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GROSSHOLTZ, Grosholz, Grosbois

Famille d’exécuteurs de justice (Pr, Pl, C) dont le plus anciennement connu exerçait ses fonctions à Zurich dès 1473. Le premier cité en Alsace est Ulrich (* Zurich 1569 † 1636) venu à Mulhouse en 1595, père de Michael qui lui succéda. Wernher, de Mulhouse, maître des hautes œuvres à Landser en 1629, converti au catholicisme, doit aussi être son fils. Michael, petit-fils d’Ulrich, exerçait à Strasbourg de 1649 à sa mort en1686. Trois de ses fils avaient des charges d’exécuteur en Alsace (deux à Strasbourg et un à Sélestat), trois autres à Baden-Baden, à Bönnigheim puis à Stuttgart, et à Heilbronn. On trouve des descendants des premiers à Strasbourg, Wasselonne, Haguenau et Westhoffen. Une autre branche était fixée en proche Lorraine (Morhange, Lixheim, Phalsbourg, Lutzelbourg) et des descendants exerçaient à Reutenbourg (Marmoutier) et à Châtenois, Bas-Rhin, dans la seconde moitié du XVIIIe siècle. La branche de Baden-Baden reparaît en Alsace avec Jean-Nicolas (1690-1734), l’un des premiers de la famille à se dégager d’une profession décriée pour devenir à Strasbourg bourgeois, époux d’une fille de bourgeois, docteur en médecine et praticien. Son neveu Georges-Jacques exerça par contre le métier paternel à Mommenheim, puis à Brumath. Quinze porteurs du nom au moins ont ainsi exercé cette profession en Alsace et par leurs épouses et les maris de leurs nombreuses filles, ils sont alliés à la plupart de leurs collègues alsaciens. Ceux de Lorraine ont souvent signé Grosbois. A l’époque contemporaine beau coupde leurs descendants ont appartenu ou appartiennent à l’administration et à la bourgeoisie;plusieurs se sont distingués dans l’hôtellerie, en particulier à Baden-Baden et à Strasbourg. On peut rattacher à cette famille Marie Grossholtz (* Strasbourg 1761 † Londres 1850) devenue Mme Tussaud ©, la fondatrice du fameux musée de figures de cire de Londres, modèle du musée Grévin à Paris. Son père, quoique dit «de Francfort» au baptême de Marie, née illégitime, pourrait bien être, comme le pense un biographe de celle-ci, le fils né en 1716 du bourreau de Wasselonne.

E. Benner, «La charge de bourreau sous l’ancienne République de Mulhouse», Bulletin du Musée historique de Mulhouse, 1907, p. 110-117; L.- G. Werner, «Étude sur la charge de bourreau dans l’ancienne république de Mulhouse», Bulletin de la Société industrielle de Mulhouse, 1939, p. 378-405 ; K. Th. Gatzen, Nachfahrenliste Grosholz, Gronau, 1962; J. Glenzdorf et F. Treichel, Henker, Schinder undarme Sünder, Bad Munder am Deister, 1970, 2 vol.; G.Wittkop-Ménardeau, Madame Tussaud, Paris, 1976.

Robert Lutz (1989)