestre avec la fonction de bailli du comté de Villé, d’Orschwiller et autres lieux, et avait ainsi, en plus de son domicile sélestadien, une résidence à Orschwiller. Il était le dernier à occuper cette fonction judiciaire supprimée à la Révolution, comme d’ailleurs celle de bourgmestre. Koebelé exerça encore une intense activité comme délégué de la ville aux diverses tractations pour la sauvegarde des institutions de l’Ancien Régime et de la Décapole lors de la rédaction des cahiers de doléances. Après le décret du 16 août 1790 portant que les fonctions judiciaires seraient distinctes des fonctions administratives, Koebelé opta pour la justice et occupa d’abord l’office de juge de paix chargé de la chambre de conciliation, avant d’être nommé en 1794 greffier du tribunal. À noter que l’épouse de Koebelé figura sur la cinquième liste des « suspects qui ont été mis sous la stricte surveillance des pouvoirs constitués ». Lors de la création des tribunaux d’appel par la loi du 18 mars 1800, l’ancien avocat du Conseil souverain eut la satisfaction de pouvoir terminer sa carrière judiciaire comme conseiller à la Cour d’appel de Colmar. Il y resta cinq ans. Sa stèle funéraire scellée dans le mur de l’église fut détruite en mai 1974 au cours de travaux dans le cimetière.

Archives municipales Sélestat, BB 83, 1765-1789 ; D.-I.-X. Herrenberger, Tableau de la municipalité actuelle de la ville de Schlettstadt et des principales circonstances et nécessités de cet heureux changement, s.l., 1789 ; J. Gény, Die Jahrbücher der Jesuiten, II, Strasbourg, 1896 ; Knod, Die alten Matrikeln der Universität Strassburg, 1621 bis 1793, II, p. 426 et 609 ; A. Dorlan, Histoire architecturale et anecdotique de Schlestadt, II, Paris, 1912, chap. XIX et XXVI ; A. Spies, « Sélestat à la veille de la Révolution : réformes administratives, création de l’assemblée provinciale, Annuaire de la Société des Amis de la Bibliothèque de Sélestat, 1961, p. 101-123 ; idem, « Élections aux États Généraux », Annuaire de la Société des Amis de la Bibliothèque de, 1962, p. 9-66 ; idem, « Sélestat sous la dictature révolutionnaire de Herrenberg », Sélestat Annuaire de la Société des Amis de la Bibliothèque de Sélestat, 1963, p. 8-89.

Maurice Kubler (1993)