Peintre (★ Strasbourg 17.6.1943).
Fils de Charles Jully, boucher, et de Suzanne Schaeffer. Marié puis divorcé ; une fille. Études à l’École des Arts décoratifs de Strasbourg d’où il est sorti diplômé à 22 ans. Sa carrière a été marquée par deux constantes : son enracinement strasbourgeois et l’activité d’enseignant qu’il a poursuivie trente ans dans le milieu de l’enfance inadaptée. Il y a été formateur, préparant au métier d’éducateur. Parallèlement, il a enseigné à l’École d’Architecture de Strasbourg le dessin du modèle vivant (le nu), mais sa vocation est la peinture. Son œuvre s’ouvre par un étonnement infini devant le monde visible. La présence de l’abstraction a été manifeste jusqu’au milieu des années 1970. Puis la figuration amorce son retour sans qu’il ne cède à la tentation du réalisme. La séduction de ses toiles réside dans leur aspect léger, aérien voire diaphane : vision hédoniste évanescente, ouverte à la polysémie. Puis imperceptiblement, sa palette s’assombrit, les objets se délitent, signe avant-coureur du mal incurable et implacable qui le frappe. Il accompagne son activité artistique d’un travail d’écriture développant des réflexions sur l’art, sur ses rêves, ses sensations, sur la matérialité du geste. Jully n’a connu que de rares reconnaissances officielles : une exposition à Paris-Beaubourg en 1980 et une autre au Musée d’Art moderne et contemporain de Strasbourg en 2005. Pourtant, il a exposé régulièrement dans des galeries strasbourgeoises, parisiennes et même à Nagoya, Japon, et Valencia, Espagne.
Sabine Grappe (2010)
† 6.3.2006
Dernières Nouvelles d’Alsace, 10.3.2006
Philippe Legin (septembre 2019)