Inspecteur général de l’Économie nationale, spécialiste des questions rhénanes (★ Bordeaux 8.4.1890 † Strasbourg 30.5.1957).
Fils du commandant Marie Louis Émile Klecker et de Marguerite Marie Bouquie-Charchy. ∞ I Irène Sophie Louise Marie Émilie Vallot dont il divorça ; ∞ II 22.4.37 à Strasbourg à Marie Madeleine Schmitter, sans profession. Docteur en droit de l’université de Strasbourg où il suppléait Aubry © et Rau © dans leurs cours, chevalier de la Légion d’honneur, successivement président de chambre aux Cours d’appel de Chambéry et de Bordeaux, le grand-père paternel de Klecker opta pour la France en 1871. Combattant volontaire comme sergent-chef de section au 20e bataillon de Chasseurs à pied pendant la Grande Guerre, grand blessé et invalide de guerre, titulaire de la Légion d’honneur et de la croix de Guerre avec 3 citations, Klecker fut reversé dans le service de l’intendance. Après l’armistice, Millerand nomma Klecker au poste de directeur du ravitaillement civil d’Alsace et de Lorraine au commissariat général de la République à Strasbourg, ses attributions s’étendant à la Sarre par délégation du président du Conseil. Après son départ de l’administration en 1920, Klecker occupa des postes industriels importants dans plusieurs départements. Revenu se fixer à Strasbourg en 1938, il fut rappelé à servir volontairement en situation d’activité comme intendant militaire dès octobre à Haguenau et à Strasbourg. Lors de la mobilisation de 1939, il était intendant divisionnaire de la 43e D.l. à Strasbourg puis intendant des étapes de la IVe armée en 1939-40. Désigné en août 1940 comme l’intendant départemental de la Corrèze à Tulle, il apporta l’aide la plus efficace et la plus vigilante aux expulsés d’Alsace et de Lorraine. Muté en mai 1941 du département de la Guerre à celui de l’Économie nationale et des Finances lors de la création des intendants régionaux des Affaires économiques, il fut affecté à la région de Clermont-Ferrand. À ce poste, il n’a cessé de partager les épreuves de l’Université de Strasbourg et de lui apporter, ainsi qu’au GERAL (Groupement d’entraide des réfugiés d’Alsace et de Lorraine), le constant appui de son concours administratif. Klecker eut l’occasion de servir activement la résistance et hébergea plusieurs fois le général Frère avant l’arrestation de ce dernier par la Gestapo (13 juin 1943). Appréhendé à son domicile à Clermont-Ferrand par la Wehrmacht à la suite de l’attentat de la rue Montlosier (8 mars 1944), Klecker n’échappa que de justesse à la déportation, ainsi que sa femme. Dès sa nomination à Clermont-Ferrand en 1941, Klecker avait recruté pour son secrétariat une équipe d’un patriotisme éprouvé, presqu’exclusivement composée d’Alsaciens et de Lorrains. Après la libération de la ville, le gouvernement provisoire de la République a confirmé Klecker dans ses fonctions, sous le nouveau titre de secrétaire général pour les Affaires économiques, avec rang et prérogatives de préfet. Le 2 juillet 1945, Klecker fut nommé au même poste à Strasbourg. Un arrêté du 10 janvier 1946 porte Klecker à la direction de l’Institut du Rhin. Officier de la Légion d’honneur et titulaire de la croix de Guerre 14-18.
La République rhénane, Paris : Revue d’Alsace et de Lorraine, 1924, 335 p. (préface de Maurice Barrés ; reprend la Chronique des pays rhénans par Klecker parue dans la Revue d’Alsace et de Lorraine de décembre 1920 à déc. 1923).
État-civil Bordeaux et Strasbourg. La Revue d’Alsace et de Lorraine, mai 1922, p. 113 (mariage d’Antoine Klecker, frère de Michel Klecker) ; Dernières Nouvelles d’Alsace, 29.6.45, p. 1 ; idem, 8.3.46, p. 1 (photo) et 2 ; idem, 4.6.57. Journal d’Alsace et de Lorraine, 10.3.46, p. 3 (période vichyssoise).
R. Paira, Affaires d’Alsace, Strasbourg, 1990, p. 179 ; Bulletin officiel du commissariat général de la République à Strasbourg, 1946, p. 119, 365 et 389 ; Annuaire administratif du département du Bas-Rhin (1947), p. 65 ; Le Barabli – De Barabli, Périodique satirique alsacien (trilingue), n° 1, 16.10.47, p. 3-5 (photo) ; Promotions, revue des élèves et anciens élèves de l’ENA, n° 11, 1948, p. 35-38 (sur le contrôle économique).
Antoine Gaugler (2006)