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KOBENHAUPT Georg

Orfèvre. Serait originaire de Wurtzbourg, Bavière. Se serait fixé à Strasbourg en 1534 et y aurait été reçu maître en 1540 ; occupe la première place parmi les orfèvres inscrits sur les tables d’insculpation conservées au Musée de Strasbourg. En 1558, il était domicilié rue des Hallebardes d’après le registre de baptêmes de la paroisse Saint-Nicolas (N 104, f. 154v) où il figure, ainsi qu’à Saint-Thomas, à plusieurs reprises comme parrain et son épouse comme marraine. En 1577, il est mentionné comme maître de la corporation de l’Échasse (Procès-verbaux des XXI, 1577, f. 737v-738r). Il avait à l’époque un procès avec Nicolas Meyger, échevin de l’Échasse, pour lequel il s’était porté garant pour une somme de 375 florins (Série V, 22/66). Entre 1557 et 1573, il menait un autre procès d’abord devant la cour aulique de Rottweil, puis devant la Chambre impériale de Spire, contre Vahel Jud de Kintzheim (ou Kientzheim) au sujet de 50 florins que lui devait ce dernier (Archives départementales du Bas-Rhin, 3 B 600-601). Kobenhauptt avait un fils, prénommé Hans Jörg, également orfèvre, inscrit sur la table d’insculpation en 1567. La plus belle pièce que Kobenhauptt réalisa fut un hanap en vermeil, rehaussé d’émaux, haut de 76 cm, qu’il exécuta en 1543 sur commande pour le mariage de Georg von Rappolstein (Ribeaupierre) avec Elisabeth von Helfenstein. La pièce, conservée à la Schatzkammer de la Résidence de Munich, est surchargée de sujets religieux (Foi, Espérance et Charité), allégoriques et mythologiques (travaux d’Hercule et caryatides nues) ; dans les niches du socle sont représentés les travaux des mineurs dans les mines d’argent de la vallée de Sainte-Marie-aux-Mines. On connaît de Kobenhauptt encore quelques autres œuvres plus modestes, dont une noix de coco montée en poire à poudre, conservée au Musée de Strasbourg ; un gobelet en forme de Bacchus de 1567 et deux coupes en terra sigillata, sertis d’argent, de 1572, conservés à Darmstadt.

H. Meyer, Die Strassburger Goldschmiedezunft von ihrem Entstehen bis 1681, Leipzig, 1881, p. 216 ; F. F. Leitschuh, Strassburg, Leipzig, 1903, p. 120-121 ; H. Haug, « Zur Geschichte des Strassburger Goldschmiedehandwerks 1362-1870 », XIV. Verbandstag deutscher Juweliere, Gold- und Silberschmiede, Strassburg 7.-11. August 1914, Strasbourg, 1914, p. 33-36 ; Thieme-Becker, Allgemeines Lexikon der bildenden Künstler von der Antike bis zur Gegenwart, XXI, 1927, p. 59 ; M. Rosenberg, Der Goldschmiede-Merkzeichen, 3e éd., IV, Berlin, 1928, p. 321, n° 6967 ; Hans Rott, Quellen und Forschungen zur südwestdeutschen und schweizerischen Kunstgeschichte im 15. und 16. Jahrhundert, Stuttgart, III-1, 1936, p. 285 ; H. Haug, L’art en Alsace, Grenoble, 1962, p. 145 ; idem, Le siècle d’or de l’orfèvrerie de Strasbourg, catalogue d’exposition, Paris, 1964 ; idem, « Strasbourg pendant cinq siècles une des capitales de l’orfèvrerie européenne », Connaissance des Arts, n° 151, sept. 1964, p. 103-111 ; J. Rees, « Der Rappolsteiner Pokal », Welt am Oberrhein, 1967, p. 43-44 ; R. Slotta, « Anmerkungen zum Rappolsteiner Pokal », Anschnitt. Zeitschrift für Kunst und Kultur im
Bergbau 33, 1981, p. 292-294 ; H. Hubert, G. Meyer, « Le grand hanap des sires de Ribeaupierre et ses motifs miniers (vers 1543) », Pierres et terre, 25-26, 1982, p. 22-34.

† François-Joseph Fuchs (1993)