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KIRSCHLEGER Frédéric

Botaniste, professeur, (Pl) (★ Munster 7.1.1804 † Strasbourg 15.11.1869).

Fils de Jean Philippe Kirschleger, négociant, et de Guillaumette Frédérique Lucé, fille du pasteur Lucé ∞ 25.8.1836 à Strasbourg Élisa Schneegans, fille de Valentin Schneegans, avoué, et d’Élisabeth Cuntz ; 3 filles. Son instruction scolaire assurée d’abord par sa grand-mère Lucé et son oncle Georges-Charles Bartholdi ©, ancien professeur de sciences à l’École centrale de Colmar, puis par l’institution Redslob à Strasbourg, et de 1820 à 1822 par un stage comme élève chez le pharmacien-botaniste Suffert à Ribeauvillé, fut achevée à Munster par l’oncle Bartholdi, devenu maire de Munster. Il avait déjà recueilli près de 1 200 plantes lors de ses nombreuses herborisations tout en y emportant régulièrement un Schiller, Goethe ou Herder dans sa poche. En 1823, il fut placé comme aide-pharmacien à l’Hôpital civil de Strasbourg sous la direction du pharmacien-chef et grand botaniste C. G. Nestler ©. Bachelier ès lettres et ès sciences, il fit des études de pharmacie à la faculté de Médecine de Strasbourg avec une année (1827-1828) à Paris où il participa aux sorties botaniques d’Adrien de Jussieu. Il soutint à Strasbourg le 3 février 1828 sa thèse de doctorat en médecine et fut médecin à Munster de 1829 à 1834, tout en rédigeant pour Aufschlager © une Liste des plantes les moins connues (19 p.) et pour la Société industrielle de Mulhouse une Statistique végétale du Haut-Rhin (117 p.). En novembre 1835, il fut nommé professeur de botanique à la faculté de Médecine de Strasbourg et accepta l’enseignement de la botanique au Gymnase protestant. En 1845, il obtint l’agrégation à la faculté de Médecine puis en 1846 le doctorat ès sciences. Il fonda en 1845 la Société d’horticulture du Bas-Rhin et fut en 1848 la cheville ouvrière de la session extraordinaire avec excursions de la Société botanique de France. Il recueillit d’innombrables informations de la part de botanistes régionaux et publia de 1852 à 1862 les fascicules de la Flore d’Alsace et des contrées limitrophes, 3 t., ouvrage fondamental, qui relève entre autres pour chaque espèce les citations dues à des botanistes antérieurs. Pour la compléter régulièrement par de nouvelles trouvailles, il fonda en 1862 l’Association philomathique vogéso-rhénane (devenue en 1893 Association philomathique d’Alsace et de Lorraine), qui par ses bulletins devait régulièrement compléter sa flore par de nouvelles découvertes. La 2e édition, Flore vogéso-rhénane, en 2 volumes, 1870, tout en tenant compte de nouveaux renseignements et visant une aire plus étendue est pourtant plus succincte par ses données, fait dû à sa publication posthume, disposant cependant des notes manuscrites de Kirschleger, cryptogames, gymnospermes et monocotylédones exclues. Kirschleger, le plus grand botaniste régional, donna encore, en plus de nombreuses publications de haut niveau sur l’horticulture et l’agriculture, des contributions régulières dans ses « Strassburger Briefe » pour le Samstagblatt concernant folklore, légendes, croyances, histoire. Il fit aussi volontiers des conférences littéraires sur Goethe et Herder, avec notices publiées.

Une bibliographie complète de ses écrits ainsi qu’une liste de notes biographiques concernant Kirschleger se trouve au début de l’Annuaire de la Société d’histoire du Val et de la Ville de Munster, t. 24, 1969, avec photo, annuaire entièrement consacré à Kirschleger. ; Sitzmann, Dictionnaire de biographie des hommes célèbres de l’Alsace, Rixheim, t. 2, 1910, p. 31.

Gonthier Ochsenbein (1993)