Famille (PI) de peintres et graveurs des XVIe et XVIIe siècles. L’un de ses membres, Lazarus ©, fut cependant un médecin brillant.
(1990)
Heyden von der, Johann,
peintre portraitiste (★ Malines v. 1560 † Strasbourg avant 31. 10. 1611). Fils de Peter ou « Petrus a Merica », peintre à Louvain (★ Anvers v. 1530) et petit-fils du peintre Jan Gossaert, dit Mabuse. v. 1590 Maria Gilgenbaum peut-être à Cologne, où il dut s’exiler de sa ville natale devant les rigueurs de l’Inquisition. De là, il se rendit à Strasbourg où il acquit le droit de bourgeoisie le 23 septembre 1600, puis l’ancien béguinage rue de l’Outre, en 1604. Six enfants, dont les deux aînés, Jacob © et Isaac © naquirent peut-être à Cologne et les autres, dont Lazarus ©, à Strasbourg; une fille, Sarah épouse Isaac Brunn ©. La plupart de ses œuvres ont disparu. Quatre portraits seulement nous sont parvenus, peints par lui et gravés par son fils Jacob : celui de Jean-Georges, margrave de Brandebourg, évêque postulé de Strasbourg (buste en médaillon, signé « Johan ab Heyden, pictor Argentin. fecit, et hujus filius Jacob sculps. ») ; d’Auguste, duc de Brunswick ; de Frédéric, duc de Wurtemberg, comte de Montbéliard ; de Jean-Frédéric, duc de Wurtemberg (même signature). D’un homonyme strasbourgeois, peintre et contemporain, un certain « Jean de Heyden », l’ancienne collection Künast à Strasbourg possédait deux toiles : Les Sages de l’Orient et un Adam et Eve, d’après François Floris. S’agirait-il du même artiste ?
Archives municipales de Strasbourg, droit de bourgeoisie 635, notaires, 779, 1, fol. 121 et
780, 181 ; Catalogue de la collection d’alsatiques (estampes et livres) de Ferdinand Reiber, Strasbourg, 1896, nos 2442 et 4949 ; R. Reuss, L’Alsace au dix-septième siècle, Paris, 1898, p. 267-268 ; Sitzmann, Dictionnaire de biographie des hommes célèbres de l’Alsace, Rixheim, t. 1, 1909, p. 770 ; Thieme-Becker, Allgemeines Lexikon der bildenden Künstler von der Antike bis zur Gegenwart, XVII, 1924, p. 17 ; H. Rott, Kunst und Künstler am Baden-Durlacher Hof bis zur Gründung Karlsruhes, Karlsruhe, 1917, p. 75, 80, 85, 91. Sur Jean de Heyden, l’homonyme : Revue d’Alsace, 12, 1883, p. 535.
Gérard Cames (1990)
Heyden von der, Jacob
graveur, portraitiste et éditeur. Fils de Johann von der Heyden ©. Sa date de naissance à Strasbourg en 1573 selon Thieme-Becker, en 1590 selon Sitzmann, est introuvable dans les registres paroissiaux. Il en est de même de son mariage. Par contre sont
enregistrés à la paroisse du Temple-Neuf les baptêmes de trois enfants de 1619 à 1626, issus d’un mariage avec Rebecca NN. qui doit se situer peu avant 1618. Son activité connue s’étend entre 1608 et 1635. Il serait mort à Bruxelles en 1645. Il est l’auteur de nombreux portraits mais aussi de scènes bibliques, d’allégories et de paysages. En 1613, il grava sur cuivre les fortifications de Strasbourg, les tours de guet, le pont du Rhin, les auberges et les postes de péage aux environs immédiats de la ville, ce qui lui attira à deux reprises les réprimandes du Magistrat et la confiscation des dites gravures (P.V. XIII 19 août et 18 novembre 1613 et 19 juin 1616). En 1626, le landgrave Georg de Hesse demanda au Magistrat de Strasbourg de lui envoyer l’artiste pendant quelques semaines pour travailler à sa cour (P.V. XIII, 24 novembre 1626). Parmi les œuvres maîtresses de Jacob v. der Heyden, souvent difficiles à distinguer de celles d’Isaac v. der Heyden, son frère, il y a lieu de citer les portraits des grands chefs de guerre de la Guerre de Trente ans avec, à l’arrière-plan, les champs de bataille. Parmi les gravures qui intéressent l’Alsace et Strasbourg, signalons : le margrave Johann Georg v. Brandenburg, Johann Heinrich v. Hanau-Lichtenberg (1610), Martin Luther (1617), le général suédois Gustav Horn, Bernhard v. Sachsen-Weimar, le poète Kaspar Brülow, le théologien Isaac Froereisen, les mathématiciens Isaac Habrecht (1630) et Johann Keppler, les médecins Johann Ludwig Hawenreuter et Melchior Sebiz, le compositeur
Christoph Thomas Walliser, le poète Sébastien Brant (1631), une vue du Gymnase sur la page de titre de la thèse de doctorat de Marcus v. Rechlingen (1625), une vue de Strasbourg sur la page de titre de l’ouvrage de Johann Sleidan, Wahrhafftige Beschreibung allerley fürnemer Händel und Geschichten…, Strasbourg, 162 ; Der Wein Jud, 1628 ; Ware Abbildung Dreyer Erschrecklichen Wunderthieren so von einer, Schweinmutter bey der Statt Strassburg geworfen worden den 20. Juny 1627 ; Intérieur de la cathédrale, 1627. La plupart de ces gravures et plusieurs autres, non citées, se trouvent au Cabinet des estampes de Strasbourg.
J. F. Hermann, Notices historiques… sur la ville de Strasbourg, II, Strasbourg, 1819, p. 350 et 386 ; A. W. Strobel, Vaterländische Geschichte des Elsasses, IV, Strasbourg, 1844, p. 266 ; Le Blanc, Manuel de l’amateur d’estampes, II, Paris, 1856, p. 359 ; A. Seyboth, Das alte Strassburg, Strasbourg, 1890, p. 48 ; Sitzmann, Dictionnaire de biographie des hommes célèbres de l’Alsace, Rixheim, t. 1, 1909, p. 771-772 ; Thieme-Becker, Allgemeines Lexikon der bildenden Künstler von der Antike bis zur Gegenwart, XVII, 1924, p. 17-19 ; H. Rott, « Strassburger Kunstkammern im 17. und 18. Jh »„ Zeitschrift fur die Geschichte des Oberrhein,s 83, 1931, p. 10-12; ; Bénézit, Dictionnaire critique… des peintres, sculpteurs, dessinateurs…, Paris 3e éd., V, 1976, p. 530 ; Hollstein’s german engravings, etchings and woodcuts (1400-1700), XIIIe, Amsterdam, 1984, p. 9-82, ill. . Die Renaissance im deutschen Südwesten zwischen Refor-
mation und 30 jährigem Krieg…, Karlsruhe, 1986, p. 935.
François-Joseph Fuchs (1980)
Heyden von der, Jacob
peintre et graveur à Strasbourg (★ peut-être à Cologne v. 1590 † peut-être à Francfort-sur-le-Main, entre 1632 et 1635). Fils de Johann von der Heyden ©. Epouse 22 novembre 1616 à Strasbourg, Saint-Thomas, Barbara Gassolt, fille de Johann Conrad Gassolt, pasteur à Kork, Bade ; 7 enfants entre 1617 et 1632. Sa veuve se remaria le 25 août 1635 à Saint-Thomas avec Georg-Philibert Dannhauer, tisseur de laine. Comme tous les autres artistes de la famille, il voyagea beaucoup, travailla surtout Outre-Rhin et gravait souvent quand il abandonnait ses pinceaux. Isaac était, en outre, le marchand d’estampes, au sein du clan familial. Il aborda les sujets les plus variés, mythologiques ou religieux, en peinture à l’huile (Actée et les 9 Muses, Vierge à l’Enfant). Ses œuvres ont, pour la plupart, disparu. Isaac aurait réalisé selon Sitzmann entre autres les portraits d’Otto-Ludwig von Salm, de J. Ludw. Hawenreuter, d’Isaac Froereisen, professeur de théologie.
Revue d’Alsace, 12, 1883, p. 535 ; Sitzmann, Dictionnaire de biographie des hommes célèbres de l’Alsace, Rixheim, t. 1, 1909, p. 772 ; Thieme-Becker, Allgemeines Lexikon der bildenden Künstler von der Antike bis zur Gegenwart, XVII, 1924, p. 19.
Gérard Cames (1980)
Heyden von der, Lazarus,
médecin (★ Strasbourg 28.12.1600 † Strasbourg 1.7.1659). Fils de Johann von der Heyden ©. Epouse 4 novembre 1630 à Strasbourg Susanna Fischer (1606-1668), fille de Leonhard Fischer, marchand, et de Judith Gessel ; 9 enfants, nés entre 1631 et 1647. Avait soutenu en 1629 à l’Académie de Saint-Thomas, après de brillantes études, une thèse de doctorat en médecine intitulée De pica…seu malacia (Argentinae, E. Welperi, 1629, in 4°, 10 t., à la Bibliothèque nationale et universitaire de Strasbourg) – De la pie… ou du manque d’appétit – que suivit bientôt une étude de phénomène météorologique : celui d’une pluie tombée dans la nuit du 27 avril 1630, accompagnée de «quelques matières en suspension». Sa renommée était telle que, dès 1624, Jacob Bertschius lui dédiait à Strasbourg ses Tables d’astronomie. Quant à la seule estampe signée «Lazarus ab Heyden» – un portrait de Louis, cardinal de La Valette, daté sans doute de 1639 -, il s’agirait, pour Ohl des Marais, d’un homonyme, fils du graveur Ja-
cob v. d. Heyden, neveu, par conséquent, de Lazarus.
Programmata funebria, Inventaire des AST, n° 448, Il ; Sitzmann, Dictionnaire de biographie des hommes célèbres de l’Alsace, Rixheim, t. 1, 1909, p.772 ; A. Ohl des Marais, « L’art de la gravure en Alsace au XVIIe siècle », Revue d’Alsace, 1930, p. 228.
Gérard Cames (1980)
