Professeur de virologie, (Pl) (★ Strasbourg 27.6.1931).
Fils de Frédéric Kirn, commerçant, et de Suzanne Voltz. ∞ 11.12.1973 à Strasbourg Tania Collins (★ Adelaïde, Australie, 16.12.1942), lectrice d’anglais à l’Institut Pasteur, fille de Dean Francis Collins, haut-fonctionnaire, et de Joan Hodgson. Inscrit à la faculté de Médecine de Strasbourg à partir de 1949, il a été reçu docteur en médecine en 1958. Biologiste par vocation, il est devenu assistant à l’Institut de Bactériologie dès 1954. A complété sa formation à l’Institut Pasteur de Paris (1955-1956). C’est à cette occasion que, sous l’influence décisive du Pr. André Lwoff, il s’est engagé dans le domaine, encore peu connu, de la virologie. Devenu chef de travaux, puis agrégé de la faculté de Médecine (1961), il a été nommé professeur sans chaire à l’Université de Strasbourg (1967), avant d’être titularisé comme professeur de virologie (1971). De 1979 à 1982, il a dirigé en outre l’UER des Sciences biomédicales de l’Université Louis Pasteur. Du point de vue hospitalier, les relations avec le laboratoire universitaire se sont poursuivies par ses fonctions de biologiste des hôpitaux (1962), puis, en cette qualité, de chef du service de virologie du Centre hospitalier et de recherche depuis 1970. Dans le même temps, ses contributions au développement de la recherche scientifique ont valu à son équipe la création en 1967 du groupe de recherches de l’INSERM sur la pathogénie des infections virales (U 74), transformé depuis 1986 en Unité de recherches sur la physiopathologie moléculaire et cellulaire des infections à virus (U 74), dont le Pr. Kirn assume la direction. Ses fonctions administratives ont été couronnées par une nomination à la présidence du conseil d’administration de l’INSERM. Membre nommé du conseil scientifique de l’INSERM depuis 1987, chargé plus spécialement des problèmes du SIDA, il est devenu co-président du comité scientifique sectoriel numéro 1 (Virologie) de l’Agence nationale de recherches sur le SIDA depuis 1989. Sa spécialisation le désignait également à la présidence des groupes d’étude de virologie de l’Institut Pasteur d’Outre-Mer et des instituts associés. L’importance et la situation des laboratoires strasbourgeois lui ont permis d’engager de nombreuses collaborations internationales. Membre de l’AIDS Beratungskreis des Bundesministeriums für Forschung und Technologie de la République fédérale d’Allemagne (depuis 1988), du Conseil scientifique du groupe « Macrophage » des universités du Rhin supérieur. Chargé à de nombreuses reprises de missions d’information à l’étranger (URSS, Mexique, Roumanie, Australie, États-Unis, Canada, Inde, Japon), il a été désigné dans diverses universités comme « visiting professor ». Membre du conseil d’administration de la Société française de microbiologie, de l’American Society for general microbiology et de l’Association française pour l’étude du foie. Une esquisse synthétique sommaire des travaux du Pr. Kirn (plus de 300 publications) prend son départ avec l’encouragement du Pr. Lwoff à l’étude de la thermosensibilité du développement viral ; la création d’un laboratoire approprié en était le corollaire. Les recherches conduisirent à la connaissance du génome des poxviridae. Ultérieurement, l’étude de la biosynthèse des virus (à partir du Frog Virus 3) apporta un éclairage particulier au mécanisme du pouvoir pathogène des virus ; elle aboutit à la constatation du rôle protecteur des cellules de Kupffer et des cellules endothéliales du foie dans la physiopathologie des hépatites. Par ailleurs, la mise au point de techniques rapides de diagnostic des infections à virus est un autre exemple du souci d’un maintien de liens avec la biologie clinique. Une récente orientation des investigations est engagée dans l’étude de l’interaction des virus de l’immunodéficience humaine avec les macrophages. Celle-ci est à même d’aboutir à une compréhension radicalement nouvelle de la physiopathologie du SIDA. Parallèlement, la collaboration avec l’industrie pharmaceutique s’est traduite par la construction d’un laboratoire commun à l’ULP et au groupe français Synthelabo qui représente une entreprise originale. Cette institution constitue un centre essentiel dans le domaine des agents antiviraux humains. Officier de l’ordre national du Mérite, de l’ordre des Palmes académiques. Lauréat de l’Académie des Sciences (Prix Peyre 1980).
Dernières Nouvelles d’Alsace du 10.2.1983 ; Réalités alsaciennes, n° 3, 1986, p. 15 ; Who’s who in France, 1990.
Théodore Vetter (1993)
Complément
Retraité en 1996. † 29.6.2019 en Australie
Dernières Nouvelles d’Alsace du 21.9.2019
Philippe Legin (mai 2020)
