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GIERLICH Heinrich

Fonctionnaire, maire, conseiller général et député à la Délégation d’Alsace-Lorraine (Landesausschuss), (C) (? Munstereifel, province de Cologne 5.8.1845 † Strasbourg 3.4.1917). Fils de Matthias Gierlich, hôtelier, et de Marguerite Cremer. ? 10.10.1876 Elise Mainz ; 2 fils dont Oscar-Adam Gierlich, (? Molsheim 14.9.1881) fonctionnaire à la Cour des Comptes de Prusse à Potsdam. Entra le 20 février 1867 dans la fonction publique prussienne, d’abord comme postier à la Direction des postes de Cologne, puis comme commis à la Régence de Düsseldorf. il se porta volontaire pour l’administration d’occupation en Alsace-Lorraine et fut nommé commissaire de la police cantonal dès octobre 1870 à Soultz-sous-Forêts. Sa titularisation dans ces fonctions fut rejetée en 1872, pour des raisons de santé, et il fut nommé receveur des impôts à Molsheim. Le gouvernement allemand réagit par la répression aux « mauvaises élections » au Reichstag de février 1887, et fit adopter une loi sur les « maires professionnels », à nommer dans les localités trop frondeuses et où les maires s’étaient montrés trop incommodes. Après de longues hésitations, Obernai et son maire le notaire Schaeffer © furent inclus dans ce nombre. On fit appel à des fonctionnaires des impôts, établis depuis longtemps en Alsace, pour assurer ces fonctions de « maire professionnel » : Gierlich fut nommé maire d’Obernai (27 février 1889). Il présida ainsi au grand effort d’équipement urbain de la ville : adduction d’eau, tout à l’égout, électrification, constructions (tribunal cantonal, presbytère, église protestante, agrandissement du collège et création de l’internat)… Il sera critiqué comme « maire dispendieux » par les partis locaux, ceux des anciens maires Siebert © et Schaeffer © ainsi que par « le parti du presbytère » (animé par les familles Linder © et Ohresser © qui eurent beau jeu de lancer le mot d’ordre « Obernai aux Obernois »). Gierlich n’en fut pas moins élu membre du conseil municipal dès 1891, puis en 1896, en 1902 et en 1908. Il a cessé d’être « maire professionnel » en 1904, et fut en 1908 proposé par le conseil municipal à la nomination de maire : il était désormais adopté. Son activité dans le domaine du patrimoine historique obernois en témoigne aussi : il fut co-fondateur (avec Charles Spindier © et Anselme Laugel ©) de l’Association pour la conservation des monuments historiques d’Obernai et environs, et fit ériger le monument à la mémoire de l’historien d’Obernai, l’abbé Gyss ©, place de l’Église ainsi que la fontaine Sainte-Odile place du marché. À la demande des autorités, il commença en 1891 une carrière départementale, puis régionale : élu conseiller général, sans adversaire, en 1891 (65 % de participation) ; il fut réélu en 1900, mais trouva comme adversaire, Nicolas Delsor lui-même (66 % de participation Gierlich 923 voix, Delsor 898). En 1903, Gierlich fut désigné par le conseil général – c’est à dire par la majorité gouvernementale de cette instance – à la Délégation/Landesausschuss. Après les élections de 1903, le Centre alsacien-lorrain révisa ses positions ; au lieu de combattre les « notables » de confession catholique, aux fortes positions locales, il les fit adhérer au parti : Gilliot (© à Erstein, et Gierlich à Obernai. C’est sous l’étiquette du Centre alsacien-lorrain que Gierlich se représenta aux cantonales de 1909 à Obernai, où il l’emporta largement sur un candidat « libéral ». Gierlich fut un membre actif de la fraction du Centre au Landesausschuss, et appartint au Bureau du premier congrès du Centre Alsacien-Lorrain (1910). Il renonça à se présenter aux élections à la Seconde Chambre du Landtag d’Alsace-Lorraine où son succès paraissait assuré et le siège d’Obernai revint à l’abbé Martz ©.

Archives municipales de Strasbourg, état-civil ; Archives municipales d’Obernai, état-civil et D 14, D 16 ; Archives départementales du Bas-Rhin, commissaires de police cantonaux, maires, conseillers généraux, Landesausschuss, (AL 71, 105, AL 87, 2306, AL 87, 2551, AL 71, 140, AL 71, 145, AL 14, 3, AL 47, 138, AL 47, 180) ; EIsässer, EIsässiche Volksbote. Nouvelliste : Nécrologies : EIsässer, Strassburger Post, avril 1917 ; L. Maurer, « Obernai à l’heure de 1900 », Annuaire de la Société d’histoire et d’archéologie de Dambach, Barr, Obernai, XII, 1978, p. 65-81.

François Igersheim et Lucien Maurer (1988)