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KELLER Émile

Homme politique, (C) (★ Belfort 8.10.1828 † Paris 20.2.1909).

Fils de Prosper Keller († Belfort 1829), juge au tribunal de Belfort, et de Rosalie Haas, fille du receveur des finances et député François-Joseph Haas ©; petit-fils de Joseph Keller © ∞ 9.6.1852 Mathilde Humann, fille de Théodore Humann © ; 14 enfants. Il fit ses études au lycée Henri IV et au lycée Louis le Grand à Paris. Reçu à l’École polytechnique, il renonça à y entrer et fit des études de droit. Héritier de la fortune de son grand-père maternel, qui était considérable, il s’occupa de la gestion de ses biens. En 1859, il fit construire un château dans la vallée de Saint-Nicolas, à Rougemont, au nord de Belfort et, sur l’emplacement d’un ancien prieuré, créa un « orphelinat agricole » confié aux Dominicaines. En 1858, il fut choisi comme candidat officiel et commença une carrière politique. En 1859, il fut élu député de l’arrondissement de Belfort. Mais ses convictions politiques et religieuses d’ultramontain zélé l’amenèrent à s’opposer à la politique romaine de Napoléon III. Il fut battu aux élections de 1863 mais fut à nouveau élu en 1869 dans la circonscription de Guebwiller. En 1870, il recruta un corps de volontaires dont il fut le colonel, participa avec eux aux opérations de l’armée de Bourbaki et pour cela reçut la Légion d’honneur en 1871. Il fit partie du groupe des députés qui protestèrent contre l’annexion de l’Alsace et de la Lorraine et fut chargé par eux de lire la fameuse déclaration de Bordeaux. Devenu à nouveau député de Belfort en 1871, il le resta jusqu’en 1881 puis à nouveau de 1885 à 1889. Il fit alors partie de la droite conservatrice, devint le porte-parole des royalistes et ne se rallia pas à la République. Ses dernières années furent consacrées au service d’œuvres sociales et charitables, spécialement à la défense de l’enseignement libre.

Histoire de France, 1857 ; L’Encyclique et les principes de 1789, 1864 ; La vie du général de La Moricière, 1873 ; L’ouvrier libre, 1898.

Ant. Meyer, Biographies alsaciennes avec portraits de photographie, I, p. 38 ; Sitzmann, Dictionnaire de biographie des hommes célèbres de l’Alsace, Rixheim, t. 2, 1910, p. 14-15 ; G. Gautherot, Un demi-siècle de défense nationale et religieuse, É. Keller, 1828-1909, Paris, 1922 ; A. Desfeuilles, « Un grand résistant de 1870. Émile Keller à l’Assemblée nationale de Bordeaux », Le Vieux Papier 243, 1972, p. 330-332, portrait ; Encyclopédie de l’Alsace, VII, 1984, p. 4444.

Yvette Baradel et Étienne Keller (1993)