Prêtre, historien, (C) (★ Thann 26.9.1912).
Fils de Henri Kammerer (1876-1953), fondé de pouvoir à l’usine Scheurer-Lauth, Thann, et de Marguerite Chevrier (1883-1954). Membre de la branche Kammerer devenue catholique par le mariage le 8.9.1840 à Thann de Henri Kammerer (1810-1875), frère de Robert Kammerer ©, avec Anne Marie Schwartz (1821-1902), catholique. Études secondaires à Thann et influence de l’abbé Flory. Études pour la licence de lettres à Strasbourg. 1933 : séminaires de l’Institut catholique à Paris (les Carmes) et de Strasbourg. 1939 : licence de théologie et ordination à Strasbourg. Mobilisé à Belfort puis vicaire de Sainte-Geneviève à Mulhouse. De 1945 à 1954, aumônier du lycée de jeunes filles de Mulhouse, Louis Kammerer a marqué plusieurs générations d’élèves par sa simplicité, son souci du retour aux sources anticipant l’esprit du Concile et son horreur des vieux schémas le poussant volontiers à une certaine provocation pleine d’humour. En 1948, il a participé pour les Dernières Nouvelles d’Alsace et Témoignage Chrétien à l’assemblée œcuménique d’Amsterdam. 1954-1959 : curé de La Claquette. Dans les moments de loisir que lui laissaient ses activités paroissiales, toujours centrées sur ce qu’il estimait essentiel : la catéchèse, la réflexion biblique, la liturgie et non les œuvres, il a repris la généalogie familiale commencée par son père : Généalogie de la famille Kammerer, Illzach-Thann, 1963-1964, 2 vol. + 2 fasc. de compléments, 1974 ; Inventaire des archives familiales, 1968-1989, 66 p. dactylographiées (ne se trouve pas dans les collections publiques) ; articles dans le Bulletin du Cercle généalogique d’Alsace (de 1968 à 1988). Il a déployé ce faisant de grandes qualités de rigueur, de patience et de sens critique. De 1959 à 1988, il a mené à bien l’édification d’une nouvelle paroisse, le Christ Ressuscité, à Strasbourg : construction de l’église, et constitution d’une communauté dans le nouveau quartier de l’Esplanade aux populations mouvantes ; réunion d’une communauté humaine vivifiée par le franc-parler de ses homélies et les visites systématiques à tous. Ses travaux de recherches généalogiques l’ayant conduit à l’histoire, il est devenu un des rares spécialistes du clergé alsacien, principalement au XVIIIe siècle et sous la Révolution.
Il a publié des articles sur les missels des fidèles dans la revue de liturgie La Maison Dieu de 1946 à 1960 ; Construire ensemble, bulletin paroissial hebdomadaire, n° 1 à 1105, du 4.10.1959 au 24.6.1988 ; Répertoire du clergé d’Alsace sous l’Ancien Régime (1648-1792), Strasbourg, 1983-1985, 2 vol., 316 p. et 258 p. (répertoire alphabétique du clergé : 5.700 notices et répertoire par paroisses) ; Le clergé constitutionnel en Alsace 1791-1802, Strasbourg, 1987, 138 p. (répertoire alphabétique de 475 notices). Ces répertoires dactylographiés sont disponibles dans les principaux services d’archives et bibliothèques d’Alsace. Articles sur le clergé d’Ancien Régime et pendant la Révolution dans toutes les livraisons des Archives de l’Église d’Alsace de 1980 à 1992 et notices dans le Nouveau dictionnaire de biographie alsacienne.
Odile Kammerer (1993)
Compléments
† Strasbourg 29.3.1994
Schlaefli (Louis), « In memoriam : M. l’abbé Louis Kammerer (1912-1994) », Archives de l’Église d’Alsace, 51, 1993-1994, p. 1-10 (bibliographie détaillée).
Philippe Legin (avril 2020)