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GIGNOUX Maurice Irénée

Universitaire, géologue (? Lyon 19.10.1881 † 20.8.1955).

En 1901, ayant réussi le concours d’entrée à l’École Polytechnique et à l’École normale supérieure, il porta son choix vers celle-ci. Il obtint les licences de physique et de sciences naturelles en 1904 et fut reçu premier à l’agrégation des sciences naturelles l’année suivante. Passionné de géologie méditerranéenne, il n’hésita pas à parcourir des contrées souvent difficiles d’accès (Calabre, Sicile…). Après huit années de prospection sur le terrain, sa thèse soutenue en 1913 démontra les limites de la théorie eustatique. Lorsque la guerre éclata en 1914, il se porta volontaire. Il fut versé en 1916 dans le service nouvellement créé de la météorologie aux Armées. Après un bref passage à l’Université de Toulouse, il fut affecté en 1919, avec le titre de professeur de géologie à la faculté des Sciences de Strasbourg. Il dirigea l’Institut de géologie et de paléontologie qui avait été richement doté par l’administration allemande à partir de 1890. Contrairement à de nombreuses universités françaises, les relations entre les instituts étaient permanentes à Strasbourg : chimie, minéralogie, pétrologie, paléontologie. Gignoux apprécia ces conditions de travail et de recherches. Il fut à l’origine d’une nouvelle impulsion donnée à la géologie alsacienne. Les Mémoires du Service de la Carte géologique d’Alsace-Lorraine publièrent ainsi les études sur le bassin pétrolifère de Pechelbronn. Gignoux fut le premier en France à mettre au point un enseignement consacré entièrement à la géologie du pétrole. Il assura d’autres prospections dans des bassins lignifères et bitumeux ou dans des zones pétrolifères tant en France qu’en Italie et en Tchécoslovaquie. En 1922, il participa à la création de l’Institut du Pétrole. Son cours de stratigraphie, géologie stratigraphique fut publié la première fois en 1925 à Strasbourg. C’est là qu’il avait également conçu le projet d’un traité de paléontologie. Gignoux obtint la chaire de géologie à l’Université de Grenoble en 1926. À partir de 1930, il fut associé à la fondation de l’École des ingénieurs hydrauliciens de la faculté des Sciences de Grenoble. Après la guerre, il fut souvent appelé comme géologue-conseil dans la réalisation des grands barrages, en particulier pour celui de Génissiat. Doyen de la faculté des Sciences de Grenoble en 1940, il poursuivit la publication d’études sur l’origine des chaînes de montagnes ou la géologie des barrages. Membre correspondant de l’Académie des Sciences en 1932 et en devint membre non résident en 1946.

Perdriat, « La dynamisation de la géologie avec Maurice Gignoux », La science sous influence. L’université de Strasbourg enjeu des conflits franco-allemands 1872-1945, Strasbourg, 2005, p. 217-221 et 316.

Rémy Perdriat (2006)