Skip to main content

GRAFF Alfred

Sous-préfet, puis secrétaire général de la Chambre de commerce et d’industrie de Mulhouse, (Pl) (★ Munster 14.4.1910 † Strasbourg 1.5.1983). Fils de Frédéric Graff, ferblantier, et d’Anne-Catherine Baumgart. ∞ 29.9.1940 à Molsheim Ingeborg Emma Hettinger ; trois enfants. Études: diplôme d’études supérieures en droit, Institut d’enseignement commercial supérieur de Strasbourg. Stages divers puis, en 1937, attaché au cabinet du préfet du Bas-Rhin. Officier des transmissions au 22e RIF, il participa en juin 1940 à la reddition d’honneur de l’ouvrage du Hochwald. Années d’occupation à Molsheim, emploi à la Chambre de commerce et d’industrie de Strasbourg qui lui permit un rôle utile de renseignements au bénéfice des forces alliées. Dès la libération du Bas-Rhin, le gouvernement français fit appel à lui. Sous-préfet d’Erstein le 18 janvier 1945, de Sélestat le 18 juillet de la même année, de Saverne de 1948 à 1954, année où il rejoignit Strasbourg au titre de chef de cabinet du préfet du Bas-Rhin. Il en devint, en 1961, le secrétaire général. Toute sa carrière administrative fut consacrée à l’Alsace où il joua un rôle utile de conseiller et de conciliateur réglant dans les meilleures conditions les difficiles problèmes issus de l’occupation. En 1969, secrétaire général de la Chambre de commerce et d’industrie de Mulhouse, il développa son audience de part et d’autre des frontières. Membre du comité de la Foire de Mulhouse, administrateur de la Caisse d’Épargne, il participa au conseil de diverses sociétés de la région. Son action se porta, plus particulièrement, vers les relations transfrontalières. Ayant de longue date des rapports confiants avec le pays de Bade, ceux-ci se complétèrent de contacts nombreux avec les cantons suisses voisins. Il imagina de donner à la Regio, entre Bâle, le Pays de Bade et la Haute-Alsace, sa première structure commune: la Conférence tripartite régionale. Il suivit jusqu’à son décès ces instances de concertation pour mieux en assurer l’existence et mit en place l’Association pour la promotion de la région frontalière Bâle-Mulhouse qui consacre le soutien des employeurs bâlois de travailleurs frontaliers aux collectivités voisines de Haute Alsace. Il fut aussi le président du Golf du Rhin. Comme secrétaire du conseil de l’aéroport de Bâle-Mulhouse, il eut un rôle déterminant dans le développement de cet aéroport et de ses équipements. Membre du grand conseil de la Société industrielle de Mulhouse, nombreuses sont les actions qu’il conduisit dans le domaine culturel. Musicien averti, organiste à ses heures, il participa activement à des associations créées pour la conservation des orgues Silbermann de Marmoutier (en liaison avec Albert Schweitzer ©) dont il fut le président d’honneur, de Strasbourg-Saint-Thomas et Mulhouse-Saint-Jean. L’un des initiateurs du Festival Bach de Mulhouse, il fut le premier président de l’Orchestre des cadets d’Alsace, le vice-président du Théâtre alsacien de Mulhouse. Son activité ne se démentit pas non plus dans le domaine social, où pendant ses dernières années il régla les problèmes posés par l’Institut médico-éducatif de Riespach. Graff est toujours resté fidèle et actif dans son Église. Membre du consistoire du Temple-Neuf à Strasbourg, il présida à partir de 1977 la Société des amis et anciens étudiants de la faculté de Théologie protestante de Strasbourg.

Dernières Nouvelles d’Alsace du 8 août 1969; Himly, Chronologie de la Basse Alsace, Strasbourg, 1972,p 309, 310, 312; « M. AlfredGraff n’est plus », Échos IECS, 1983, n° 36, p. 16 ; R. Mehl, « Alfred Graff », Messager évangélique, 1983, n° 21, p. 14; Alfred Graff, le conciliateur (1910-1983), Mulhouse, 1985 (portrait).

Jacques-Henry Gros (1988)