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KAUFFMANN François Joseph

Ingénieur des Ponts et Chaussées, (C) (★ Altkirch 8.10.1819 † Altkirch 28.6.1860, inhumé au cimetière Saint-Morand d’Altkirch).

Fils de François Joseph Kauffmann († Altkirch 1845), aubergiste, propriétaire, conseiller municipal (1831-1844) puis second adjoint au maire d’Altkirch (1844-1845), et de Marie Ursule Dietlin († Altkirch 1856). Célibataire. Élève de l’École polytechnique (1839-1841), aspirant ingénieur des Ponts et Chaussées attaché au service du département de la Dordogne (v. 1845), il fut nommé ingénieur dans l’arrondissement d’Altkirch (1845-1849) et titularisé comme ingénieur ordinaire de 2e classe au corps des Ponts et Chaussées par ordonnance royale du 22 septembre 1846. En mai 1846, il fut élu conseiller municipal à Altkirch, mais il déclina cette fonction. En août 1847, Kauffmann fut choisi par le conseil municipal d’Altkirch pour faire partie du comité chargé de défendre les intérêts de la ville face aux prétentions de Mulhouse qui souhaitait lui ravir la place de sous-préfecture. Pendant la Révolution de 1848, penchant pour le mouvement, il fit partie du Comité provisoire d’administration et de sûreté de l’arrondissement d’Altkirch. Kauffmann se présenta à l’élection de l’Assemblée constituante (avril 1848) ; il obtint la 28e place sur 58 dans le Haut-Rhin. Selon le sous-commissaire de la République Gérard, Kauffmann qui avait été la créature d’André Koechlin © et avait pris une part passionnée à son élection, serait devenu dangereux par ses opinions exagérées et son activisme rouge. Kauffmann fut encore candidat à l’élection législative partielle du 7 janvier 1849 – suite à la démission de Chauffour © – et enfin aux législatives de mai 1849. Son activisme lui fut reproché ; le ministre des Travaux Publics l’éloigna d’Altkirch et le chargea de l’arrondissement de Bédarieux (mars 1849). Sa mutation qui empêcha son mariage, et la ruine de son frère Eugène altérèrent sa santé. Kauffmann demeura à la tête de l’arrondissement de Bédarieux jusqu’en mai 1854. Élu conseiller municipal de Bédarieux (septembre 1852), l’administration le nomma maire provisoire le 23 novembre 1853, en attendant l’organisation définitive de cette importante municipalité. Bien noté par ses supérieurs, Kauffmann comparait la prolongation de son séjour à Bédarieux à une disgrâce et, dès mai 1854, il sollicita l’arrondissement de Béziers qu’il obtint immédiatement. Il y dirigea aussi le Service du contrôle des travaux ferroviaires du Midi en même temps qu’il était attaché au Service des ports de commerce de l’Hérault. Le 12 octobre 1854, il passa, comme ingénieur en chef, au service de la Compagnie du chemin de fer du Midi et fut chargé de l’établissement de la voie ferrée de Béziers à Graissessac. Kauffmann est connu pour la réalisation du grand viaduc de l’Orb, à Bédarieux : l’ouvrage avait trente-sept arches de 15 m, mesurait 716 m de long et 25 m de haut. La ligne fut en activité de 1858 à 1884. Cet ouvrage fut à l’origine de gros tracas pour Kauffmann. Dès juillet 1857, il demanda sa réintégration au service de l’État. En disponibilité pour raison de maladie depuis avril 1858, il retourna à Altkirch. Ne disposant plus de fortune personnelle depuis la ruine de son frère, son indemnité ne lui permettait même pas de suivre un traitement adéquat.

Direction des Services d’Archives de l’Hérault, 8 M 116 et 120, 1 S 49 (son dossier d’ingénieur) ; Archives départementales du Haut-Rhin, 1 M 84, 2 M 27, 42 et 53, 3 M 21 et 22, 1 S 114 (son dossier d’ingénieur), 1 Z 20 et 1285 ; état-civil d’Altkirch ; Archives municipales Altkirch, Registre des dé- libérations du Conseil municipal 1846-1850 ; Archives municipales Mulhouse, J2 Hf4 ; M. C. P . Marielle, Répertoire de l’École Impériale Polytechnique…, Paris, 1855, 1ère partie, p. 119, 2e partie, p. 25, 179, 190 ; Affiches, Annonces et Avis divers d’Altkirch, n° 32, du 9.8.1856, p. 253-254 ; Ch. Goutzwiller, À travers le passé. Souvenirs d’Alsace…, Belfort, 1898, p. 166-167 ; Sitzmann, Dictionnaire de biographie des hommes célèbres de l’Alsace, Rixheim, t. 2, 1910, p. 11 ; M. Spisser, Les élections et l’opinion publique en Alsace de 1848 à 1851, DES, Faculté des Lettres, Université de Strasbourg, 1964, p. 57 ; J. Banaudo, Trains oubliés, III, Le P.O. – Le Midi, Menton, 1982, p. 130-131 ; Encyclopédie de l’Alsace, VII, 1984, p. 4429.

Patrick Madenspacher (1993)