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KNEBEL Johannes

Chroniqueur, vicaire, notaire impérial (★ Bâle v.1414-1416 † Bâle 1481).

Fils de Konrad Knebel, membre de la corporation des Tisserands de Bâle. Knebel commença ses études à Erfurt en 1432 et les poursuivit à Heidelberg en 1433, où il obtint le baccalauréat ès arts. Ordonné prêtre à Bâle en 1441, il devint en 1442 vicaire du prévôt du chapitre de Lautenbach, Georges d’Andlau ©. Knebel resta toute sa vie au service de l’Église de Bâle. En tant que chanoine de Lautenbach, il disposait d’une prébende en Alsace. Au printemps 1460, il était immatriculé à l’Université de Bâle (Matrikel der Universität Basel, I) et œuvra comme notaire universitaire et impérial. Les contrats d’achat et de vente de maisons témoignent d’une certaine aisance de Knebel, l’autorisant à se rendre en 1475 en cure dans la ville d’eaux de Baden en Suisse, accompagné de domestiques. Knebel occupe une place importante dans l’historiographie de Bâle grâce à son diaire. On ne possède malheureusement plus que les volumes originaux des années 1473 à 1475 (Bibliothèque universitaire de Bâle, section des manuscrits, A X II. 3a et 3b). Il retrace de manière vivante, mais sans art, les années où Bâle était à l’apogée de sa puissance et de son influence dans le Rhin supérieur. Dans la lutte contre Charles le Téméraire, Bâle se trouvait à la jonction entre les villes alsaciennes (Niedere Vereinigung) d’une part et les huit villes confédérées (Oberer Bund) d’autre part. Bien qu’affirmant que c’était un péché de passer la vérité sous silence, Knebel prenait ouvertement parti pour Bâle et les Confédérés, bien qu’ils fussent orgueilleux et avides d’argent. Il dépeint cependant Charles le Téméraire de la manière la plus noire, le traitant de tyran et d’intrigant, et voit en son bailli dans le Sundgau, Pierre de Hagenbach ©, la personnification de Satan. Les Habsbourg sont considérés comme des amis ou des ennemis selon leur attitude face aux Confédérés. Knebel put obtenir de première main des informations sur les événements politiques et militaires auprès des membres du Conseil de la Ville et du secrétaire du Conseil. Il intégra des actes administratifs en langue allemande dans le texte latin ; c’est pourquoi il est considéré, à côté du chroniqueur bernois Schilling, comme la source la plus importante pour l’histoire des guerres bourguignonnes vue de la Suisse. Mais les potins de la ville ne manquent pas non plus dans cette chronique : scandales, prix des denrées, accidents, comètes – tout ce qui frappe les esprits est consigné par Knebel (für Strömungen und Stimmungen ist Knebel unübertrefflich selon Bonjour). Tous les historiens ultérieurs de Bâle et de l’Alsace (Chr. Wurstisen, J. D. Schoepflin ©, H. Schreiber) ont utilisé les écrits de Knebel. Une édition historique et critique de son diaire dotée d’un riche commentaire ne parut qu’au XIXe siècle.

Chronik des Kaplans Johannes Knebel aus den Zeiten des Burgunderkrieges, éd. par K. Buxtorf-Falkeisen, Erste Abteilung 1473-1475, Bâle, 1851, Zweite Abteilung 1476-1479, Bâle, 1855 (cette traduction allemande du diaire n’est pas complète) ; Johannis Knebel capellani ecclesie basiliensis Diarium, éd. par W. Vischer et C. Chr. Bernoulli, Sept. 1473-Juni 1476, Leipzig, 1880, Juli 1476-Juli 1479, Leipzig, 1887 (respectivement Basler Chroniken, 2 et 3).

Allgemeine deutsche Biographie, XVI, 1882, p. 275 ; G. v. Wyss, Geschichte der Historiographie in der Schweiz, Zurich, 1895, p. 160 ; Sitzmann, Dictionnaire de biographie des hommes célèbres de l’Alsace, Rixheim, t. 2, 1910, p. 48 ; R. Feller, E. Bonjour, Geschichtsschreibung in der Schweiz, I, Bâle-Stuttgart, 1979, p. 39 ; Neue Deutsche Biographie, XII, 1980, p. 168 ; P. J. Schuler, Notare Südwestdeutschlands. Textband, Stuttgart, 1987, p. 237 (incohérent).

René Teuteberg (1993)