Prêtre et journaliste, (C) (* Obernai 28.5.1852 † Strasbourg-Koenigshoffen 7.5.1933). Fils de Jean Gruss, tamisier, et d’Élisabeth Zimmer. Études secondaires à Obernai, bachelier en 1870. Au grand Séminaire de Strasbourg, il fut l’élève de Guthlin ©, Marbach © et Korum ©. Ordonné prêtre en 1875, il fut successivement vicaire à Saint-Pierre-le-Jeune de Strasbourg (1875-1889),curé d’Eckbolsheim (1889-1900) et curé d’Ichtratzheim (1900-1926). Chanoine honoraire de la cathédrale de Strasbourg en 1922. Gruss entretint des relations très suivies avec les frères Guerber© et avec Simonis ©. Il collabora au Volksfreund, l’hebdomadaire catholique très répandu dans les campagnes. En 1879, il en devint le rédacteur responsable, puis, le 19 février 1882, le propriétaire. Il y soutint le développement des associations catholiques, en particulier du Volksverein für das katholische Deutschland. Il fut l’un des signataires du Manifeste de Mayence du 22 novembre 1890 qui lançait l’organisation sociale du catholicisme allemand. Il suivit également avec intérêt le développement des caisses Raiffeisen. En relation avec Windthorst, il fut très tôt favorable à la création d’un parti catholique alsacien proche du Zentrum allemand, mais fit toujours passer l’unité des catholiques alsaciens avant sa conception personnelle du parti. Face à la démocratie chrétienne, il se montra plutôt réservé,lorsqu’elle fut l’objet d’un violent débat à la fin des années 1890. En juillet 1926, Gruss constitua une nouvelle société éditrice du Volksfreund avec Aloyse Gruss, curé de Sainte-Croix-en-Plaine, et Louis Ehrhard ©, curé de Gundershoffen.
État-civil d’Obernai; Die Heimat, mai 1933; C. Baechler, Le parti catholique alsacien, 1890-1939. Du Reichsland à la République jacobine, Paris, 1982; Dictionnaire du monde religieux dans la France contemporaine, L’Alsace, sous la dir. de B. Vogler, Paris, 1987, p. 170.
Christian Baechler (1989)
