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GRAFFENAUER (GRAVENAUER) Jean Philippe (père)

Avocat et homme politique (Pl) (★ Strasbourg 12.2.1740 † Strasbourg, 1.11.1824). Fils de Jean Sigismond Graffenauer, orfèvre, et de Marie Dorothée Engel. ? I 24.4.1769 à Strasbourg Suzanne Marguerite Weyel, fille de Jean Daniel Weyel, pasteur à Mittelbergheim, et de Marie Madeleine Grossmann. ? II 23.3.1772 à Strasbourg Marguerite Élisabeth Plarr, veuve de Jean Benoît Bruder, négociant. Études au Gymnase protestant, puis à l’Université de Strasbourg, où il acheva son droit en 1776. D’abord procurateur-adjoint au Magistrat de Strasbourg, puis avocat au petit sénat de la ville, aussi échevin de sa tribu (Gourmets) depuis 1785 et réélu comme tel en août 1789 après la réforme du Magistrat de la ville. Le 16 novembre 1790, il fut reçu membre de la Société des Amis de la Constitution de Strasbourg, où il rallia les Jacobins extrémistes après la scission de février 1792 ; il en fit élu une fois secrétaire, deux fois vice-président, et président en mai 1794. Par arrêté du 21 août 1792 des commissaires de l’Assemblée nationale, Carnot, Prieur, Coustard et Ritter ©, qui avaient destitué de nombreux administrateurs du département, Graffenauer fut nommé membre du conseil général du département du Bas-Rhin. Élu au conseil du district de Strasbourg le 27 novembre 1792, il fut démis de ses fonctions par Saint-Just © et Lebas ©, qui avaient cassé l’ensemble des corps administratifs le 12 brumaire an II (2 novembre 1793), et déporté à la citadelle de Besançon avec ses collègues de l’assemblée du district de Strasbourg. Il en revint en ventôse II (mars 1794) et, le 25 fructidor an II (11 septembre 1794), le représentant en mission Foussedoire le nomma président du tribunal criminel du département. Mais, le 26 germinal III (15 avril 1795), en application de la loi anti-terroriste consécutive aux mouvements insurrectionnels parisiens, la municipalité de Strasbourg le porta sur la liste des terroristes à désarmer, pour avoir été « président de la société jacobine au plus fort de la terreur, sans s’être opposé à aucunes des mesures violentes proposées et adoptées ». Cependant, le représentant Richou, alors en mission dans le Bas-Rhin, le fit rayer de cette liste infamante le 28 floréal III (13 mai 1795), après quoi, Graffenauer renonça à toute nouvelle activité politique.

Histoire véritable servant d’anecdote à la révolution Strasbourgeoise, La Vie en Alsace (1924), p. 122-127 (avec portrait de Graffenauer).

Archives départementales du Bas-Rhin, I L 492, p. 216, 1 L 749, 6 L 85 (doss. terroristes) ; Bibliothèque nationale et universitaire de Strasbourg, M 5.941 -52, M 6.809,11 ; Archives municipales de Strasbourg, registre 270, Div. C., 10/57, RAM-11 (au 18 floréal III) et 245bis, Cons. 32/551 et 92/886.

Père du médecin et minéralogiste Jean-Philippe Graffenauer ©.

Claude Betzinger (2006)