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GERHARDT Louise Caroline

Diaconesse, infirmière militaire principale, pionnière de l’entraide coloniale, (Pl) (? Sainte-
Marie-aux-Mines 3.4.1877 † Sainte-Marie-aux-Mines 27.1.1955), dite Lina. Fille d’Émile Gerhardt, commis d’industrie textile, et de Marie Louise Huber, épicière. Après sa scolarité dans sa ville natale, elle entreprit une formation au Diakonissen-Mutterhaus zu Strassburg. Novice à la Communauté des diaconesses de Reuilly à Paris, elle s’embarqua pour Madagascar à la fin de 1902. Elle fut parmi les premières sœurs protestantes à s’aventurer dans ce climat insalubre et à participer à la création de la léproserie officielle de Manankavaly pouvant héberger plus de 400 malades, dont elle sera la sous-directrice. De retour à Paris, elle occupa, au sein d’organisations laïques, à la suite de la séparation des Églises et de l’État, un poste d’infirmière à l’École professionnelle de l’Association pour le développement de l’assistance aux malades. Née citoyenne allemande en Alsace-Lorraine alors terre d’Empire, elle demanda à acquérir, par naturalisation, la nationalité française. Bénévole, elle fut affectée, le 1er août 1914, comme infirmière-major sur le front de l’Ouest pour exercer, en hôpital auxiliaire et servir aux installations sanitaires mobiles de premiers soins aux blessés, les ambulances divisionnaires et « Alsace reconquise ». Promue infirmière principale de 1ère classe au Service de Santé militaire, elle s’illustra en portant assistance au général Henri Gouraud, grièvement blessé, en 1915, au cours de la tentative franco-britannique de s’emparer du détroit des Dardanelles, en mer Egée. Œuvrant aux ambulances du corps expéditionnaire français en Macédoine, elle fut attachée, jusqu’à la fin des hostilités, à l’hôpital d’évacuation de l’Armée d’Orient à Tarente, dans les Pouilles. Après un séjour temporaire dans un hôpital
d’évacuation en Franche-Comté, elle retrouva l’Alsace en 1919 et rejoignit l’hôpital de Neuf-
Brisach puis l’hôpital militaire de Strasbourg où elle continua à prodiguer des soins. De l’Institut prophylactique Vernes, à Paris, où elle exerça à partir de 1920, elle occupera le poste de directrice et d’anesthésiste à la clinique chirurgicale La Montagne, fondation de la communauté des Sœurs diaconesses de Courbevoie. Répondant à l’appel de la terre malgache, elle y séjourna à nouveau, de 1924 jusqu’à l’âge de la retraite en 1935, nommée au poste de surveillante générale de l’hôpital principal de l’Assistance médicale indigène à Tananarive. Son engagement humanitaire, son courage, et une vie d’abnégation au service d’autrui lui valurent maintes marques d’estime et distinctions. La croix de Guerre avec deux citations lui fut remise par le général Gouraud, commandant de la IVe armée ; titulaire de la médaille d’or de la Reconnaissance française avec barrette de la Croix-Rouge, palmes d’or et rosette, de la médaille commémorative 1914-1918, de la médaille interalliée de la Victoire, de la médaille de la Société de l’Union des femmes de France, de la médaille commémorative de la Société française de secours aux blessés militaires, des médailles d’honneur, degrés argent et or, des épidémies 1917 et 1918, de la médaille de la guerre pour l’unité de l’Italie 1915-1918, elle se vit attribuer l’Étoile d’Anjouan de l’ordre royal des Comores dont la promotion parcimonieuse des titulaires était soumise à l’accord du président de la République qui l’élèva, le 14 octobre 1936, au titre du ministère des Colonies, au rang de chevalier de la Légion d’honneur.

Georges Haas (2007)