Dominicain (★ Sélestat 13.6.1749 † Guebwiller 23.6.1807). Frère cadet de François Graff ©. Il fit profession le 25 novembre 1766 et fut ordonné le 13 juin 1772. Prieur des dominicains de Colmar de 1776 à 1781 et de 1785 à 1791, il déclara le 16 mai 1791 être «disposé à offrir aux fidèles principalement de Colmar tous les services auxquels il serait appelé par l’évêque du Haut-Rhin». Nommé vicaire épiscopal du Haut-Rhin le 1er juin 1791, il prêta le serment le 12 juin 1791. Accusé d’avoir enlevé des ornements cultuels à la collégiale, il se retira à Gundolsheim en 1794. En août 1794, il fut emprisonné à Colmar. Le 22 septembre 1795, il fut élu membre du presbytère du Haut-Rhin à Soultz. Lors de l’élection de l’évêque du Haut-Rhin en avril 1796, il obtint au second tour 5 752 voix contre 6997 à Berdolet. Selon un rapport du ministère de la police de juin 1797, Graff possédait « un grand fond de piété, les mœurs les plus pures et le civisme le mieux prononcé ». Alors que bon nombre de religieux alsaciens émigrèrent, Graff resta à Colmar en 1799, «pensionné comme dominicain et vicaire épiscopal». Le 29 mai 1800, il figurait comme curé de Colmar à la matricule du clergé constitutionnel, « très honnête homme et de bonnes mœurs » aux dires du préfet en 1801. Nommé curé de Guebwiller le 21 janvier 1803.
Joachim, « La réorganisation de l’Église constitutionnelle du Haut-Rhin et l’élection de l’évêque Berdolet (1795-1796) », Archives de l’Église d’Alsace, t. 21, 1953-1954, p. 179-214, notamment p. 201 et 205 ; J. Joachim, Le clergé régulier et séculier du Haut-Rhin pendant la Révolution, manuscrit 972 à la Bibliothèque municipale de Colmar, notice 640 ; Cl. Muller, Les ordres mendiants en Alsace au XVIIIe siècle, Strasbourg, 1984, p. 74 et 111; P. Toravel, La congrégation des dominicains d’Alsace pendant la Révolution, Lyon, 1968, ms A 1023 aux archives provinciales des dominicains à Lyon, p. 15-20 ; L. Kammerer, Le clergé constitutionnel, p. 30, n° 169; Cl. Muller, Les dominicains d’Alsace dans la tourmente révolutionnaire, Langres, 1988, n° 22.
Claude Muller (1988)