Ecrivain et poète (★ Strasbourg 5.6.1943).
Fils de Raymond Lucien Klée ©. Études universitaires à Strasbourg, professeur certifié de lettres modernes. S’est imposé depuis les années 70 comme l’un des principaux représentants et animateurs de la nouvelle poésie alsacienne de langue française, par un lyrisme de combat, de « poèmes-missives » (action poétique et lutte anti-nucléaire), « collages », « cris », « textes à gueuler », témoignages surtout, dans une langue violente, convulsive, exploitant également les innovations typographiques. Ce lyrisme paroxystique, qui allie d’une page à l’autre le défoulement érotique et une évocation obsédante de la mort (le souvenir du père assassiné par les nazis au camp de concentration du Struthof), est en même temps celui d’une généreuse tendresse, « cette tendresse qui sauve », pour les humbles, les oubliés, les méconnus. Au cours des années 80, Klée a adopté le pseudonyme Dansons Dieu, tandis que son écriture a fait apparaître de plus en plus singulièrement une composante religieuse, « mystique rhénane ». L’œuvre, d’abord essentiellement lyrique, évolue vers l’autobiographie la plus immédiate, problématique, un « journal intime » continu, « impudique ». Le poète est en pleine activité créatrice, toujours prometteuse d’éclosions nouvelles. Mais sa manière personnelle, étrange ou provocatrice, tout comme sa surabondance « baroque », l’exposent aux difficultés de l’édition et de la réception. De nombreux manuscrits restent inédits.
Recueils de poèmes : L’Été I’Éternité, 1970 ; La Résurrection alsacienne, 1977 ; Requiem sur l’Europe à son lit de mort, 1983. Théâtre : Le sacrifice de Jean Lumière contre Fessenheim-Hiroshima, 1977. Prose : Lettre au jeune Fabien sur les douleurs de notre temps, avec une Prière et un Appel : tous contre la bombe atomique, 1979 ; Journal du fiancé, 1985 ; Mon cœur flotte sur Strasbourg comme une rose rose, 1988. Anthologies : Le père et l’enfant, 1982 ; Le Rhin superbe, Vagabondages, 1988. Nombreux articles.
Dictionnaire de la littérature française et francophone, Paris, 1987 ; R. Sabatier, Histoire de la poésie française, XXe siècle, III. Métamorphoses et Modernités, Paris, 1988, p. 641 ; numéros spéciaux des revues Dire, Fanal, Travers.
Adrien Finck (1993)