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KERN

Famille de robe, (Pl), originaire de Crailsheim en Franconie, où naquit en 1641 le pasteur Jean Georges Kern, qui après des études à Strasbourg devint un théologien réputé.

  1. Jean Philippe,

notaire (★ Barthelmessaurach, Franconie, 1.8.1676 † Bouxwiller 30.3.1749). ∞ I 15.5.1709 à Strasbourg, Temple-Neuf, Élisabeth Dorothée Schreiber (★ Oberderdingen 7.9.1684 † Bouxwiller après 1727), fille de Jean Sébastien Schreiber, bailli de Wurtemberg à Oppenau, puis à Derdingen, et de Marie Salomé Goll. Notaire à Bouxwiller, puis économe de l’hôpital, ainsi que des biens des hospices du comté de Hanau-Lichtenberg.

  1. Philippe Henri,

conseiller intime et archiviste des princes de Hanau-Lichtenberg (★ Bouxwiller 27.6.1712 † Bouxwiller 27.8.1784). Fils de 1. ∞ 29.1.1745 à Ringendorf Sophie Sibylle Koenig, fille du pasteur Frédéric Jacques Koenig et de Christine Salomé Engelbach ; 5 enfants, dont les 3 fils qui suivent.

  1. Philippe Frédéric,

jurisconsulte, magistrat, premier président du Consistoire général et du directoire de l’Église de la Confession d’Augsbourg (★ Bouxwiller 24.12.1746 † Strasbourg 2.8.1826). Fils de 2. ∞ 10.1.1773 à Mittelhausen Euphrosine Salomé Koch (★ Bouxwiller 24.3.1743 † Strasbourg 3.11.1813), fille de Jean Reinhard Koch, conseiller intime de la Régence de Bouxwiller, et de Suzanne Dorothée Fleischmann ; dernière sœur du professeur Christophe Guillaume Koch ©. Après des études au Gymnase protestant de Bouxwiller, il s’inscrivit en faculté de Droit à Strasbourg, le 25 mai 1764 ; licencié en 1770 avec une thèse intitulée De eo quod justum est circa successionem illustrium Germaniae legitimam gradualem in bonis avitis. Entre temps, il s’était fait recevoir à la loge maçonnique de l’Amitié de Strasbourg, en 1765, et avait fréquenté l’Université de Göttingen, où il s’était inscrit le 11 mai 1767. Il fut nommé tout d’abord Regierungsassessor, le 2 février 1769, puis le 30 juillet 1770 conseiller de Régence à Bouxwiller, où il devint également membre du consistoire du comté de Hanau-Lichtenberg. Il fut nommé ensuite, le 16 décembre 1772, conseiller de Régence à Darmstadt, puis revint dans les mêmes fonctions à Bouxwiller. Après l’expropriation des princes possessionnés, en 1792, il y accepta la charge de notaire. Sous la Terreur, il fut incarcéré, en novembre 1793, sur dénonciation mensongère, tandis que sa femme et ses deux filles se réfugièrent à l’étranger au moment de la « Grande Fuite ». Ces dernières furent radiées des listes d’émigration par le Directoire le 5 brumaire an IV (27 octobre 1795). Bonaparte le nomma en 1800 juge à la Cour d’appel de Colmar et en 1803 juge au tribunal criminel du Bas-Rhin. Enfin, lors de la nouvelle organisation des tribunaux d’instance, il fut désigné le 18 août 1810 comme juge au tribunal civil de première instance de l’arrondissement de Strasbourg, fonction qui resta la sienne jusqu’à son décès. Après la promulgation des articles organiques, le gouvernement le nomma en 1802 au poste de président du Consistoire général, nouvelle autorité suprême de l’Église de la Confession d’Augsbourg en France et par là-même du directoire, sa commission administrative. La nomination de Kern à ces fonctions fut appuyée par plusieurs personnalités alsaciennes, parmi lesquelles le tribun Christophe Guillaume Koch et le législateur colmarien Jean Ulrich Metzger ©. Comme prévu par les articles organiques, Kern prêta serment entre les mains du Premier Consul, le 12 floréal an XI (2 mai 1803). En 1804, Kern assista en cette qualité à la cérémonie du sacre de l’empereur à Notre-Dame. La tâche qui venait d’être ainsi dévolue à Kern, et qui fut la sienne jusqu’à sa mort, n’était certes pas aisée, mais il sut y faire face et réussir grâce à « l’étendue de ses connaissances en matière ecclésiastique, celles qu’il a particulièrement pour tout ce qui concerne le travail des consistoires qu’il a longtemps dirigés, la pureté de ses mœurs, son esprit de conciliation qui le rend propre à ranger sous la même bannière les hommes de sa religion qui diffèrent entre eux d’opinion et la considération que ses qualités lui ont acquise… », ainsi que l’écrivait, fin 1802, Laumond ©, ancien préfet du Bas-Rhin. Des honneurs solennels lui furent rendus lors de ses obsèques à Strasbourg et il fut demandé à l’ensemble des églises de draper de noir leurs chaires et autels pendant un mois en signe de deuil et de reconnaissance. Chevalier de la Légion d’honneur le 16 messidor an XII (5 juillet 1804).

Portrait reproduit dans M. Scheidhauer, Les Églises luthériennes en France, Strasbourg, 1975, p. 129

  1. Chrétien Louis,

conseiller de Régence, magistrat (★ Bouxwiller 29.5.1756 † Strasbourg 1.6.1828). Frère de 3. Célibataire. Après des études au Gymnase protestant de Bouxwiller, Kern débuta des études de droit, en 1775, à l’Université de Strasbourg. Puis devint conseiller suppléant à la Régence de Hanau-Lichtenberg, à Bouxwiller, avant d’être nommé bailli et conseiller des finances du comté, à Ingwiller, de 1779 à 1791. Il semble que ce soit lui qui soit devenu en 1791 premier commis au bureau des travaux et contributions publiques de l’administration départementale du Bas-Rhin. En décembre 1802, il fut nommé juge de paix du canton sud de la ville de Strasbourg, poste qu’il occupa jusqu’à sa mort. A collaboré au Strassburger Curier du 1er janvier 1793 au 7 septembre 1797. À sa mort, il laissa une vaste et fort belle bibliothèque qui fut vendue, en 1828. Chevalier de l’ordre du Mérite grand-ducal hessois. Maître écossais de Saint-André à la loge maçonnique La Candeur de Strasbourg en 1817.

Archives départementales du Bas-Rhin, 55 J 28.

  1. Charles Henri,

juriste, universitaire, homme politique (★ Bouxwiller 15.9.1759 † Strasbourg 16.7.1847). Frère de 4. ∞ à Strasbourg Suzanne Salomé Kratz, de Strasbourg. Après des études au Gymnase protestant de Bouxwiller, Kern s’inscrivit à la faculté de Droit de Strasbourg dont il fut licencié (1780) puis docteur (12 avril 1790). Nommé conseiller de Régence du comté de Hanau-Lichtenberg, il devint juge à sa commission forestale. En janvier 1792, il émigra dans la région de Pirmasens, Rhénanie-Palatinat. Membre, puis secrétaire général (24 avril 1794) du Directoire du Bas-Rhin, poste dont il démissionna le 13 avril 1797. En 1803 fut élu membre du Conseil municipal de Strasbourg et en 1804 devint directeur de l’Académie protestante de Strasbourg. Procureur impérial, puis conseiller de préfecture le 3 mars 1815, et toujours conseiller municipal de Strasbourg, fut élu député, en août 1815, à la Chambre, où il appartint à la minorité libérale. Fut membre réélu de 1816 à 1820. Ses grandes connaissances en droit français le firent nommer le 13 juillet 1818 professeur suppléant à la faculté de Droit de Strasbourg, et en 1819 professeur du Code civil français à cette même faculté, à la place de Jean Frantz ©. Il fut doyen de cette faculté du 10 mars 1829 au 9 mai 1837, doyen honoraire en 1837. Admis à la retraite le 4 mai 1841. Doyen du conseil de préfecture jusqu’à sa mort. Chevalier de la Légion d’honneur. Maître écossais de Saint-André à la loge maçonnique La Candeur de Strasbourg en 1817.

Archives départementales du Bas-Rhin, 55 J 28 ; Archives familiales ; E. Barth, Notes biographiques sur les hommes de la Révolution à Strasbourg et les environs, Mulhouse, 1877-1885 ; Berger-Levrault, Annales des professeurs des académies et universités alsaciennes 1523-1871, Nancy, 1890, p. 124 ; Sitzmann, Dictionnaire de biographie des hommes célèbres de l’Alsace, Rixheim, t. 2, 1910, p. 23 ; Ch. Klein, Das gelehrte Buchsweiler, Strasbourg, 1912 ; M. Scheidhauer, Les Églises luthériennes en France. Alsace-Montbéliard-Paris, Strasbourg, 1975.

Jean Reussner (1993)

  1. Charles Auguste,

conseiller général du Bas-Rhin (★ Strasbourg 1.8.1799 † Strasbourg 25.5.1872). Fils de 5. ∞ 1.7.1826 à Strasbourg sa cousine Julie Charlotte Hemmet (★ 16.5.1807 † 27.6.1887), fille de Jean Jacques Hemmet, pasteur puis notaire, et d’Euphrosine Catherine Louise Charlotte Kern, petite-fille de 3. Élève du Gymnase protestant de Strasbourg à partir de 1809, du Séminaire protestant le 5 novembre 1814, étudiant à la faculté de Droit, puis docteur en droit le 19 décembre 1820. Sa carrière administrative commença par la nomination, le 28 novembre 1821, au poste de secrétaire du directoire de l’Église de la Confession d’Augsbourg, dont il se démit le 31 mai 1849. Président de l’éméritat des artistes musiciens en 1832, Kern devint aussi en 1834 membre de la commission de l’Eméritat des pasteurs et président à partir de 1849. Membre du Conseil général du Bas-Rhin pour le canton de Wasselonne de 1839 à 1848, il fut secrétaire de cette assemblée en 1847. Également membre de la commission de surveillance de Stephansfeld à partir de 1840 et son président en 1843. Membre de la commission de la Caisse d’épargne en 1851, président en 1871. Fut aussi désigné comme délégué communal des écoles de Strasbourg le 11 août 1854 et délégué cantonal le 4 janvier 1859. Par ailleurs, membre du conseil presbytéral de l’église française de Saint- Nicolas de 1853 à 1856, puis de 1865 à 1869, il en fut aussi le secrétaire. Enfin, après s’être efforcé de développer de tout temps l’art musical en Alsace, notamment dans les écoles de Strasbourg et les salles d’asile, Kern fut élu membre du conseil du Conservatoire de Musique en 1855 et président en 1867. Chevalier de la Légion d’honneur (7 août 1869). Son fils Charles Kern, devenu conseiller à la Cour d’appel de Colmar, après des études à Paris, fut à son tour artiste amateur ; il composa sous le pseudonyme de Carlo Luigi des mélodies éditées chez S. Wolf à Strasbourg.

Sur les successions irrégulières, Strasbourg, 1819 ; Sur les actions en justice, Strasbourg, 1820.

Archives départementales du Bas-Rhin, Directoire de l’ECAAL, 2 V 63 ; Archives familiales ; L. Martin, Répertoire numérique de la série N des Archives du Bas-Rhin, Strasbourg, 1955, p. 44, 52 ; Bopp, Die evangelischen Geistlichen in Elsass-Lothringen, 1959, p. 286, n° 2695 ; Himly, Chronologie de la Basse Alsace, Strasbourg, 1972, p. 213 ; P. Romane-Musculus, Généalogie Hemmet, s.l., 1977, dact., p. 21 (aux Archives départementales du Bas-Rhin).

Médaillon exécuté en 1867 par le sculpteur P. Grass, collection particulière.

Jean Reussner et Christian Wolff (1993)