1. Michel I
Cordonnier, natif d’Ehingen, Wurtemberg, s’établit vers 1460 à Sélestat († 1495). Sa petite taille le fit dénommer Schwebelin, le petit Souabe. ∞ Margareta. Trois fils connus : Lucas aussi Lux, Laux († avant 1552), Soldner le 16.12.1507, Stubengesell, Zunftmeister des cordonniers en 1537 ; Jacob († 1532), dont la veuve Catharinafut inscrite à la tribu des cordonniers le 27 avril 1532, et Hans qui suit (2).
Archives municipales de Sélestat, Registre de bourgeoisie, p. 406, 407, 408. 413; B. Hertzog, Chronicon Alsatiae, Strasbourg, 1592, t. VII, p. 9-11; J. Gény, Die Jahrbücher der Jesuiten, Strasbourg, t. 1, 1895, t. 2, 1896; Schlettstadter Stadtrechte, Heidelberg, 1902, t. 1 et 2; J. Clauss, « NekrologiumundGrabinschriften der StadtSchlettstadt », Freiburger Diözesanarchiv, N.F. t. 26, Fribourg-en-Brisgau, 1925, p. 264-265.
2. Hans I
Chef de tribu des cordonniers, bourgmestre de Sélestat (★ Sélestat vers 1475 † Sélestat 27.7.1531). Fils de Michel IGoll ©. ∞ Else N., reçue à la bourgeoisie le 19 août 1531. Trois enfants : Michel II qui suit (3), Veltin(4) et Jerg, bourgeois le 2 mai 1534 chez les Wolhleute (marchands) en vertu de la maison de son père zum Salmen. Fidèle à la profession de son père, Hans I se fit enregistrer le 3 décembre 1501 à la corporation des cordonniers comme Soldner. Le 3 octobre 1518, il acquit le droit de bourgeoisie sur sa demeure, l’alt Schurfenackerhof. Entré le 8 octobre 1524 comme chef de tribu au conseil, il devint assesseur de justice. À la Saint-Michel 1525, il fut élu à la charge de bourgmestre qu’il occupa jusqu’à sa mort. Il participa ainsi activement à la vie publique de la cité au cours de la période particulièrement mouvementée de la Réformation et de la guerre des Paysans. Il était lié d’amitié avec Sebastian Wilhelm Linck von Thurnburg qui avait essayé d’empêcher les paysans de Riquewihr de se joindre aux révoltés. De pair avec son ascension socio-politique, Hans assembla une fortune qui lui permit de doter ses fils. Ce fut lui aussi qui construisit la belle maison Renaissance zum Wilden Mann (46 rue des Chevaliers). Ses deux fils Michel et Veltin lui firent graver à l’église Saint-Georges une pierre tombale (disparue).
Gény, Die Reichsstadt Schlettstadt, Fribourg-en-Brisgau, 1900, p. 145, 148, 170, 173, 181, 201 ; J. Clauss, « Nekrologium und Grabinschriften der Stadt Schlettstadt», Freiburger Diözesanarchiv, N.F., t. 26, Fribourg-en-Brisgau, 1925, p. 264, n° 38.
3. Michel II
Bourgmestre de Sélestat († Sélestat 2.8.1552). Fils de Hans I Goll ©. ∞ Richardis Boesch, fille du bourgmestre Lorentz Boesch, directeur de la léproserie de Saint-Léonard en 1539 et 1543. Trois enfants :Hans II (5), Oswald (6) et Jacob (7). Michel entra dans les affaires. Il acquit le droit de bourgeoisie le 7 septembre 1529 vffsins vattershuss zum grossen Wildman à la tribu des Wolhleut (marchands). En 1547, il fut élu bourgmestre. Son portrait peint à l’huile, portant l’inscription Bürgermeister in Schlettstadt A° 1550, est conservé au musée Unterlinden à Colmar. Ses fils Oswald et Jacob ainsi que leur mère née Boesch firent graver une pierre tombale à sa mémoire.
4. Veltin I
Bourgmestre, administrateur de l’hôpital de Sélestat († Sélestat 1587). Fils de Hans I Goll © et frère de Michel II ©. Quatre enfants : Veltin junior II © ; Magdalena ∞ Hans Georg Hauser à Fribourg ; Ursula († Sélestat 2.10.1595) ∞ Paul Herrenberger, bourgmestre, selon l’épitaphe en allemand conservée au musée de Sélestat avec armoiries des Goll ; Anna ?Diebold von Beyss, retirée après le décès de son époux au couvent des Dominicaines de Silo. Veltin fut reçu bourgeois vffsins vattershussgenant zum Schurenneben kleinen Wilden Mann, chez les Wolhleut le 18 décembre 1531. Bourgmestre de 1553 à 1561, il était très versé dans les affaires. Ainsi il avait en propriété les fonderies de la principauté de Salm et représenta la ville à Haguenau au tribunal de la Décapole, quand fut jugé le 24 juin 1561 le litige sur les frais de douane et de péage de Schirmeck et de Marckolsheim. Un jugement du tribunal de Bergholtz de 1580 dans un différend avec Uhlmann, juif de Schliengen, Bade, révèle que Veltin possédait aussi des vignes à Bergholtz.
Stadtarchiv Freiburg, Inventaire Goll du 27.9.1587 ; Archives municipales de Sélestat, ms. A. n° 57 parchemin; Archives départementales du Bas-Rhin,19 J 207 ; J. Clauss, « Nekrologiumund Grabinschriften der StadtSchlettstadt », Freiburger Diözesanarchiv, N.F. t. 26, Fribourg-en-Brisgau, 1925,p. 254, n° 16.
5. Hans II
(† Sélestat 31.7.1581). Fils de Michel II Goll ©. Fut bourgmestre de 1573 à 1579. Il figure au registre de la taille de 1577 pour 4 livres 10 pfennig. En 1580, il fonda une aumône annuelle d’un florin en faveur des pensionnaires de la léproserie de Saint-Léonard de Sélestat.
Archives municipales de Sélestat, Rathsprotokoll et Gewerffregister, 1577.
6. Oswald
Bourgmestre et prévôt de Sélestat († Sélestat 17.12.1615). Fils de Michel II Goll © et frère de Hans II ©. I ∞ Ursula Beer († Sélestat 5.12.1582), pierre tombale conservée au musée de Sélestat, fille de Mathis B., obristmeister de Colmar ; II ∞ Anastasia Roesch, fille de Mathis Roesch, et N. Gebwiller. Plusieurs enfants, dont Johann Wilhelm (9) et une fille Maria Ursula ∞ Isaac Volmar ©, Freiherr von und zu Rieden, conseiller impérial. Comme ses ancêtres, Oswald entra au magistrat où il siégea comme bourgmestre de 1589 à sa mort. En 1601, 1603, 1605, 1609, 1611, 1613 et 1615, il occupa la charge suprême de prévôt (Schultheiss). En 1600 et en 1615 il exerça également les fonctions de directeur de l’hôpital. Selon la chronique de Balthasar Beck ©, Oswald participa en l’an 1600 à l’organisation de la Herrenstube. Dans leurs Annales, les Jésuites font l’éloge d’Oswald, vénéré de tous propter aucthoritatem et prudentiae doctrinae que opinionem. Il s’était montré favorable à leur venue à Sélestat et mourut deux jours avant leur installation officielle par l’archiduc Léopold d’Autriche, alors administrateur de l’évêché de Strasbourg.
Archives municipales de Sélestat, registres paroissiaux, décès 1615 ; Bibliothèque humaniste de Sélestat, ms. 273, B. Beck, SchlettstadterChronik; J. Gény, Die Jahrbücher der Jesuiten, Strasbourg, t. 1, 1895, t. 2, 1896; J. Clauss, «Nekrologium und Grabinschriften der Stadt Schlettstadt», Freiburger Diözesanarchiv, N.F. t. 26, Fribourg-en-Brisgau, 1925, p. 254, n° 15.
7. Jacob
Gérant du poêle du Magistrat (Stubengesell à la Herrenstube) de Sélestat, († Fribourg 1627). Fils de Michel II Goll © et frère de’OswaldGoll ©. Trois enfants : Mathias qui suit © ; une fille ∞ Georg Adam Sulger, et Ursula ∞ 2.6.1608 à Sélestat Hans Jacob Opser dont quatre fils et une fille Ursula, seconde épouse de son cousin germain (9). Reçu Stubengesell, il payait en 1597 une taille de 5 livres. Jacob se démit de sa fonction le 9 décembre 1623 pour s’installer à Fribourg-en-Brisgau où il fonda la branche badoise des Goll.
Archives municipales de Sélestat, registres paroissiaux, mariages 1608 ; Rathsprotokoll 1623-1624, p. 153 ; K. Obser, Die Obser, Ein Beitragzur Familiengeschichte, Karlsruhe, 1911.
8. Veltin II
Bourgmestre et prévôt (Schultheiss) de Sélestat(† Sélestat 1581). ∞ à Fribourg-en-Brisgau EuphrosinaTyffert. Un fils connu, Christophe,qui eut comme tuteur son oncle maternel Albrecht Tyffert, docteur ès droits. Veltin junior fut élu au magistrat où il siégea comme bourgmestre de 1563 à 1581 et exerça plusieurs fois la fonction de prévôt (Schultheiss).
9. Johann Wilhelm von Gollen
Bourgmestre et prévôt de Sélestat, délégué de la maison d’Autriche aux traités de Westphalie, élevé par Ferdinand III à la noblesse d’Empire, seigneur de Kintzheim et de Heimbach (★ Sélestat 1598 † Heimbach, Bade, 8.4.1672, enterré dans le chœur de l’église, avec épitaphe). Fils d’OsawaldGoll ©. ∞ I 23.5.1623 à Sélestat Anna Maria Bilonius de Saverne, sans enfant ; ∞ II 28.8.1646 à Münster en Westphalie avec dispense sa cousine germaine Anna Ursula Opser (★ Wangen, Bavière, 12.7.1618 † Heimbach 2.9.1705), fille de Hans Jacob Opser (★ 1586 † 1650), conseiller de l’archiduc, Landvogteiverwalter de Rötteln, Bade, et d’Ursula Goll, fille de Jacob Goll ©. Trois enfantsHans Wilhelm (★ Münster, Westphalie, 9.1647 † Venise 6.3.1676 par noyade alors qu’il faisait ses études à Padoue, enterré à l’église des Saints-Apôtres de Venise, avec épitaphe) ; Maria Johanna Jacobina († Fribourg-en-Brisgau 30.1.1655). ∞ I Guillaume Frédéric de Borin, capitaine au régiment de Sorbeck ; ∞ II 10.2.1692 Louis François de Sanson, comte de Millon, seigneur d’Eancé, lieutenant-colonel au régiment de La Châtre, héritière en 1719 du domaine de Kintzheim ; Anna Maria († Rheinfelden 1682), ∞ I 20.5.1669 François Ignace Protais Willig († 1678), docteur ès droits, conseiller impérial et bailli de Rheinfelden : trois filles. Johann Wilhelmfit des études de droit et d’ingénieurie à Padoue et se perfectionna dans l’art des fortifications à Strasbourg. Le 23 juillet 1623, il sollicita le droit de bourgeoisie de Sélestat. Entré dès 1625 au conseil comme Constofler, il devint bourgmestre en 1628, fonction qu’il occupa jusqu’en 1632 en même temps que celle d’assesseur de justice. Johann Wilhelm prit une part active dans la défense de la ville à l’approche des troupes suédoises. On lui doit un important ouvrage sur l’III dénommée Gollwehr. Après la reddition de la ville le 12 décembre 1632, il fut interné puis relâché, mais ses biens mis en sécurité à Strasbourg et au Haut-Koenigsbourg furent confisqués. À peine libéré (1633), il se mit au service de la maison d’Autriche qui le nomma Kriegszahlmeister (trésorier de guerre) à Brisach (1633-1637), puis Oberkriegscommissar (haut-commissaire de guerre) en Moravie. De 1646 à 1649, il siégea comme délégué impérial aux pourparlers des traités deWestphalie à Münster, où il se remaria. Le 18 décembre 1647, il fut élevé par Ferdinand III à la noblesse d’Empire à quatre quartiers et droit de cire rouge pour services rendus tant dans les Kriegscommissionen und im Veld bey unserer Haupt Armada qu’aux Friedenstractaten au nom de la maison d’Autriche, comme Exempel aller demVaterlandt getrewer auf frichtiger Teutscher Patrioten. En 1647, lié d’amitié avec son beaufrère Isaac Volmar ©, le plénipotentiaire des Habsbourg, ancien chancelier de l’Autriche à Ensisheim, il fut envoyé au Congrès de Westphalie comme conseiller de l’archiduc Ferdinand Charles et de sa femme Claudie et non comme représentant des intérêts de la Décapole alsacienne et de sa ville natale qu’il défendait très mal, selon son collègue et cousin de Colmar, Johann Balthasar Schneider ©. Il revint à Sélestat en 1649 et fut élu à la charge de prévôt àl’occasion du renouvellement du magistrat du 29 septembre. Le 3 novembre suivant, la grande assemblée réunissant les bourgmestres, le conseil et le collège des échevins (Schöffen) décida de lui vendre pour 3 000 florins das durch den Krieg zerstörte Schloss Kintzheim avec tous les biens et privilèges attenants. Cette vente se fit avec une clause de retour à la ville s’il n’y avait pas d’héritier mâle, clause qui entraîna dans la suite des litiges entre la ville et les héritiers successifs jusqu’au règlement survenu en 1804 en faveur de Philippe Gaëtan Mathieu de Faviers. Encore élu en 1650 bourgmestre et assesseur de justice, il resta fidèle à la maison d’Autriche. De 1650 à 1651, il devint conseiller impérial (Oberösterreicher Rat) à la diète de Nuremberg. Par la suite, il obtint la haute charge de VorderösterreicherCammerpresident (président de la Chambre de l’Autriche antérieure) à Fribourg. Le 30 mars 1652, Johann Wilhelm acheta pour 9 100 florins des héritiers de Hans Dietrich von Hohenlandenberg († 1644), le village de Heimbach, avec son château et son église. À partir de 1652, Johann Wilhelm von Gollen, Herr von Kintzheim und zu Heimbach, élut domicile dans son château badois. La gestion du domaine de Kintzheim fut confiée à un régisseur. Divers travaux de réparation et de restauration du château furent alors entrepris. Mais bientôt allaient surgir des différends entraînés par les termes équivoques de l’acte d’achat. Le dernier propriétaire fut Maximilien Joseph Caspar Jean Népomucène de Duminique (★ Fribourg 7.1.1739 † ibid. 22.11.1804, enterré à Heimbach), seigneur de Millon et de Kintzheim, maréchal de camp et chevalier de Saint-Louis, citoyen d’honneur de Fribourg.
Archives municipales de Sélestat, registres paroissiaux, mariages 1623, Procès-verbaux du Magistrat, 1623-24, p. 41, 1649, p. 174-177 ; Archives de Heimbach (famille von Ulm von Elverfeld) ; J. Ph. Abelinus, Theatrumeuropaeum, t. VI, Francfort, 1652, p. 449 ; B. Ebhardt, “Burg KintzheimUnterElsass”, Deutsche Burgen, Berlin, 1902, chap. XIII ; E. Metzenthin, «Les Goll et leur origine», Annuaire de la Société historique et littéraire de Colmar, 1955, p. 64-65 ; Chr. Wolff, Une famille bourgeoise d’Alsace, les Schneider de Colmar…, thèse de l’École des Chartes, 1955, dact., p. 246 ; D. M. Leicher, Chronik des Dorfes Heimbach, 1959.
10. Mathias von Gollen
Obristmeister de la ville de Fribourg, chef de la branche anoblie (1661) de Bohême et de Moravie. Fils de Jacob Goll ©. ∞ 3.8.1604 à Fribourg, la veuve Apollonia Mölin. Trois enfants nés à Fribourg: Anna Barbara (★ 27.3.1605), Mathias Wilhelm (★ 13.1.1608) et Johann Christoph (★ 22.3.1611). Mathias Wilhelm, conseiller de l’archiduc Ferdinand Charles d’Autriche et bailli de l’Ortenau, ainsi que son petit-fils Gervas Wilhelm, conseiller particulier de l’empereur Léopold Ier, furent anoblis par lettre du 9 août 1661. Gervas Wilhelm fut le grand-père de Maria Anna Theresia, comtesse von Gollen (★ Vienne 22.10.1718 † Neustadt 21.1.1794). ∞ 1736 Joseph Ferdinand Eusèbe, baron de Duminique († 1748), seigneur de Heimbach, Regierungspresident de l’évêque de Bâle à Porrentruy, descendant direct de Johann Wilhelm von Gollen ©.
Maurice Kubler et Christian Wolff (1988)