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KERN Jean Alfred

Facteur d’orgues, (Pl) (★ Vendenheim 17.2.1910 † Strasbourg 13.10.1989).

Fils de Jean Kern cheminot, originaire de Hattmatt, et de Caroline Pfirsch, de Dossenheim-sur-Zinsel. ∞ 10.4.1941 à Nilvange, Moselle, Charlotte Falckenrodt, institutrice, fille de Frédéric Falckenrodt, chef lamineur ; une fille et 2 fils, dont Daniel, successeur à la manufacture d’orgues. Habitant avec ses parents à Strasbourg-Cronenbourg où il avait fréquenté l’école primaire, Kern entra en apprentissage chez le facteur Roethinger où il eut, notamment, son futur beau-frère Ernest Mühleisen © comme maître d’apprentissage. À 18 ans, il passa son examen de compagnon à Strasbourg et plus tard le brevet de maîtrise à Ludwigsburg, Allemagne. Par la suite, Kern prit sa part dans la formation professionnelle de la facture d’orgues alsacienne à la Chambre des métiers. Incorporé de force dans l’Armée allemande, il fut fait prisonnier des Russes près de Berlin en 1945 puis libéré. Après son retour en Alsace, il entra dans la manufacture d’Ernest Mühleisen, et la quitta en 1951 pour fonder, en 1953, sa propre entreprise. S’intéressant particulièrement à l’harmonisation, il bénéficia du soutien et des recommandations d’Albert Schweitzer © pour lequel il avait œuvré à l’église de Gunsbach. Kern s’était familiarisé avec la facture du XVIIIe siècle, notamment lors de la remise en état des orgues authentiques Silbermann d’Ebersmunster (1938-1939, en tant qu’employé de Roethinger) et de Marmoutier (1954-1956, engagé, à titre de facteur indépendant, par Ernest Mühleisen à la demande des maîtres d’ouvrage). De 1957 à son décès, il a construit ou restauré plus de 200 instruments, souvent dans le « style » Silbermann – le succès de Marmoutier aidant – tant pour la mécanique, la sonorité, ou la menuiserie-ébénisterie « copie d’ancien », mais sans parti-pris exclusif. Principales œuvres : cathédrale et Saint-Thomas (Strasbourg), Saint-Séverin, N.-D. des Blancs-Manteaux, Saint- Jacques du Haut-Pas, N.-D. des Victoires (Paris), orgues Cliquot (palais de Fontainebleau), Saint-Maximin (Thionville), cathédrales de Toulouse, de Nîmes, d’Uzès et de Bourges, orgues à Dallas (États-Unis), en Allemagne, en Suisse, en Islande, etc. Le rayonnement mondial offert à la facture d’orgues alsacienne a été reconnu par des distinctions : Grand Prix régional des métiers d’art (1979), Grand Bretzel d’Or de l’Institut des Arts et Traditions populaires d’Alsace (1982), Oberrheinischer Kulturpreis (1982), commandeur de l’ordre des Arts et des Lettres (1986).

† Marcel Thomann (1993)