Professeur de sciences physiques, (Pl) (★ Strasbourg 13.11.1711 † Strasbourg 29.11.1761). Fils de Johann Valentin Grauel, de Darmstadt, bourgeois de Strasbourg, commerçant, agent de l’électeur de Bavière, et de Marie Salomé Jundt. ∞ I 4.2.1739 à Strasbourg Salomé Barth († 28.3.1799), fille de Jean Henri Barth, docteur et professeur à la faculté de Théologie, et de Salomé Wencker; cinq enfants, dont Jacques (★ 1749 † 1771), étudiant en médecine. ∞ II 16.11.1749 à Strasbourg Dorothée Wencker, fille de Daniel Wencker, docteur en médecine à Nördlingen, et de Catherine Bernegger; une fille. Au cours de ses études universitaires à Strasbourg où il s’immatricula le 15 avril 1727, Grauel reçut successivement une formation dans trois disciplines. D’abord, il soutint le 30 avril 1731 à la faculté de Philosophie une Dissertatio physica experimentalis de igne présidée par J. J. Sachs ©, (1731, 40 p.); le grade de docteur en philosophie lui fut conféré en 1732. Puis, il s’orienta vers la théologie. Alors qu’il en était à défendre sous la direction de J. A. Gnilius une dissertation De recusate Evangelii causis, il s’engagea subitement vers les études médicales. En 1738, il soutint les deux dissertations requises; Miscella thesium medicarum le 16 février, sous la présidence de Eisenmann © et De super-foetatione conjecturas 9 avril. Le 13 juin 1738, le titre de docteur en médecine lui fut conféré. Dès le 5 avril, il entreprenait un périple post-universitaire. À Paris, il fréquenta les leçons des célébrités médicales et y rencontra Carl von Linné qui séjournait alors dans la capitale. Ensuite il se rendit dans les Provinces-Unies, y devint l’élève de Boerhaave, et s’arrêta auprès d’universités de l’Empire. De retour à Strasbourg le 6 janvier 1739, il se fit agréer au Collège de médecine et se consacra à l’exercice pratique. Une inclination précoce envers les sciences physiques et naturelles, confirmée par les rencontres avec les maîtres les plus éminents du continent et par l’amitié qui l’unissait à Jean-Georges Schertz © (★ 1712 † 1746), lui valurent, au moment où ce dernier permuta avec la chaire de mathématiques, la nomination au professorat de physique le 25 mai 1741. Il ouvrit son enseignement le 3 octobre suivant par un discours inaugural: De Chemiae et Physices connubio. Visiteur du collège Saint-Guillaume et Saint-Marc durant 18 ans, chargé du rectorat et du décanat de la faculté de Philosophie à plusieurs reprises, Grauel avait été nommé chanoine de Saint-Thomas le 18 septembre 1747. Au cours de sa carrière, il se voua à l’enrichissement de l’instrumentation scientifique de son prédécesseur. En outre, il avait réuni en son cabinet une exceptionnelle collection de minéraux, enrichie grâce aux alliances familiales avec les métallurgistes J.-H. Barth et Ph.-Fr. de Dietrich ©. Après son décès, le Cabinet devint la propriété du successeur de Grauel, J.-L. Schurer. Le détail en est connu par un catalogue imprimé, encore établi par Jacques Grauel avant sa mort prématurée: Museum Grauelianum sive Collectionis regni mineralis praecipue historiam naturalem illustrantis…, Argentorati, 1772.
M. Lorentz, Programma inaugurale P. J. P. Grauel, Argentorati. 1741; J. Chr. Treitlinger, Programma in exequiis experientissimo atque excellentissimo Domino Joh. Philippo Grauel, Phil. et medic. doctori, physicesprof. publ. ord., Argentorati, 1761; Berger-Levrault, Annales des professeurs des académies et universités alsaciennes 1523-1871, Nancy, 1890,p. 94; Sitzmann, Dictionnaire de biographie des hommes célèbres de l’Alsace, Rixheim, t. 1, 1909, p. 644 ; J.-M. Le Minor, La Collection de minéraux du professeur strasbourgeois J. P. Grauel(1711-1761), multigr.
Théodore Vetter (1988)