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GREPHE Heinrich, von LUTZELSTEIN

Écuyer (★ avant 1382 † avant 1479).

Fils bâtard de Lützelstein ©. Grephe eut deux fils, Jacob et Wilhelm von Lützelstein. En 1428, Grephe dut quitter et renoncer à ses droits à Strasbourg. Dès 1437, il participa aux côtés des seigneurs de Hattstatt © à la lutte contre les seigneurs de Ribeaupierre ©. Grephefit partie de ces nombreux chevaliers brigands qui, aux XIVe et XVe siècles, sillonnaient les routes d’Alsace, En 1441, avec d’autres nobles de la région, dont Burchard Munch von Landskron et Friedrich vom Haus, il essaya d’attaquer par surprise la ville de Mulhouse avec une troupe de 400 cavaliers. Le mercredi de Pâques, il quitta Wittenheim et voulut profiter de la sortie des bergers tôt le matin pour forcer l’entrée de la ville de Mulhouse. Mais en traversant un champ, son cheval marcha sur une herse et Grephe fut désarçonné et se démit l’épaule. Cet accident lui fit manquer l’entreprise. En 1442, Conrad de Bussnang © céda à HeinrichGrephe le château de Guéberschwihr avec des biens à Pfaffenheim et à Rouffach, La même année Grephe entra en lutte avec la ville de Sélestat, dont il molestait les habitants, et faisait des incursions sur leurs terres. Durant la Semaine Sainte de 1442, les villes impériales d’Alsace essayèrent de réconcilier la ville de Sélestat avec Grephe, mais en vain. En 1448, Grephe se réfugia au château de Herrlisheim, mis à sa disposition par les seigneurs de Hattstatt. La veille de la Saint-Marc 1448, la ville de Sélestat organisa une expédition contre Herrlisheim pour punir Grephe; 500 bourgeois prirent les armes dont quelques-uns déguisés en femmes. Ils arrivèrent tôt le matin devant la porte du château de Herrlisheim déguisés en pèlerins. En voulant payer leurs droits d’entrée avec une monnaie inconnue survint une querelle avec le portier qui fut jeté dans le fossé et le château fut pris d’assaut. H. Grephe, vieilli, fut trouvé blotti au fond d’une cheminée et emmené avec son fils prisonnier à Sélestat. Dans cette action, aucun pillage ne fut commis et aucun sang ne fut versé. Grephe ne recouvra la liberté et celle de son fils que grâce à l’intervention de la noblesse et après avoir payé une rançon de 1 000 florins d’or à la ville de Sélestat.

Archives municipales de Sélestat; Code historique et diplomatique de la ville de Strasbourg (Chronick von Maternus Berler), 1842; A. Dorlan, Notices historiques sur l’Alsace et principalement sur la ville de Schlestadt, Colmar, 1843; J. Kindler von Knobloch, Der alte Adel im Oberelsass, Berlin, 1882 ; K. Albrecht, Rappoltsteinisches Urkundenbuch 759-1500 II-III-IV, Colmar, 1892-1896; A. Scherlen, Die Herren von Hattstatt und ihre Besitzungen, Colmar 1908 ; Sitzmann, Dictionnaire de biographie des hommes célèbres de l’Alsace, Rixheim, t. 1, 1909, p. 647; E. Meininger, Histoire de Mulhouse depuis ses origines jusqu’à nos jours, Mulhouse, 1923 ; G. Livet, R. Oberlé, Histoire de Mulhouse des origines à nos jours, Strasbourg, 1977; V. Feller-Vest, Die Herren von Hattstatt, Berne, Francfort, 1982.

Hubert Meyer (1988)