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JOESSEL (JOËSSEL) Joseph

Ingénieur du génie maritime, (C) (★ Wolxheim 18.3.1831 † Paris 22.2.1898).

Fils de François Joseph Joessel, vigneron, et de Françoise Rudloff († 27.11.1839). ∞ 20.3.1865 à Strasbourg Élise Chastelain, fille d’Alexandre Chastelain ©, ancien maire de Strasbourg. Issu d’un milieu modeste, Joessel manifesta un bel acharnement dans la poursuite de ses études : sorti premier de l’École des arts et métiers de Châlons, il fut reçu en 1849, après une année de lycée à Paris, à l’École polytechnique, mais à un rang trop médiocre pour avoir une bourse. Il donna sa démission, échoua l’année suivante, s’engagea dans les troupes de ligne et fut à nouveau reçu à Polytechnique en 1854 malgré les déplacements inopportuns de son régiment au moment de l’oral. Il sortit 6e en 1857 et opta pour le génie maritime. Après un tour du monde sur le navire-école, il débuta à Rochefort, fut nommé à Cherbourg, puis à Indret où il fit l’essentiel de sa carrière comme ingénieur de première classe. En octobre 1882, il fit valoir ses droits à la retraite, quitta la Marine et devint sous-directeur à Nantes des chantiers Babin-Chevaye, futurs Chantiers de la Loire, puis se retira en 1892. Esprit inventif, il entreprit de nombreux travaux expérimentaux sur les chaudières et machines à vapeur, les machines alternatives et les outils de coupe pour lesquels il est considéré comme un précurseur des Américains Taylor et White ; en 1870, ses essais sur une hélice aérienne mue par une turbine à vapeur, soit l’ancêtre de l’hélicoptère, furent interrompus après qu’un ouvrier ait failli être décapité. Il réalisa les machines du « Duquesne » et du « Duguay-Trouin », qui le placèrent, selon la hiérarchie, au premier rang des concepteurs de cette catégorie de machines. Mais Joessel est resté surtout célèbre pour ses formules de calcul du gouvernail compensé (« formules de Joessel ») qui sont toujours enseignées et utilisées aussi bien en aéronautique qu’en construction navale. Officier de la Légion d’honneur, il fut honoré, à titre posthume, par la Marine nationale qui donna son nom en 1913 à un sous-marin de la série « Fulton ».

Sitzmann, Dictionnaire de biographie des hommes célèbres de l’Alsace, Rixheim, t. 3, 1984, p. 51 ; E. Taillemite, Dictionnaire de la Marine, Paris, 1962, p. 146 ; Bicentenaire du Génie maritime, 1765-1965, Paris, 1965, p. 117-118 ; Dictionnaire de biographie française, XVIII, 1991, 689 ; Renseignements fournis par la Société amicale du Génie maritime.

Nicolas Stoskopf (1992)