Famille venue en Alsace avec Caspar Kampmann, fils d’Engelbert op den Campen, charpentier à Schwelm en Westphalie, comme étudiant en théologie à Strasbourg en 1653, premier d’une dynastie de quinze pasteurs et théologiens.
1. KAMPMANN Frédéric Édouard,
pharmacien, naturaliste, (Pl) (★ Strasbourg 9.8.1797 † Genève 10.11. 873). Fils de Frédéric Geoffroi Kampmann, receveur municipal de Strasbourg et créateur des bains de la Hub au pays de Bade, descendant d’une lignée de pasteurs venus de Westphalie, et de Frédérique Madeleine Haug, fille d’un receveur des rentes ecclésiastiques des bailliages de Lichtenau et de Willstätt. ∞ 15.12.1824 à Colmar Catherine Madeleine Herr (★ 27.7.1802 † 25.2.1891), fille d’un négociant de Colmar ; 3 enfants dont Frédéric Édouard (★ 13.8.1830 † 2.6.1914), pharmacien à Colmar, puis à Genève. Études au Gymnase protestant de Strasbourg. Stagiaire en pharmacie chez Geoffroy Oppermann, en même temps étudiant en sciences et en lettres, puis à Genève chez le pharmacien Hermann où il suivit également les cours de de Candolle et de de La Rive pendant trois ans. Il travailla à Berlin de 1820 à 1822, puis fréquenta à Paris les cours de la Sorbonne, du Collège de France et du Jardin des Plantes. Le 6 septembre 1824, il fut reçu pharmacien par le jury médical de Colmar et s’établit dans cette ville, successeur de Breithaupt. Il présenta devant le Cercle pharmaceutique du Haut-Rhin de nombreux rapports et mémoires : entre autres, sur l’appareil de Marsch, sur l’ergot du seigle en 1843 et les conseils à donner à cet égard aux cultivateurs, sur l’emploi du glucose. Il fut promoteur de réformes sur l’exercice et la réglementation professionnels, ainsi que de caisses de prévoyance et de secours pour les pharmaciens de France. Il s’occupa du tarif alsacien des médicaments. Il participa à la formation des comices agricoles et à l’organisation du concours. Il siégea à la commission de l’Hospice civil de Colmar et à celle d’hygiène et de salubrité publique, ainsi qu’au Comité de vaccine.
Membre fondateur de la Maison évangélique de santé de Colmar. Il dut se démettre de certaines fonctions pour avoir refusé le serment à l’Empire, s’occupa de science sociale avec le médecin Jaenger © et rassembla à ce sujet une nombreuse collection d’ouvrages spéciaux et de journaux, dont il fit hommage plus tard à la bibliothèque de la ville de Colmar. L’histoire naturelle étant sa passion, il entreprit de nombreuses herborisations. Vice-président de la Société d’histoire naturelle de Colmar, il constitua les premiers fonds du Musée d’histoire naturelle et de la bibliothèque. Membre fondateur de la Société médicale du Haut-Rhin, de la Caisse de secours pour les veuves et les orphelins des sociétaires, du Cercle pharmaceutique du Haut-Rhin. Très touché par les événements de 1870, il suivit son fils, qui lui avait succédé à l’officine, dans l’exil à Genève en 1872.
Catalogue de la florule de Colmar, 1831, Ms, fourni à Chrétien-Godefroy Nestler ; De l’industrie manufacturière dans ses rapports avec la société et les classes ouvrières, Mémoire présenté à la Société industrielle de Mulhouse, 1837 ; Utilité d’un comptoir agricole, Bulletin de la société d’agriculture du Haut-Rhin, novembre 1842, p. 25; Essai sur le vin et la lie de vin, ibidem, septembre 1844, p. 10-11 ; « Catalogus coleopterorum vallis Rhenanae Alsatico-Badensis », Bulletin de la Société d’histoire naturelle de Colmar, 1860, p. 29-75 ; « De la bêche, des dommages causés à la vigne par cet insecte et les moyens d’y remédier », ibidem, 1864, p. 17-26 ; « L’ozone atmosphérique : Observations à Colmar », ibidem, 1866-1869, passim.
Archives municipales de Strasbourg, 1 Na 43, 1 Na 44 ; F. Kirschleger, Flore d’Alsace, II, Strasbourg, 1857, p. LXXIV; Dr Faudel, « Notice biographique sur Frédéric Kampmann père », Bulletin de la Société d’histoire naturelle de Colmar, 1873-1874, p. 513-529; P. Ristelhuber, Bibliographie alsacienne, t. V, Strasbourg, 1874, p. 106-108 ; F. Reiber, Aperçu des progrès de l’entomologie en Alsace, Colmar, 1885 ; Sitzmann, Dictionnaire de biographie des hommes célèbres de l’Alsace, Rixheim, t. 2, 1910, p. 5-6 ; Encyclopédie de l’Alsace, VII, 1984, p. 4407-4408.
Pierre Bachoffner (1993)
2. KAMPMANN Louis Chrétien,
fabricant de chapeaux de paille, (Pl) (★ Mittelhausen 22.6.1810 † Strasbourg 11.4. 1893). Fils de Jean Frédéric Kampmann, chirurgien, et de Catherine Élisabeth Kaltenbach. ∞ 26.9.1835 à Strasbourg Sophie Frédérique Amélie Doldé (★ Strasbourg 22.4.1811), fille de Georges Frédéric Doldé, propriétaire, et de Marie Sophie Schaaff ; 4 enfants. Commis-négociant au moment de son mariage et domicilié à Sarre-Union où Guillaume de Langenhagen © avait fondé en 1832 une manufacture de chapeaux de paille, Kampmann l’imita et créa un établissement concurrent à Strasbourg en 1838. Après dix années de tâtonnements selon son propre aveu, il connut le succès. En 1867, il distribuait du travail à 1.650 ouvriers dispersés en petits ateliers dans les faubourgs de Strasbourg (Neudorf, Neuhof) et dans les villages environnants où il répondait à l’appel de pasteurs et de curés soucieux de fournir du travail aux plus démunis. La production se montait alors à 500.000 chapeaux de latanier (palmier) par an. Kampmann exerça également des responsabilités officielles à Strasbourg : membre du conseil des prud’hommes de 1844 à 1861 dont il fut le président de 1852 à 1854, juge au Tribunal de commerce à partir de 1860, conseiller municipal en août 1865, conseiller d’arrondissement en août 1867 (réélu en juin 1870), adjoint au maire en novembre 1867. Mais il suivit le maire Th. Humann © dans sa démission le 14 septembre 1870, quelques jours après la proclamation de la République. Il fut décoré de la Légion d’honneur en 1871. Son fils Alfred Léon (? Strasbourg 4.6.1838), qui épousa le 28 février 1868 Anne Lucie Mallarmé, fille de François Joseph Mallarmé, avocat et adjoint au maire de Strasbourg, prit sa succession, mais opta pour la France et installa le siège de l’entreprise à Épinal où il exerça ses activités.
Archives départementales du Bas-Rhin, 1118 W 47, 1 M 316, 2 M 535 et 542, 13 M 49 et 50, U 51 ; Archives municipales de Strasbourg, Délibérations du Conseil municipal (1870) ; Journal d’Alsace du 12.4.1893 ; C. Prost, L’Alsace appréciée à l’exposition universelle de 1867, Strasbourg, 1869, p. 61-63 ; N. Stoskopf, La petite industrie dans le Bas-Rhin, 1810-1870, Strasbourg, 1987, p. 185-187.
Nicolas Stoskopf (1993)