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KIRSTEIN (KIRSTENSTEIN dit)

La dernière des grandes dynasties d’orfèvres strasbourgeois, (Pl).

Le siècle d’or de l’orfèvrerie à Strasbourg, catalogue d’exposition, Paris, 1964 ; H. Haug, L’orfèvrerie à Strasbourg, Inventaire des collections publiques françaises, n° 22, Paris, 1978.

  1. Joachim Frédéric I,

orfèvre en argenterie (★ Beelitz, Brandebourg, 23.4.1701 † Strasbourg 30.3.1770). Fils d’un forestier. ∞ 14.10.1729 à Strasbourg, Temple-Neuf, Marie Salomé Witter (★ Strasbourg, Temple-Neuf, 18.12.1698 † Strasbourg, Temple-Neuf, 15.2.1768), fille de Michel Witter, orfèvre en argenterie, maître en 1689, et de Marie Meyer ; 7 enfants dont Jean Jacques © 2 ; Jean Frédéric (★ 1735), orfèvre en bijouterie ; Marie Salomé (★ 8.2.1738) ∞ 8.10.1755 à Strasbourg Jean Daniel Roederer, orfèvre ; et Catherine Madeleine (1742-1806) ? 19.10.1763 à Strasbourg Jean Jacques Griesinger, pasteur à Breuschwickersheim. Il obtint le droit de bourgeoisie le 9 octobre 1729 par mariage, la maîtrise et l’inscription à la tribu de l’Échasse en 1729. Il siégea au tribunal de la tribu en 1736, 1742 et 1754, fut maître de la tribu pour l’année 1746, inspecteur de l’or et de l’argent en 1749, échevin en 1758, membre du Grand Sénat en 1763 et 1764.

Les Musées de Strasbourg possèdent de lui un gobelet en argent doré et un nécessaire de chasse complet en argent doré dans son gainage d’origine (Musée des Arts décoratifs), ainsi qu’une fourchette en argent gravée aux armoiries de Linange-Dabo (Musée historique). Le Musée des Arts décoratifs de Paris détient deux gobelets en argent doré.

Archives municipales de Strasbourg, Livre de bourgeoisie IV, fol. 952 ; table d’insculpation n° III (1791) ; procès-verbaux de l’Échasse 5, fol. 444, 445, 452, 458, 460, 763, 1054, 1253, 1269 ; 6, fol. 55, 181, 237 ; J. Hatt, Liste des membres du Grand Sénat de Strasbourg du XIIIe s. à 1789, Strasbourg, 1963, p. 369-370 ; J.-E. Gruner, Tables d’ancêtres Gruner-Willm, Paris, 1982, n° 190, 380.

  1. Jean Jacques,

orfèvre en argenterie (★ Strasbourg, Temple-Neuf, 31.8.1733 † Strasbourg 8.3.1816). Fils de 1. ∞ 10.9.1760 à Strasbourg Anne Marie Baumeyer (1740-1769) ; 2 enfants : Jacques Frédéric © 3 et Jean Jacques, orfèvre en argenterie (1766-1788). Admission à la tribu de l’Échasse et maîtrise en 1760, échevin en 1767, maître de la tribu en 1772 et 1786 ; élu au tribunal de la tribu en 1773, 1787 et 1788. Assesseur au Sénat en 1787 et 1788.

Orfèvre de grand talent, il a créé les pièces de la toilette de voyage de la princesse de Deux-Ponts-Birkenfeld, dont le Musée des Arts décoratifs de Strasbourg possède le miroir en argent doré ; il a collaboré à la réalisation de la toilette de la comtesse von der Leyen, née Schoenborn, dont ce musée détient l’aiguière et son bassin, l’écuelle à bouillon, la paire de flacons à parfum sur leur plateau, l’éteignoir. Le même musée conserve plusieurs autres objets de cet artiste, dont une paire de flambeaux en argent, une assiette en argent doré, deux cuillers, un couvert et son couteau. De nombreuses autres pièces sont détenues dans des collections particulières.

Archives municipales de Strasbourg, table d’insculpation n° IV (1751), 1760 ; procès-verbaux de l’Échasse 6, fol. 204 r, 279 v ; 14 des 23.12.1771, 10.12.1772, 23.12.1785, 30.12.1786 et 27.12.1787 ; Thieme-Becker, Allgemeines Lexikon der bildenden Künstler von der Antike bis zur Gegenwart, Leipzig, XX, 1927, p. 383 (bibliographie).

  1. Jacques Frédéric,

orfèvre en argenterie et ciseleur (★ Strasbourg 25.5.1765 † Strasbourg 4.6.1838). Fils de 2. ∞ I 15.6.1795 à Strasbourg Suzanne Barbe Kraemer (1774-1807), fille de Carl Philippe Kraemer. ©, orfèvre en argenterie, et de Barbe Hirschel ; 4 enfants, dont Joachim Frédéric © 4. II ∞ 22.10.1808 à Strasbourg sa cousine Marie Louise Griesinger (1780-1845), fille de Jean Jacques Griesinger, pasteur à Breuschwickersheim, et de Catherine Marguerite Kirstein ; 2 enfants, dont Gustave Adolphe © 5. Apprentissage chez Georges Frédéric Imlin © et chez son père ; établi en 1795. Médaille d’or aux expositions de 1810 et 1834.

Le Musée des Arts décoratifs de Strasbourg conserve de lui les clés présentées à Napoléon à son entrée à Strasbourg le 22 janvier 1806, une saucière sur son présentoir, une cafetière, une paire de salières, deux coupes couvertes avec leur plateau, un vase avec couvercle et son présentoir, un grand vase couvert, une pipe et son cure-pipe dans leur gainage d’origine, deux calices et leur patène, une boîte à hosties, des bas-reliefs ciselés représentant des sujets de chasse, une pince à gâteaux ciselée et gravée. En outre, ce musée possède de cet artiste un album de dessins, la médaille d’or décernée au Salon de 1810 et une étiquette de firme imprimée en or sur papier violet foncé avec la mention « Ciselure au repoussé, Médaille d’or 1834 ». De nombreux autres objets d’orfèvrerie et de ciselure sont conservés dans des collections particulières.

Album alsacien, n° 2, 24.12.1837, p. 7, n° 13, 10.6.1838, p. 199-205, n* 15, 24.6.1838, p. 226-234 ; Sitzmann, Dictionnaire de biographie des hommes célèbres de l’Alsace, Rixheim, t. 2, 1910, p. 33 ; Thieme-Becker, Allgemeines Lexikon der bildenden Künstler von der Antike bis zur Gegenwart, Leipzig, XX, 1927, p. 381 ; Bénézit, Dictionnaire critique… des peintres, sculpteurs, dessinateurs…, VI, p. 227 ; Bauer-Carpentier, Répertoire des artistes d’Alsace des dix-neuvième et vingtième siècles, Peintres-sculpteurs-graveurs-dessinateurs, Strasbourg, III, 1986, p. 189.

Portrait, huile sur toile, début XIXe s., signé Mercklin, conservé au Musée des Arts décoratifs de Strasbourg.

  1. Joachim Frédéric II,

sculpteur, graveur, orfèvre et ciseleur (★ Strasbourg 1.10.1805 † Strasbourg 22.1.1860). Fils de 3 et de Suzanne Barbe Kraemer. ∞ 2.11.1842 à Strasbourg Louise Caroline Bronner (1815-1903), fille de Jean Jacques Bronner, charron. Apprentissage chez son père, puis chez Ohmacht et David d’Angers, à Paris.

Artiste de grande renommée, on connaît de lui : le buste de son père, le monument du mathématicien Herrenschneider © (église Saint-Thomas de Strasbourg), celui du pasteur Haffner © (église Saint-Nicolas de Strasbourg), le bas-relief de Henriette Bruch-Redslob, des médailles remarquables du pasteur Oberlin ©, d’Erwin © de Steinbach, de Jean Sturm © pour le 3e centenaire du Gymnase protestant de Strasbourg, celle frappée à l’occasion de l’inauguration du monument à Gutenberg © ; ces deux dernières sont conservées au Musée des Arts décoratifs de Strasbourg où se trouvent aussi des petites coupes gravées et ciselées, une aiguière de communion gravée et ciselée et un calice.

Album alsacien n° 3, 1.4.1838, n° 13, 10.6.1838 ; F. Piton, Strasbourg illustré, Strasbourg, 1855, I, p. 217, II, p. 72 ; Sitzmann, Dictionnaire de biographie des hommes célèbres de l’Alsace, Rixheim, t. 2, 1910, p. 33 ; Thieme-Becker, Allgemeines Lexikon der bildenden Künstler von der Antike bis zur Gegenwart, Leipzig, XX, 1927, p. 382 ; Bénézit, Dictionnaire critique… des peintres, sculpteurs, dessinateurs…, VI, p. 227 ; Bauer-Carpentier, Répertoire des artistes d’Alsace des dix-neuvième et vingtième siècles, Peintres-sculpteurs-graveurs-dessinateurs, Strasbourg, III, 1986, p. 189 ; François Lotz (en collabor. avec J. Fuchs), Artistes-peintres alsaciens d’un temps ancien (1800-1880), Kaysersberg, p. 90.

  1. Gustave Adolphe,

peintre (★ Strasbourg 26.9.1812 † Koenigsfeld, Forêt-Noire, 18.9.1878). Fils de 3 et de Marie Louise Griesinger. Deux paysages, l’un de 1848, l’autre de 1870, figurent au Catalogue du musée des Beaux-Arts de Strasbourg, Strasbourg, 1909, n° 453 et 454.

Le Mirliton, 3e série, du 1.1.1884 ; A. Seyboth, Strasbourg historique et pittoresque, Strasbourg, 1894, p. 298 ; Thieme-Becker, Allgemeines Lexikon der bildenden Künstler von der Antike bis zur Gegenwart, Leipzig, XX, 1927, p. 381 (erreurs état-civil) ; Bénézit, Dictionnaire critique… des peintres, sculpteurs, dessinateurs…, VI, p. 227 ; Bauer-Carpentier, Répertoire des artistes d’Alsace des dix-neuvième et vingtième siècles, Peintres-sculpteurs-graveurs-dessinateurs, Strasbourg, III, 1986, p. 189-190 ; François Lotz (en collabor. avec J. Fuchs), Artistes-peintres alsaciens d’un temps ancien (1800-1880), Kaysersberg, p. 89-90 (bibliographie).

Jean-Daniel Ludmann (1993)