Homme d’affaires, (Pr) (* Serres, Hautes-Alpes, 3.7.1739 † Paris 1822). Fils de Jean Gros, bourgeois de Serres, et de Marguerite Clavière. ∞ I 1767 Jeanne Élisabeth Roger: ∞ II 13.9.1769 à Genève Jeanne Élisabeth Dunant: III 21 thermidor an XI (= 10.8.1803) à Paris Marie Ruau. Employé dans l’industrie cotonnière, il devint coloriste dans une manufacture d’indiennes de la région de Montpellier vers 1765. Reçu bourgeois de Genève en 1770, Gros entra dans une maison de commerce de toiles de cette ville, fondée en 1776, sous la raison Clavière, Gros & Cie, puis fut en 1782 l’un des partenaires du puissant groupe genevois Senn, Bidermann, Gros & Cie.Celui-ci devint l’année suivante Senn, Bidermann & Cie et prit le contrôle de la manufacture de Wesserling. Installé à Bruxelles comme négociant pour le compte de la firme à la fin de l’Ancien Régime et au début de la Révolution, il transféra son domicile à Paris à l’époque du Consulat. En1802, il prit la tête de la nouvelle société Gros, Davillier, Roman & Cie pour l’exploitation de la manufacture de Wesserling d’abord sous le nom de Bourcart & Cie puis sous la propre raison sociale de la firme, ainsi que des maisons de commerce à Paris, Lyon et Bruxelles. Gros donna à l’entreprise alsacienne du groupe l’impulsion qui en fit, au XIXe siècle, le centre de l’un des plus importants complexes manufacturiers de l’Est de la France. En 1802, il fit appel à l’ingénieur Perrier, de Chaillot, et à l’architecte Rigaud, pour construire à Wesserling la première filature mécanique d’Alsace, à côté de laquelle il fit installer l’année suivante le premier tissage doté de métiers mécaniques à navette volante.
Archives d’État de Genève, Commerce, D1, Livre des sociétés 1, f°563 et 567 (société à Genève); Archives nationales, Paris, Minutier central, ét. VIII (Fauconpret), 21 thermidor an XI (acte de mariage, 3e union) et 23 thermidor an XI (extrait d’acte de baptême); J.-M. Schmitt, Aux origines de la Révolution industrielle en Alsace, Strasbourg, 1980, passim (voir index). Portrait (photographie) au musée Serret à Saint-Amarin.
Jean-Marie Schmitt (1989)
