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KAMM

Famille strasbourgeoise (Pl), qui a produit surtout des bouchers, marchands de bestiaux, aubergistes et tanneurs, et qui a pratiqué le commerce international et l’élevage d’embouche dès le milieu du XVIe siècle, en important à Strasbourg des bœufs de Hongrie et de Pologne. Des médailleurs, fondeurs et potiers d’étain en sont également issus au XVIIIe siècle.

J. Vogt, « Pâture et embouche de bœufs étrangers à Strasbourg et dans les campagnes voisines (XVIe-XVIIIe s.) » Annuaire de la Société des Amis du Vieux-Strasbourg, 1975, p. 48-62 ; J.-P. Kintz, « Une dynastie de Grossmetzger, les Kamm », La société strasbourgeoise du milieu du XVIe siècle à la fin de la guerre de Trente ans, Strasbourg, 1984, p. 361-363.

1. Jean Pierre,
fondeur d’étain (★ Strasbourg juillet 1679 † Strasbourg, Saint-Pierre-le-Jeune, 26.5.1752). Fils de Jean Georges Kamm, tanneur. ∞ 5.6.1709 à Strasbourg Marie Ève Schwing (1690-1734), fille de Jean Jacques Schwing, constructeur de bateaux ; 9 enfants. Reçu dans la corporation des Maréchaux le 24 septembre 1707, il devait y contrôler les chefs-d’œuvre de 1717 à 1719. Avec Jacob Habrecht, fondeur d’étain à Strasbourg, il réalisa un objet d’art assez rare : une écuelle à bouillon pour accouchées (conservée au Kunstgewerbemuseum de Berlin). Sur le couvercle, trois médaillons ovales à figures allégoriques : deux femmes nues, petits amours, un cygne – en allusion à Léda. En marge, une inscription : « J. H. (Jacob Habrecht) hats gemacht verbessert Johann Peter Kamm ». Kamm signa, par la suite, une autre écuelle de ce genre (conservée au Kunstgewerbemuseum de Dresde). Plus richement ornée de reliefs, elle fut élaborée par un artiste à son apogée. Aux anses, sainte Cécile, d’une part, avec sa guitare au milieu de bêtes et la mention « Johann Peter Kamm », et, d’autre part, assise à l’orgue – près d’elle la mention « Kamm Zinngiser 174// ».

Thieme-Becker, Allgemeines Lexikon der bildenden Künstler von der Antike bis zur Gegenwart, XIX, 1926, p. 502 ; A. Riff, Les étains strasbourgeois du XVIe au XIXe siècle, Colmar, 1977, p. 30-31, 78-79 ; P. Romane-Musculus, Généalogie des Kamm de Strasbourg, dactyl., 1979, p. 49-50 (un exemplaire aux Archives départementales du Bas-Rhin).

2. Jean Daniel,
graveur, médailleur d’étain (★ Strasbourg, Temple-Neuf, 3.10.1722 † Strasbourg 31.7.1793). Fils de Jean-Pierre Kaùù © 1. ∞ 14.6.1758 à Strasbourg, St-Thomas, Suzanne Marguerite Schuler († Strasbourg 4 ventôse an II = 23.2.1794), fille de Jean Pierre Schuler, fabricant de crics ; 4 enfants. Médailleur d’étain, il réalisa son œuvre en liaison avec des fêtes commémoratives. Elle s’étala sur près d’un demi-siècle, entre 1748 (exposition d’un rhinocéros à Strasbourg) et 1790 (élection du maire de Dietrich ©), en passant par l’entrée solennelle de la dauphine Marie Antoinette (1770), l’inauguration du mausolée de Maurice de Saxe (1779) et le centenaire de la réunion de Strasbourg à la France (1781). Deux autres fils artistes : l’un, Jean Kamm (★ Strasbourg mars 1747), fréquenta l’École des Beaux-Arts à Paris, de 1767 à 1769, l’autre, Jean Frédéric Kamm, fut reçu à l’Académie de Saint-Luc à Paris le 5 mai 1759.

Sitzmann, Dictionnaire de biographie des hommes célèbres de l’Alsace, Rixheim, t. 2, 1910, p. 5 ; S. Rocheblave, « Les artistes d’Alsace à Paris au XVIIIe siècle », Archives alsaciennes d’histoire de l’art, 1922, p. 80-93 ; Thieme-Becker, Allgemeines Lexikon der bildenden Künstler von der Antike bis zur Gegenwart, XIX, 1926, p. 501-502 ; H. Haug, L’art en Alsace, Paris, 1962, p. 191 ; A. Riff, op. cit., p. 78-79 ; P. Romane-Musculus, op. cit., p. 62, 68 ; Encyclopédie de l’Alsace, VII, 1984, p. 4406.

Gérard Cames (1993)

3. Jean André,
conseiller général du Bas-Rhin (★ Strasbourg, Saint-Nicolas, 21.7.1764 † Strasbourg 2 vendémiaire an III = 23.9.1794). Fils de Jean André Kamm, perruquier, et de Catherine Anne Barbe Wittmar. Célibataire. Étudiant en philosophie à Strasbourg à partir du 6 avril 1778, il soutint une thèse de licence le 7 décembre 1785 : Mores Socratis ex Xenophontis memorabilibus delineati commentatio historico-philosophica. Propriétaire de l’auberge à la Hache en 1787. Membre de la Société des amis de la Constitution en 1790, du Club des Jacobins de février 1792 à octobre 1794, il fut nommé le 21 août suivant membre de l’administration départementale ; n’y étant pas élu le 3 décembre 1792, il y fut réinstallé par les représentants en mission Guyardin © et Millaud © le 3 octobre 1793 jusqu’à la dissolution des conseils généraux. Secrétaire du Comité de surveillance du Bas-Rhin, il y siégeait encore en août 1794.

M. Barth, Notes biographiques sur les hommes de la Révolution à Strasbourg et les environs, Mulhouse, 1885, p. 332 ; Himly, Chronologie de la Basse Alsace, Strasbourg, 1972, p. 153, 156 (ne le cite pas parmi les membres du Comité de surveillance) ; P. Romane-Musculus, op. cit., p. 22, 68.

Christian Wolff (1993)