Prêtre, chanoine honoraire (* Oderen 22.5.1877 † Freyming, Moselle, 23.6.1964). Fils d’Augustin Gwiss, maçon puis brigadier forestier, et d’Ursule Schneider. Après des études secondaires au collège Saint-Joseph à Seyssinet, Isère, puis au petit séminaire Saint-Sauveur à Cellule, Puy-de-Dôme, Gwiss entra au séminaire des pères du Saint-Esprit à Chevilly, Val-de-Marne. Ordonné prêtre le 28 octobre 1901, Gwiss fut envoyé l’année suivante à l’école apostolique de Knechtsteden près de Cologne, où il enseigna pendant huit ans le français et le latin. Ayant eu des ennuis de santé, il dut interrompre ses activités. Après avoir sollicité et obtenu l’exeat du supérieur de la Congrégation, Gwiss fut autorisé à accepter le poste de chapelain et de professeur de religion chez le comte de Schoenburg-Glauchau au château de Wechselburg en Saxe. La princesse était une comtesse Chotek de Chotkowa, sœur puînée de l’épouse de l’archiduc François Ferdinand. Lorsque celui-ci et son épouse furent assassinés à Sarajevo en 1914, Gwiss, en sa qualité d’aumônier, fut chargé par la cour de Vienne d’annoncer le drame à la famille. Gwiss profita de son séjour à Wechselburg pour s’inscrire à l’Université de Leipzig, où il suivit pendant sept semestres des cours d’économie politique. En 1921, Gwiss obtint le grade de docteur ès sciences politiques et économiques à la faculté de Droit de Fribourg en Suisse avec la thèse: La loi allemande des conseils d’entreprises (Betriebsrätegesetz du 4 février 1920): ses origines, son esprit et ses dispositions essentielles. Entre temps, Gwiss avait été incardiné au diocèse de Strasbourg et nommé vicaire à la paroisse Saint-Joseph à Colmar (1920), puis administrateur provisoire (18 avril au 30 juillet 1922). En 1923, Gwiss fut nommé curé de Kirchberg-Wegscheid (1923-1931), puis de la paroisse Saint-Pierre-le-Jeune à Strasbourg (1931-1955). Dans cette dernière, il déploya une grande activité: création de deux conférences de Saint Vincent de Paul, de l’association des Dames de Charité, de celle des Mères chrétiennes, du cercle d’Hommes, de la Croisade eucharistique, de l’ACJF. En 1936, Mgr. Ruch nomma Gwiss chanoine honoraire. Pendant l’évacuation de Strasbourg (1939-1940), le chanoine Gwiss accompagna ses paroissiens à Brantôme, Dordogne. En 1955, Gwiss prit sa retraite et se retira à Freyming, où il assura encore pendant quelques années l’aumônerie de l’hôpital. En 1961, Gwiss célébra son jubilé sacerdotal de diamant dans son ancienne paroisse de Saint-Pierre-le-Jeune. Décédé le 23 juin 1964, il fut enterré dans son village natal d’Oderen. Gwiss était détenteur de la médaille de la Reconnaissance française et était officier d’Académie (JO 15 février 1925). En 1962, il publia une brochure de 43 pages consacrée à l’évacuation de la paroisse à Brantôme.
Archives de l’évêché; L’Alsacien de Périgueux des 19.10.1939, 9.11.1939, 14.12.1939, 18.4.1940, 9.5.1940; Le Nouvel Alsacien des 31.10.1961 et 26.6.1964; Évacuation de Strasbourg. Saint-Pierre-le-Jeune de Strasbourg à Saint-Pierre de Brantôme en Dordogne du 3 septembre 1939 au 15 septembre 1940, impr. à Guénange, 1962,43 p.; P. Tony, «Le chanoine Julien Constant Gwiss», Alsace historique 22, 1980, p. 95.
François-Joseph Fuchs (1989)