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KALB Paul Jacques (Jacques d’Alsace)

Vice-président du Conseil de la République puis du Sénat, représentant de la France au Conseil de l’Europe, adjoint au maire de Colmar, bâtonnier, (Pl) (★ Wiesbaden, Allemagne, 19.8.1898 † Colmar 7.8.1964).

Fils de Georges Kalb et d’Alice Roethlisberger, le père étant d’origine alsacienne, la mère de nationalité suisse. ∞ Lydie Jeanne Blocher (★ Mulhouse 6.9.1899 † Ribeauvillé 5.10.1979), fille de Georges Albert Blocher et de Selma Spiess. Ayant effectué des études secondaires au Gymnase de Zurich, il obtint la médaille de la Reconnaissance française pour le dévouement dont il fit preuve en prodiguant des soins à des grands blessés français et à des réfugiés de passage à Zurich. Engagé volontaire dans l’Armée française à 19 ans, en 1917, il était sous-lieutenant à la fin du conflit, et titulaire de la croix de Guerre avec une citation à l’ordre du régiment. Démobilisé, il effectua des études supérieures à la faculté de Droit de Strasbourg et, en 1923, se fit inscrire comme avocat stagiaire au barreau de Colmar, où il s’installa. Sa forte personnalité, son intégrité morale et ses grandes compétences lui valurent d’être élu au conseil de l’Ordre pour les années judiciaires 1932-1934 et 1936-1938, puis élu bâtonnier pour 1955-1957. Durant l’entre-deux-guerres, il se signala comme adversaire acharné des menées autonomistes. Replié à Toulouse puis fixé à Lyon au début de la Deuxième Guerre mondiale, il créa le Service des expulsés et réfugiés non rapatriables d’Alsace et de Lorraine. En contact avec la Résistance alsacienne, il aida des fugitifs à gagner la France libre et l’Afrique du Nord. Par ailleurs, il fit parvenir au gouvernement de Vichy des lettres de protestation contre l’annexion de fait de l’Alsace, les outrages infligés à la population, l’incorporation de force dans la Wehrmacht. Après le franchissement de la ligne de démarcation par les forces d’occupation, Kalb gagna clandestinement Londres à la fin de 1942 sous le nom de Jacques d’Alsace, et devint l’un des porte-parole de la France combattante à la BBC. En 1943, il gagna Alger en compagnie du général de Gaulle ©, qui le chargea plus particulièrement des affaires d’Alsace-Moselle au sein du gouvernement provisoire. Rentré en France à l’automne 1944, il dirigea les services d’Alsace-Lorraine à Paris puis à Strasbourg. Fin janvier 1945, le général de Lattre de Tassigny © le convoqua à son quartier général afin de lui annoncer la libération prochaine de Colmar, où il fit son entrée avec de Lattre, fut décoré et promu commandant. Il reprit ses activités d’avocat à la Cour d’Appel et, nommé au conseil municipal provisoire dès le 10 février 1945 par arrêté du préfet, il fut élu le 23 septembre 1945. Réélu le 19 octobre 1947 sur la liste du R.P.F., il devint adjoint au maire ; réélu encore le 26 avril 1953 (R.P.F.) puis le 15 mars 1959 (U.N.R., dont il devint vice-président du comité départemental), il conserva ce poste jusqu’à son décès. Membre du Conseil de la République en 1948, il en fut aussitôt élu vice-président, puis fut reconduit au Sénat en 1952, 1958 et 1959. Il était resté vice-président du Sénat jusqu’en 1954, et avait figuré l’année précédente au nombre des candidats aux élections à la présidence de la République. En 1959, il fut désigné comme représentant de la France à l’Assemblée consultative du Conseil de l’Europe. En tant que chef d’escadron de réserve, il devint le président d’honneur de l’Association des officiers de réserve, de même qu’il fut président d’honneur de la Fédération des engagés volontaires d’Alsace et de Lorraine.

Commandeur de la Légion d’honneur à titre militaire, Médaille de la Résistance française, croix de Guerre 1914-1918 et 1939-1945, croix du Combattant volontaire. Son nom a été donné à une rue de Colmar le 21 octobre 1968.

Archives municipales de Colmar, dossier P. J. Kalb (articles nécrologiques et divers).

Jean-Marie Schmitt (1992)