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GILGENBERG (de/von) Jean-Bernard/Hans-Bernhart

Chevalier, lieutenant de Pierre de Hagenbach (? vers 1430 † Neuss 17.9.1474).

Fils illégitime de l’écuyer Rodolphe III de Ramstein ; trois demi-sœurs dont Ursula, ? Thomas von Falkenstein. ? Suselin von Stauffenberg (remariée après 1474 avec Walter von Andlau) ; deux fils, Hans-Immer © et Sigmund. Issu d’un lignage au service de l’évêque de Bâle, Gilgenberg fut associé au fief dont il portait le nom à partir de 1438. Sa carrière rapide et inhabituelle pour un bâtard peut s’expliquer par des solidarités nobiliaires – sa mère était peut-être une sœur du chanoine Georges d’AndIau, son beau-père, Wersich Bock von Stauffenberg était l’un des principaux chefs de la noblesse autrichienne. En 1459, à la mort de Rodolphe de Ramstein, il s’engagea dans un long procès avec les héritiers de sa demi-sœur Ursula, les Falkenstein ; deux autres sœurs avaient été déshéritées du fait de leur inconduite lors d’une affaire retentissante : leur père avait fait exécuter les paysans avec lesquels elles s’étaient enfuies du château de Zwingen, en emportant l’argenterie qui s’y trouvait. Mentionné en tant que chevalier en 1459, Gilgenberg exerçait les fonctions de bailli (vogt) d’Ensisheim, vers 1465. À ce titre, il prit vraisemblablement part à la guerre de Six deniers (1466) et, en tout cas, soutint l’action des vassaux autrichiens contre Mulhouse. Capturé près de Sainte-Croix-en-Plaine, il fut retenu en prison pendant plusieurs mois, sans qu’il soit possible de préciser les circonstances exactes de cette affaire. On le retrouve au service du duc de Bourgogne, notamment lors de la capitulation de Liège, le 30 octobre 1468. Le 26 février suivant, le duc Sigismond d’Autriche © lui engagea l’office de châtelain d’Ensisheim et les revenus afférents pour une somme de 990 florins ; il était en outre co-seigneur d’Issenheim, Angeot et Jungholtz. En septembre 1469, Charles le Téméraire le nomma lieutenant (statthalter) du grand bailli Pierre de Hagenbach qu’il seconda très fidèlement, notamment lors des tentatives d’annexion de Mulhouse ou lors des négociations secrètes avec Sigismond en 1472. En août 1472, il prit le commandement d’une compagnie de cent lances stationnée en Picardie. Pen- dant l’été suivant, il contribua à l’occupation des villes de Gueldre, de Roermond et de Zutphen. Nommé gouverneur d’Arnhem, il fut tué pendant le siège de Neuss.

Merz, Die Burgen des Sisgaues, II, Aarau, 1910, p. 123-144 ; H. Brauer-Gramm, Der Landvogt Peter von Hagenbach, Gôttingen, 1957 ; W. Paravicini, Guy de Brimeu. Der burgundische Staat und seine adlige Führungsschicht unter Karl dem Kühnen, Bonn, 1975, p. 336.

Georges Bischoff (1988)