Humaniste (* Blienschwiller vers 1465-1470 †sans doute à Andlau 1527). Immatriculé en 1482 à l’Université d’Erfurt, H. n’y resta pas longtemps, car en 1487 déjà nous le retrouverons à Paris, bachelier ès arts; la préparation des examens nécessaires à l’obtention de ce grade lui avait pris au moins deux, voire trois ans. L’année suivante, licencié et maître ès arts, Haemmerlin fut élu à l’unanimité procureur de la Nation anglo-germanique de l’université, le 7 avril 1489; les registres de cette communauté conservent les vingt distiques qu’il composa pour obtenir du Ciel de s’acquitter correctement de cette charge. Il semble avoir été exaucé: en 1497, sa Nation lui confie le poste de receveur; elle avait même présenté sa candidature au rectorat. Haemmerlin séjournait au collège de Bourgogne. D’après les comptes de la Nation anglo-germanique, ses ressources étaient moyennes; il était peut-être en partie poussé par des considérations matérielles à proposer ses services aux imprimeurs. L’un de ses compatriotes, Berthold Rembolt d’Obernai, qui s’établit à demeure à Paris, l’introduisit auprès de Gering, l’un de ceux qui avaient créé les premières presses parisiennes. Haemmerlin fut engagé comme correcteur en raison de sa bonne connaissance des classiques. Le grand humaniste Robert Gaguin eut recours à lui pour une édition de Térence en 1499. Mais Haemmerlin, qui avait toujours gardé des relations avec l’Alsace – il avait été le correspondant de Pierre Schott (le jeune), qui le mentionne dans Lucubratiunculae – revint dans son pays natal probablement avant 1503, car, cette année-là, Pruss publia l’édition de Térence que Haemmerlin avait complétée grâce aux annotations d’un Italien, P.Marsus. Wimpheling se mit en rapport avec lui pour bénéficier de son érudition quand, en 1511, il dressa la liste des doléances (Gravamirta germanicae nationis) à la demande de l’empereur Maximilien. Haemmerlin était assez fin juriste pour qu’en 1518 le célèbre professeur de droit Zasius fît son éloge. La carrière ecclésiastique de Haemmerlin fut assez ordinaire. Curé de Saint-André d’Andlau, il fut également chanoine de Seltz en 1510 et de Saverne. Ses confrères du chapitre rural d’Andlau firent de lui leur archiprêtre et semblent bien l’avoir maintenu dans ces fonctions jusqu’à sa mort.
Ch. Schmidt, Histoire littéraire, 1879, II, p. 151; Ph. A.Grandidier, Oeuvres inédites, V, Colmar, 1865, p. 208; J. Knepper, J. Wimpheling, Fribourg, 1902, p. 264; L.Thuasme, Roberti Gaguini Epistolae et orationes, Paris,1903, p.142 et s.; H. Ulmann, «Studie über Maximilians Plan für die Kirchenreform», Zeitschrift für Kirchengeschichte, 3, p. 218; Sitzmann, Dictionnaire de biographie des hommes célèbres de l’Alsace, Rixheim, t. 2, 1910, p. 683; Auctarium chartularii universitatis Parisiensis (ed. Samaran, Von Moe etGabriel-Boyce), Paris, 1935, III, p. 628, 672, 698 et s.,799, 830; 1964, VI, p. 639.
Francis Rapp (1989)