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JUNG André

Professeur et bibliothécaire, (Pl) (★ Strasbourg 20.6.1793 † Strasbourg 12.10.1863).

Fils de Jean Frédéric Jung (1753-1824), batelier, et d’Anna Maria Jung, sa cousine. ∞ 31.8.1831 à Strasbourg Charlotte Frédérique Brod. Après une scolarité au Gymnase, des études de théologie et un passage à l’Université de Göttingen (1816-1817), il revint dans sa ville natale où, tout en donnant des cours privés, il travailla comme bibliothécaire-adjoint. En 1821, il devint pédagogue de l’internat Saint-Guillaume, et en 1823 chargé de cours au Séminaire protestant. Parallèlement, il collabora à plusieurs revues (Timotheus, Bibliothèque allemande/Revue germanique, Revue d’Alsace). Licencié puis docteur en théologie (1830), il publia ses Beiträge zur Geschichte der Reformation et se lança dans la rédaction du catalogue des nombreux volumes manuscrits et imprimés entreposés au Temple-Neuf. Membre du chapitre de Saint-Thomas (1831), chargé de cours d’histoire à la faculté de Théologie (1833) puis vice-directeur du Séminaire protestant. Poursuivant ses travaux d’érudition (collaboration avec A. Thierry aux Monuments de l’histoire du Tiers-État), il s’impliqua aussi dans la vie associative (Bibelgesellschaft, Société des amis des arts, Société pour la conservation des Monuments historiques), et apparaît comme un des points de passage obligé dans les rapports entre l’Église et l’État. Membre de la commission directoriale, puis délégué du Séminaire au Consistoire supérieur, il prit part à la réorganisation des statuts de l’Église protestante (1848-1856) et vit sa responsabilité directement engagée dans les polémiques confessionnelles qui marquèrent ces années. Esprit encyclopédique, s’adonnant avec plus ou moins de bonheur à l’archéologie, la numismatique ou la critique littéraire, l’affaire essentielle de son existence a été la réalisation des catalogues des bibliothèques municipale et du Séminaire protestant qui partirent en flammes lors du siège de la ville en 1870. L’évaluation de l’importance de son travail fut un des enjeux implicites des conflits de l’historiographie nationaliste, et c’est l’administration du Reichsland qui prit l’initiative de donner son nom à une rue de Strasbourg.

Sitzmann, Dictionnaire de biographie des hommes célèbres de l’Alsace, Rixheim, t. 1, 1909, p. 870 ; Dictionnaire du monde religieux dans la France contemporaine, L’Alsace, sous la dir. de B. Vogler, p. 224 ; Ph. Jung, A. Jung (1793- 1863). Une mémoire européenne de l’Alsace, maîtrise, Strasbourg, 1988.

Philippe Jung (1992)