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GUILLAUME

Évêque de Strasbourg (* vers 978 † Strasbourg 7.11.1049, inhumé à Saint-Pierre-le-Jeune). Fils d’Otton, duc de Carinthie, et de Judith; arrière-petit-fils de l’empereur Otton Ier; frère du pape Grégoire V (996-999), chanoine de Strasbourg, archichapelain de la reine Gisèle. C’est par son neveu, l’empereur Conrad II, qu’il obtint le siège épiscopal de Strasbourg en 1029. En 1031, il consacra l’église Saint-Thomas, incendiée par la foudre le 24 juin 1007, et fit construire Saint-Pierre-le-Jeune à l’emplacement occupé auparavant par la chapelle dédiée à sainte Colombe. Il dota la nouvelle église d’un collège de huit chanoines (1039). C’est sous l’épiscopat de Guillaume que surgit la «querelle de l’Avent». En effet, en 1038, Noël tombait un lundi; la vigile de Noël, le 24 décembre, fut donc un dimanche. Fallait-il alors célébrer le quatrième dimanche de l’Avent ou la vigile de Noël? L’Avent commencerait-il donc le 26 novembre ou le 3 décembre? Aussitôt un synode réuni à Limbourg sous la présidence du métropolite de Mayence, Barthon, décida que l’Avent ne pût commencer au plus tôt que le 27 novembre et au plus tard le 3 décembre. Sous l’épiscopat de Guillaume, l’abbaye d’Eschau obtint les revenus et les charges de l’église rouge (Sainte-Hélène) avec la paroisse de Schiltigheim. Il confirma les propriétés d’Ebersmunster. Enfin, l’évêque partit en pèlerinage à Jérusalem. Le moine Humbert de Moyenmoutier, plus tard cardinal et familier du pape Léon IX, composa un poème pour Guillaume. C’est du temps de Guillaume que Baldolf compila le coutumier de la cathédrale pour être appliqué dans le sanctuaire roman, reconstruit entre 1015 et 1045.

Regesten der Bischöfe von Strassburg, Innsbruck, 1908, n° 259-275; Sitzmann, Dictionnaire de biographie des hommes célèbres de l’Alsace, Rixheim, t. 1, 1909, p. 665; M. Barth, «Bischoff Wilhelm (1029-1049) und Lambert, Abt vonMoyenmoutier», Archives de l’Église d’Alsace,17, n.s. 1, 1946, p. 162; G. Livetet F. Rapp, Histoire de Strasbourg des origines à nos jours, t. 2, Strasbourg, 1981, p. 23-24; A.-M. Burg, «Les consuetudines de Baldolf (XIe siècle)», Archives de l’Église d’Alsace, 43, 1984, p.1-49 et 44, 1985, p. 1-17; Encyclopédie de l’Alsace, VI, 1984, 3611.

André-Marcel Burg (1989)