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GREMP von FREUDENSTEIN, Ludwig von

Juriste, avocat de la ville de Strasbourg, (Pl) (★ Stuttgart 1509 † Strasbourg 11.5.1583, enterré à Brumath). Fils d’OnophriusGremp von Freudenstein, conseiller du Wurtemberg, et d’Agatha Besserer von Besserhofen, fille d’un professeur de droit à Tübingen qui devint chancelier d’Autriche antérieure et du Tyrol. ∞ I v. 1536-1537 à Tübingen Anna Küchlin († 1538); ∞ II 1540 à Strasbourg Barbara Münch (1522-1574), fille d’un commerçant de la ville. Après des études en 1525/1526 à Tübingen, à Orléans (1535) et à Ingolstadt en qualité de licencié, Gremp fut nommé en 1537 professeur à l’Université luthérienne de Tübingen. Il y enseigna l’ensemble du Corpus juris, mais aussi le droit canonique, dans la mesure où sa technique s’imposait en procédure. Lorsqu’en 1540, la tendance luthérienne, à laquelle Gremp adhéra, succomba dans les luttes internes des réformés de Tübingen, Gremp se vit contraint d’accepter un poste – d’ailleurs très flatteur – de syndic-avocat de la Ville de Strasbourg. Gremp s’intéressait évidemment à l’enseignement donné au Gymnase et à l’Académie. Il essaya notamment – mais sans succès – de recruter pour Strasbourg le célèbre théologien de Rostock David Chytraeus. En plus de sa mission de conseil juridique, Gremp avait un rôle important de négociateur diplomatique, le plus souvent en compagnie de Jacob Sturm ©. Il assista et plaida à de nombreux colloques et aux diètes d’Empire, notamment à Ulm (1547), Ratisbonne (1557), Augsbourg (1559 et 1566) et anima la délégation qui, à plusieurs reprises, se fit recevoir par l’empereur Charles Quint (à Nördlingen puis à Cologne, à Rastatt et enfin à Strasbourg-même le 19 septembre 1552) pour solliciter l’abolition du recès d’Empire dit de l’« Intérim» (1547), qui prétendait assurer la coexistence entre protestants et catholiques, en attendant les décisions d’un concile. Un autre objectif souvent défendu par Gremp von Freudenstein fut la «récusation» du concile de Trente par les États protestants de l’Empire. Il est coauteur d’un important mémoire sur ce problème (1564). Enfin, le nom de Gremp est associé aux démarches en vue de l’attribution des privilèges d’une Académie au Gymnase de Strasbourg, et on lui doit l’habile rédaction de ce texte. À la fin de sa vie, il était de plus conseiller de plusieurs autres villes de l’Empire, dont Brumath. À sa mort, Gremp légua sa bibliothèque à l’Université de Tübingen. La fondation en faveur d’étudiants de sa famille qu’il constitua auprès de cette Université subsista jusqu’après la première Guerre mondiale.

Cod. Justinianei method. tractatio, Francfort, 1593; Summa und Innhalt aller und ergebener Acten, und darauff gestellter Radtschlaeg der Erbaren Frey und Reichstett Session. Stand und Stimm belangende, 1543, rééd. Spire et Francfort 1615 (en collaboration avec zum Lamb. Concerne le droit de siéger et de voter des villes immédiates d’Empire lors des diètes d’Empire); Analysis. Resolutio dialectica IV librorum Institutionum, Strasbourg, 1567, 2e éd. 1569 (écrit anonyme, mais recommandé par une préface de Gremp).

Archives municipales de Strasbourg,V 132 correspondance, Pol. corr. Collectanea genealogica, ms. photocopié, fol. 68 a; M. Adam, Vitae Germanorum iureconsultorum et politicorum, Heidelberg, 1620; J. Ficker et O. Winckelmann, Handschriftenproben, I, Strasbourg, 1902, n° 28; H. E. Feine, «Ludwig Gremp v. Freudenstein», Schwäbische Lebensbilder, Bd. 3, Stuttgart, 1942, p. 199-218; Allgemeine deutsche Biographie, IX, 1879, p. 637-638; Neue Deutsche Biographie, VI, 1964, p. 44-45; Sitzmann, Dictionnaire de biographie des hommes célèbres de l’Alsace, Rixheim, t. 1, 1909, p. 646-647; sur le rôle de Gremp dans l’octroi et la rédaction du privilège académique de 1566, cf. A. Schindling, Humanistische Hochschule u. freie Reichsstadt, 1977, notamment p. 49 et 54-57. Des éléments sur le rôle joué par Gremp dans la politique strasbourgeoise et dans l’élaboration du droit public allemand se trouvent dans tous les grands ouvrages traitant de Strasbourg au XVIes. et plus spécialement dans les études sur Jacob Sturm.

Marcel Thomann (1988)