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KEMPFER Jean Nicolas

Syndic de la noblesse de Basse-Alsace (Ritterschaftsyndikus), (Pl, puis C, conversion le 25 novembre 1685, avec ses deux fils) († Strasbourg 9.7.1721). ∞ 4.12.1680 à Strasbourg, Temple-Neuf, Agnès Wencker, (Pl) († Strasbourg 12.10.1717), fille de Jean Wencker le jeune, marchand et bourgeois de Strasbourg, et de Marguerite Kugler ; 2 fils : Jean Nicolas © et Jean Daniel, étudiant en droit en 1719, et 2 filles : Katherina Margreth, qui restera comme sa mère de confession luthérienne, ? Johann Friedrich Grimmeisen de Francfort, et Salomé, épouse Bahsi. Inscrit à la faculté de Droit de Strasbourg en 1674, puis licencié dans les deux droits, Kempfer bénéficia largement des faveurs de l’administration française, à laquelle, de par ses fonctions, il put rendre de précieux services. Syndic de la noblesse immédiate de Basse-Alsace, Kempfer fut nommé en 1681 conseiller d’honneur au Conseil souverain d’Alsace. En 1683, le roi lui inféoda une dîme de vin à Dorlisheim, due autrefois à l’abbaye de Haute-Seille (Moselle), et en avril 1684, il obtint de Louis XIV, successeur des droits de l’empereur et de l’Empire, en commun avec son beau-frère Jean Christophe Güntzer ©, syndic royal de Strasbourg, le village de Plobsheim sous la condition d’en restituer le prix de rachat et de le constituer en alleu (c’est-à-dire libéré des liens féodaux avec l’Empire). Un recours de la famille des Zorn de Plobsheim, détentrice du fief depuis le XVe siècle, fut écarté par le Conseil souverain le 8 février 1685 et en 1714, mais le procès traîna en longueur durant tout le XVIIIe siècle. Kempfer, qui possédait aussi un moulin à Wibolsheim (= Eschau), devint le propriétaire unique de Plobsheim lorsque, le 2 août 1701, sa belle-sœur, veuve de Güntzer, lui vendit sa part. Le don de Plobsheim avait été une « récompense », sans doute pour les services rendus autour de 1681, lors de la capitulation de Strasbourg. Néophyte zélé, il participa activement, avec l’intendant de La Grange ©, à la conversion forcée de Duttlenheim et de plusieurs autres villages. Il fut enterré dans le village de Plobsheim. Par testament du 21 avril 1719, il légua le village de Plobsheim ainsi que ses bibliothèques et des manuscrits, tant à Strasbourg qu’à Colmar, à son fils Jean Nicolas. Kempfer a été un important propriétaire foncier, possessionné dans de nombreux villages des environs de Strasbourg. Jean Vogt a constaté que sa richesse de fraîche date résultait d’acquisitions faites entre 1684 et 1692. Le plus souvent, les vendeurs étaient de petits nobles.

Archives municipales de Strasbourg, VI, 226, 4 et Testament de Kempfer, Étude Jean Henri Lang, dossier 264 ; Lehr, L’Alsace noble, 1870, II, p. 270 ; C. Massing, Un épisode de l’annexion de l’Alsace à la France, Metz, 1892 ; R. Reuss, L’Alsace au XVIIe siècle, II, Paris, 1897, p. 554, 559, 560 ; Sitzmann, Dictionnaire de biographie des hommes célèbres de l’Alsace, Rixheim, t. 2, 1910, p. 20 ; G. Livet, L’intendance d’Alsace sous Louis XIV, Paris, 1956, p. 465, 714, 768, 827 ; P. Hertner, Stadtwirtschaft zwischen Reich und Frankreich, Cologne-Vienne, 1973, p. 267, 270, 274 ; J. Vogt, « Le patrimoine foncier d’un bourgeois alsacien au début du XVIIIe s. d’après l’inventaire des biens de Jean Nicolas Kempfer », Annuaire de la Société d’histoire et d’archéologie de Molsheim et environs, 1979, p. 109-111 ; L. Châtellier, Tradition chrétienne et renouveau catholique, Paris, 1981, p. 285-288, 300-302.

Paul Greissler et † Marcel Thomann (1993)