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KLINGLIN Jean Baptiste de

Administrateur, (C) (★ Brisach 3.12.1657 † Strasbourg 7.6.1725). D’une vieille famille de Masevaux liée à la maison d’Autriche, ralliée après 1648 à la couronne de France.

Fils de François Klinglin (1628-1765), greffier de la Chambre de Brisach puis conseiller à la Cour royale d’Ensisheim (1662), et de Marie Ursule Gallinger ; 3 autres fils et 1 fille : François-Romain (1655-1728) qui fit une brillante carrière au Conseil souverain (1697 : second président) ; Jean-Jacques et François-Joseph, chanoines de Saint-Thiébaut de Thann (voir infra) ; Marie-Suzanne ∞ Jean-Baptiste Poirot, conseiller au Conseil souverain. ∞ I 10.5.1683 à Brisach Dorothée Günter (★ 1656 † 2.2.1692, inhumée à la chapelle Saint-Jean-Baptiste de l’église Saint-Pierre-le-Jeune), fille de Jean Gaspard Günter, apothicaire à Sélestat, et de Dorothée Birckel ; 4 enfants : Marie Anne (1684-1734) ∞ I 3.3.1700 Antoine d’Andlau ©, ∞ II 20.10.1730 Éléonore du Mayne, comte du Bourg ©, maréchal de France ; Marie Ursule © ; François-Joseph © ; Christophe ©. Ces deux enfants seront parrainés respectivement par Ulrich Obrecht ©, premier préteur royal de Strasbourg depuis le 30 avril 1685, et par Christophe Guntzer ©, syndic royal de la ville depuis la création de cette charge en 1681. ∞ II début 1693 à Strasbourg Marie Anne Françoise Weinemer, fille de Luc Weinemer, de la tribu des Tailleurs, 148e ammeistre. D’abord secrétaire interprète au Conseil provincial d’Alsace (en remplacement de Scheppelin ©, 1679), puis avocat général de la ville de Strasbourg, Jean Baptiste Klinglin fut proposé le 22 décembre 1695, à la mort de Guntzer, à M. de Barbezieux, en qualité de syndic ; la nomination intervint le 17 janvier 1696. Le 15 mars, Klinglin prêta serment entre les mains de l’intendant La Grange © devant le Magistrat réuni. Le 16 février 1702, il obtint l’inscription sur la matricule de la noblesse de Basse-Alsace. Par ordonnance du 30 mars 1706, il fut nommé préteur royal en remplacement de Jean Henri, fils d’Ulrich Obrecht. Il fit assurer la survivance de la charge à son fils. Véritable chef du Magistrat, il définissait ainsi sa mission : « Il faut une grande expérience des affaires, la langue et la pratique allemande qu’il faut savoir à la perfection, toutes les procédures se faisant en cet idiome à Strasbourg, une connoissance entière des statuts et usages de la ville et du droit commun et public d’Allemagne » (d’après G. Livet, L’intendance d’Alsace, p. 720). Symbole de la continuité administrative entre l’Empire et la France, il était en correspondance avec le secrétaire d’État à la Guerre ; il défendit le commerce de la ville contre les empiétements de la Ferme générale et pourvut au ravitaillement pendant les heures difficiles de la guerre de Succession d’Espagne. Accusé de favoriser les luthériens, il écrivit à Barbezieux qu’il s’agissait « de conserver beaucoup de sujets au Roy qu’il seroit d’autant plus fâcheux de perdre à présent que, dans la suite, on pourra par douceur les faire passer à la religion catholique », mais il fut impitoyable à l’égard des sectes (piétistes, anabaptistes). Les questions financières (système de Law) et monétaires (introduction en 1716 de la livre française et stabilisation en 1726 de la livre tournois) tinrent une grande place dans sa correspondance avec le contrôleur général des finances. En 1713, en reconnaissance de ses services, le roi lui permit d’acheter les fiefs devenus vacants par l’extinction de la maison de Hattstatt. À sa mort, après un office célébré pour lui à la cathédrale, il fut enterré à la chapelle de Hoenheim, dans sa seigneurie, fief épiscopal vacant, acheté à la mort de M. de Chamlay, commis de Louvois ©.

R. Reuss, Correspondance intime entre Ulric Obrecht, préteur royal, et le syndic J.-B. Klinglin (1684-1698), Paris, 1899 ; Sitzmann II, p. 43 ; R. Reuss, Histoire de Strasbourg, Paris, 1922, p. 277 ; G. Livet, L’intendance d’Alsace, Paris-Strasbourg, 1956 ; I. Streitberger, Der Königliche Prätor von Strassburg 1685-1789, Wiesbaden, 1961 ; M. Kubler, « Une vieille officine d’apothicaire à Sélestat. Généalogie Gunther-Klinglin », Annuaire de la Société des Amis de la Bibliothèque de Sélestat, 1962, p. 72-78 ; P. Greissler, La classe politique dirigeante à Strasbourg 1650-1750, Strasbourg, 1987, p. 46 ; Histoire de Strasbourg des origines à nos jours, sous la dir. de G. Livet et F. Rapp, Strasbourg, III, 1981, p. 284-286 ; L. Kammerer, « Tableau généalogique de la famille Klinglin », Bulletin du Cercle généalogique d’Alsace, 1993, à paraître.

Georges Livet (1993)