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KLINGLIN Jean Jacques Joseph, baron de Hattstatt

Général français, puis autrichien, (C) (★ Strasbourg 4.6.1733 † Wiener-Neustadt, Basse-Autriche, 11.1.1818).

Fils de François Joseph de Klinglin ©. ∞ 15.9.1766 à Imling, Moselle, sa nièce Marie Amélie Josèphe de Lutzelbourg (★ Strasbourg 2.3.1750 † février 1821), fille d’Antoine Joseph de Lutzelbourg d’Imling et de Marie Anne Pauline Klinglin, par dispense du pape Clément XIII du 29.7.1766 (proclamée à Saint-Pierre-le-Jeune de Strasbourg le 8 septembre 1766). Entré en 1744 au régiment Colonel Général, il le quitta en 1748 après avoir servi en Bavière et sur le Rhin, revint à Strasbourg et entreprit des études de droit à l’Université, qu’il clôtura par une thèse Ad legem Zenonianam de emphyteusi soutenue le 11 juin 1751. Il fut sénateur noble de la ville de Strasbourg en 1751 et 1752 et ne reprit du service qu’en 1755 comme enseigne au régiment de Chartres où il fut promu lieutenant en 1756. C’était un « officier très distingué qui a servi très utilement dans l’état-major de l’armée pendant la guerre de 1759 en Allemagne. Plein d’ardeur, de zèle, a de l’esprit et des talents dans le commandement ; a établi le plus grand ordre dans son régiment. A fait les campagnes de 1758, 1759 et 1760 comme aide de camp de M. le P. de Marsan, celles de 1761 et 1762 en qualité d’aide maréchal des logis de l’armée. Il a fait la campagne de 1769 en Corse. » Il est vrai qu’il exerçait une autorité naturelle sur les hommes. Élevé au grade de brigadier et maître de camp (1780), puis maréchal de camp (1784), il fut, sur proposition du gouverneur de l’Alsace, le maréchal de Contades ©, nommé lieutenant du roi à Strasbourg en 1785. Dès l’annonce de la convocation des États généraux, il se mêla à la vie politique, et, le 21 mars 1789, bien que gentilhomme, se fit élire par la manance à l’assemblée générale du tiers état de la ville de Strasbourg, ce qui accrut sa popularité parmi les Strasbourgeois de condition modeste. Il ne fait aucun doute qu’il briguait le mandat de député aux États généraux, ce qui n’était pas du goût de l’oligarchie bourgeoise. Il représenta la manance pour l’élaboration du cahier de doléances, pourtant, lors de la houleuse assemblée du 23 mars, il intervint énergiquement en faveur du Magistrat malmené, qui lui en sut gré. Lorsque les deux députés de la ville furent élus le 8 avril, on lui préféra, en tant que député de confession catholique, le juriste Étienne Schwendt ©. Le 19 juillet au soir éclata une première émeute et Klinglin intervint à temps pour empêcher le saccage de la maison de l’ammeistre Jean Lemp © et peut-être son meurtre. Grâce à son ascendant sur le petit peuple, Klinglin rétablit le calme et les manifestants se dispersèrent aussitôt en l’acclamant. On (Friese, Hermann, Engelhardt, Reuss, etc.) l’a surtout accusé d’avoir fomenté le saccage et le pillage de l’Hôtel de ville de Strasbourg du 21 juillet 1789, soit pour se venger du Magistrat qui avait indirectement provoqué la chute de son père, soit pour récupérer les actes de son procès, qu’il savait d’ailleurs ne pas être à Strasbourg. Ces accusations sont sans fondement. Klinglin n’avait alors pas le commandement des troupes et il semble même qu’il ait été écarté du centre de l’action. Il est à peu près acquis que l’émeute de ce jour ne fut dirigée que contre les privilèges de la ville libre. Lors de la grande fête de la Fédération du Rhin (12-15 juin 1790), en tant que « commandant pour le roi dans les départements du Haut et Bas-Rhin et commandant de la ville de Strasbourg », Klinglin prononça un discours fort patriotique, mais n’oublia pas les louanges à son roi. En collaboration avec le maréchal de Bouillé, Klinglin participa à l’organisation de la fuite de la famille royale en juin 1791. Décrété d’arrestation, il émigra et rejoignit l’armée condéenne avec laquelle il fit les campagnes de 1792 et 1793. Déjà le 25 juin 1791 son effigie a été brûlée publiquement sur la place d’armes de Strasbourg. Intégré à l’armée autrichienne le 6 août 1795 avec le grade de général-major, il prit part aux campagnes du Rhin en 1796 et 1797. Le 2 floréal an V (21 avril 1797), près d’Offenbourg, un de ses fourgons tomba entre les mains de l’armée de Moreau et la correspondance trouvée dévoila les trahisons du général Pichegru. Le 6 mars 1800, Klinglin fut nommé lieutenant- maréchal et mis à la retraite la même année. Lors de son décès, son épouse était domiciliée à Paris. Etaient-ils divorcés ? Dans son étude généalogique, D. Schwennicke (Europäische Stammtafeln, XI, Marbourg, n° 162) indique qu’elle aurait été remariée à Charles Michel Cordier de Valléry, sans toutefois fournir d’autres précisions. Klinglin n’eut pas d’enfant, et ses petits-neveux, l’un capitaine de cavalerie dans l’armée autrichienne, l’autre lieutenant-colonel dans l’armée française, héritèrent son nom.

Biographes et historiens l’on souvent confondu avec son neveu François Louis Joseph de Klinglin, baron d’Essert, fils de son frère François Christophe Honoré, et qui fut capitaine de dragons et fervent du magnétisme. Cette erreur est peut- être due au fait qu’ils étaient en outre beaux-frères, ayant épousé deux sœurs, filles de Marie Anne Pauline de Lutzelbourg, sœur de l’un et tante de l’autre.

Claude Betzinger et † Alphonse Halter (1993)

 

Quelques membres de la famille Klinglin ont embrassé l’état ecclésiastique : Romain (1622-1675), fils de Jean de Klinglin, après avoir été curé à Rottweil, devint chanoine de la collégiale de Thann. Jean Jacques (1660-1729), fils de Jean Baptiste de Klinglin, fut chanoine de Thann, et fut élu prévôt de la collégiale de Haslach le 10 octobre 1699. François Joseph (1664-1732), son frère, aussi chanoine de Thann, fut élu prévôt le 13 mars 1712. François Marie Auguste (1736-1788), fils de François Joseph de Klinglin, cumula les postes de chanoines de Neuwiller, prébendier de la Toussaint et recteur de Rantzwiller. Enfin, Joseph Ignace Christophe (★ Colmar 11.5.1734 † Besançon, Doubs, 15.11.1815), fut chanoine de Saint-Pierre-le-Jeune à Strasbourg de 1757 à 1768, prébendier de la Toussaint depuis 1759, tenta d’obtenir de son oncle maternel Simon Nicolas de Montjoie, évêque de Bâle, le poste de suffragant, mais il ne fut nommé que vicaire général ad honorem du diocèse de Bâle. Docteur en droit canonique, il exerça les fonctions de président de la chambre ecclésiastique. Il était aussi membre de la loge maçonnique la Candeur depuis 1763. Pendant la Révolution, il émigra à Graz, Autriche, et, à son retour, se retira à Colmar. On peut ajouter qu’avant leur mariage, Jean François Romain, fils de Jean de Klinglin, avait été chanoine de Thann de 1664 (à l’âge de 9 ans) jusqu’en 1681, et François Joseph © 3, prébendier de Saint-Pierre-le-Jeune en 1699 (à 12 ans), puis de la Toussaint en 1701.

† Louis Kammerer (1993)