Professeur de psychiatrie, (Pr) (★ Heidelberg 24.11.1844 † Berlin 21.1.1904). Descendant d’une famille française originaire de Saint-Denis en Brie, émigrée en Bade.
Fils d’Otto Julius Jolly, professeur de physique à Heidelberg, puis à Munich, ∞ 1874 à Munich Anna Elisabeth Böhm (★ Nördlingen 2.9.1849 † 1929) ; 3 fils et 1 fille. Un oncle, Julius Jolly (★ Mannheim 1823 † Karlsruhe 1901) joua un rôle politique en Bade. Jolly fit des études médicales à Munich et à Göttingen, où il a publié durant son quatrième semestre d’études son premier article scientifique sous la direction de Meissner. Docteur à Munich, il y devint en 1868 l’assistant de Bernhardt von Gudden, neurologue et aliéniste, médecin du roi de Bavière Louis II. Il fut nommé professeur extraordinaire de psychiatrie et de médecine légale à Strasbourg en 1873, puis Ordinarius de 1875 à 1890 et, à deux reprises, doyen en 1881 et 1890. Dès 1879, il insista sur les méfaits de l’abus du tabac. Il est à l’origine de la création de la clinique de psychiatrie de Strasbourg. Ce n’est qu’en 1884 que débutèrent les premiers travaux de la nouvelle clinique, conçue pour 114 lits sur les plans d’E. Salomon, et équipée d’une installation de balnéothérapie très prisée à l’époque. L’inauguration eut lieu en 1886. Le bâtiment était entouré de jardins cloisonnés par des murets et réservés aux malades suivant leur état d’agitation. Jolly fit paraître une brochure historique à l’occasion de l’inauguration : Vorgeschichte und gegenwärtige Einrichtung der psychiatrischen Klinik in Strassburg. Rede zur Feier der Eröffnung des Neubaus der Klinik, Strasbourg, 1887. Ainsi prenait fin le précaire dépôt des aliénés dont disposait l’hôpital et se constituait un établissement d’enseignement et de soins de belle envergure. Il acquit vite la réputation propre aux lieux de la folie et c’est ainsi que, dans le langage populaire, Kummsch’ zum Jolly devint l’expression significative du trouble mental. En 1891, le professeur Jolly fut appelé à la chaire de Berlin. Depuis 1890, Jolly était rédacteur de la revue Archiv für Psychiatrie und Nervenkrankheiten. Il est l’auteur de nombreuses études et publications qui concernent l’effet du courant électrique sur les nerfs et les muscles, l’encéphalite post-traumatique, la chorée, les tics, le tétanos céphalique, les paralysies consécutives à l’anesthésie et à l’accouchement, la syphilis, les maladies mentales et leur traitement pratique.
E. Siemerling, Zur Erinnerung an F. Jolly, Berlin, 1904 ; Deutsche Irrenärzte, II, Berlin, 1924, p. 223 ; Biographisches Lexikon hervorragender Ärzte 1880-1930, I, Munich-Berlin, 1962, p. 717 ; Neue Deutsche Biographie, X, 1974, 588-589 ; Encyclopédie de l’Alsace, VII, 1984, p. 4344.
René Burgun (1992)
