Grand rabbin du Haut-Rhin, (I) (★ Bischheim 14.10.1814 d. Colmar 10.11.1867).
Fils de Moïse Klein, pédicure à Bischheim, et d’Esther Lambert. ∞ 17.7.1840 à Biesheim Barbe Zifi, de Biesheim ; 15 enfants. Dès sa naissance, sa mère l’avait consacré au rabbinat. Âgé de six ans, il étudia auprès de Reb Wolf, le rabbin de Bischheim. À 14 ans, il alla à l’école rabbinique de Dürckheim an der Haardt, près de Landau, suivre les cours de Reb Marx. Après quelques années, il alla à Schirrhoffen (Bas-Rhin), auprès du rabbin Aron Lazarus. Il avait 18 ans quand il se mit aux études profanes, assimilant rapidement français, latin et grec. Au bout de deux ans, il fut admis en classe de seconde au lycée de Strasbourg. En 1838, il avait 24 ans lorsqu’il passa son baccalauréat de philosophie. Après quoi il se remit à l’étude des sciences sacrées, auprès de Seligmann Goudchaux ©, grand rabbin du Haut-Rhin. En 1839, on lui fit passer un examen au Séminaire rabbinique de Metz, on lui décerna le diplôme de grand rabbin, et on lui confia aussitôt le poste de rabbin de Biesheim. En 1841, il fut nommé à Durmenach et en 1848 à Rixheim. En 1849, son maître S. Goudchaux mourut et Klein fut élu à sa place. L’élection eut lieu au suffrage universel, cas unique en France et résultat d’une modification éphémère de la législation. Homme d’une vaste érudition, il publia divers ouvrages d’enseignement : Le guide du traducteur du Pentateuque, La grammaire hébraïque, Thèmes et versions hébraïques, Le Judaïsme ou la vérité sur le Talmud, Lettres pastorales et Dibre Piutim ve-za’akosone. En 1854, il ouvrit une école préparatoire rabbinique pour former les futurs rabbins ainsi qu’une école du travail destinée à former des artisans. En 1856, lors de la Conférence des grands rabbins de France réunie à Paris, il s’opposa à la grande majorité de ses collègues, affirmant son attachement à la tradition, et rejetant un certain nombre d’innovations, notamment l’introduction de l’orgue dans les synagogues. De retour dans son rabbinat, il fit circuler une lettre pastorale justifiant sa fidélité à la tradition, lettre qui irrita le Consistoire central qui demanda au ministre de le suspendre durant un mois. En 1866, à la mort du grand rabbin du Consistoire central Salomon Ulmann, la candidature de Klein fut avancée. Bien qu’il fût jugé le plus capable, sa candidature fut repoussée en raison de sa stricte orthodoxie. Celle-ci lui valut beaucoup d’inimitiés au sein de son propre Consistoire, où l’on s’empressait de contrecarrer ses initiatives, en matière scolaire notamment. La mort de deux de ses enfants encore jeunes devait assombrir la fin de sa vie. La place de Klein se trouve au tout premier rang des rabbins d’Alsace et de France.
Sitzmann, Dictionnaire de biographie des hommes célèbres de l’Alsace, Rixheim, t. 2, 1910, p. 39 ; M. Catane, « Salomon Wolf », Bulletin de nos communautés, 1954, n° 10-12 ; Dictionnaire du monde religieux dans la France contemporaine, L’Alsace, sous la dir. de B. Vogler, Paris, 1987, p. 236-237.
Robert Weyl (1993)