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GILGENBERG Hans Immer von

Chevalier, lieutenant des pays antérieurs autrichiens (? V. 1460 † après 1531 et avant 1537).

Fils de Hans Bernhard von Gilgenberg, bâtard de Rudolf von Ramstein, devenu bailli d’Ensisheim (1469) et co-seigneur de Jungholtz, d’Issenheim et d’Angeot, et de Susselin von Stauffenberg. Un frère, Siegmund, une fille, Elisabeth (? Paulus von Reinach). Apparenté aux Morimont, aux d’Andlau et aux Stauffenberg, Hans Immer von Gilgenberg est une figure de proue de la noblesse de l’Autriche antérieure sous le règne de Maximilien. Mentionné en tant que chevalier en 1498, il exerça les fonctions paternelles (1491) et fit partie du Conseil provincial à partir de 1489. À ce titre, il fut chargé d’arbitrer le conflit entre le magistrat et les boulangers de Colmar en 1495. Nommé Burgermeister de Bâle en 1496, il s’efforça de maintenir la ville dans le camp impérial, mais fut destitué en raison de son hostilité aux confédérés suisses pendant la Guerre souabe (été 1499). Établi définitivement à Ensisheim, il appartint aux instances dirigeantes des pays antérieurs et demeura lieutenant (Statthalter) du grand bailli Guillaume de Ribeaupierre © pendant près d’une vingtaine d’années, de 1510 à la fin de sa vie. Il fut chargé de présider les réunions des états provinciaux et participa notamment à la diète générale d’Innsbruck, en 1518. Ses connaissances administratives et sa modération lui permirent de mener à bien un certain nombre d’affaires très délicates. En 1510, il résolut le différend, opposant les bourgeois de Bâle et les autorités de Haute-Alsace à propos de Huningue dont les habitants refusaient de payer les impôts autrichiens. Ce contentieux qui s’était traduit de part et d’autre par la capture d’otages, faillit dégénérer en guerre ouverte. En 1519, il conduisit une délégation chargée d’unir à l’Autriche antérieure les domaines confisqués au duc Ulrich de Wurtemberg, notamment Riquewihr. Mais ce fut sur- tout pendant la Guerre des paysans que Gilgenberg joua un rôle de premier plan. Dès la fin d’avril 1525, il s’efforça d’endiguer les progrès de l’insurrection en rassemblant les vassaux autrichiens et en s’assurant de la fidélité d’Ensisheim. Début mai, aux côtés de Frédéric de Hattstatt, il tenta d’empêcher les villes de moyenne Alsace d’ouvrir leurs portes aux paysans de la bande d’Ebersmunster. En juillet, il dirigea la délégation de la noblesse et des prélats en pourparlers avec la paysannerie sundgovienne, à Bâle. En 1527 enfin, il négocia avec le comte Guillaume de Lupfen et les co-héritiers d’Étienne de Saint-Loup à propos de la seigneurie de Ronchamp dont la dévolution restait en suspens depuis la mort de Simon de Ferrette ©. H. I. von Gilgenberg renonça au château de Gilgenberg en 1499 et décida de vendre la seigneurie du même nom à la ville de Soleure, en 1527. Il détenait des fiefs en Haute-Alsace (Angeot) ainsi que le fief de résidence (sesslehen) de Rheinfelden (1506, 1520).

Waldner, “Ein Konflikt zwischen dem Rate und der Bäckerzunft zu Colmar”, Zeittschrift für die Geschichte des Oberrheins, 1. 47, 1893, p. 616 et s. ; R. Wackernagel, Geschichte der Stadt Basel, vol. II, 1ère partie, Bâle, 1911 ; G. Bischoff, « La Haute-Alsace et la guerre des paysans », La guerre des paysans, sous la dir. d’A. Wollbrett, Saverne, 1975, p. 111-120 ; Id., « Colmar et la crise révolutionnaire de 1524-1525 », Annuaire de la Société d’histoire et d’archéologie de Colmar, 1975-1976, p. 43-54 ; id., « Le Sundgau et la guerre souabe de 1499 », Annuaire de la Société d’histoire sundgauvienne, 1981, p. 93-113 ; id., Gouvernés et gouvernants en Haute-Alsace à l’époque autrichienne, Strasbourg, 1982 ; J.-J. Schwien, Ensisheim, le lieu du glaive. Essai sur la mémoire d’une ville, thèse de III » cycle, Strasbourg, 1985.

Georges Bischoff (1988)