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GEROLDSECK Heinrich von

(? avant 1220 † 12.2.1273). 3e fils de Burchard.

Chanoine des chapitres cathédraux de Strasbourg (1235), Spire (1244) et Bâle (1248), chantre de Strasbourg (1248), prévôt de Bamberg (1259), curé de plusieurs paroisses, il apparaît d’abord comme un virtuose du cumul des bénéfices. En 1248, le pape s’employa sans succès à lui faire obtenir un évêché. Il fut le seul à s’opposer à l’élection de son cousin Walter von Geroldseck über Rhein © comme évêque de Strasbourg en 1260, puis à sa politique agressive envers la ville de Strasbourg. Aussi, lorsqu’après la défaite et la mort de Walter, l’Église de Strasbourg n’eut plus d’autre choix qu’une politique de paix, Heinrich fut-il tout désigné pour la mettre en œuvre. Unanimement élu (mars 1263), il conclut aussitôt, au prix d’importantes concessions, la paix avec la ville et ses alliés. Pacifique par tempérament autant que par nécessité, il renonça à la politique expansionniste de ses prédécesseurs, ce qui lui permit de rester en bons termes, pendant tout son épiscopat, avec Strasbourg et avec les puissances voisines — à deux exceptions près : il participa en 1268 à une coalition qui assiéga et finalement détruisit la ville de Seltz, sans doute à cause du péage qu’y levait le margrave de Bade. Et surtout, il fut pendant tout son épiscopat en conflit avec la ville de Mulhouse. Celle-ci avait secoué la tutelle de l’Église de Strasbourg au temps de l’évêque Walter (avec l’aide intéressée du landgrave Rudolf von Habsburg), et n’était pas disposée à s’y plier à nouveau. Heinrich eut d’abord recours aux armes spirituelles : la ville fut en interdit de 1265 à sa mort. Devant leur inefficacité, il s’allia à son confrère bâlois — alors en guerre avec le landgrave Rudolf, maître effectif de Mulhouse — pour assiéger la ville avec lui. Mais le siège échoua au bout de six jours et Heinrich, sans renoncer formellement à ses prétentions, ne renouvela pas cette tentative.

Regesten der Bischöfe von Strassburg, II, 1928, n° 1720-1953.

Bernhard Metz (1988)